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Est-il toujours possible de faire la différence entre travail et divertissement ?

Publié le 07/09/2005

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travail
  Transition : Il semble que l'homme se réalise dans le travail. Mais un ouvrier qui travaille d'un dur labeur, jour après jour, pour survivre, par nécessité, sans en avoir le choix, cet ouvrier est-il "humanisé" par son travail ? Le travail a peut-être changé de forme avec la société capitaliste, et peut-être est-ce ce changement qui fonde l'impossibilité de ne pas opposer travail & loisir ...   2/ Le travail aliénant, le loisir salutaire : une opposition indépassable ?   - Qu'est-ce que le taylorisme ? Le taylorisme est un mode d'organisation du travail en tâches élémentaires, répétitives, et optimisées pour permettre un meilleur rendement. C'est ce qu'on appelle le "travail à la chaine".   - Le travailleur à la chaine devient-il humain par son activité ? Plusieurs constats sont à dresser quant à l'ouvrier : i : L'ouvrier ne profite pas de sa production. ii : L'ouvrier ne participe pas à l'élaboration du concept du produit.

L'opposition entre travail et le loisir, le divertissement, met en mouvement toute notre époque. S'interroger sur cette opposition revient à s'interroger sur notre monde moderne. Le travail, nous le verrons, a subi bien des mutations au fil du temps, et le mot "travail" a changé d'acception. Ce n'est qu'en prenant en compte ces mutations que nous pourrons mettre au jour la vraie nature de l'opposition travail/loisir, qui bien que semblant indépassable, peut être remise en question ...

travail

« qu'il faut pour produire cet objet, c'est à dire au travail qu'il nécessite.

Ainsi, le travail est de l'effort.

Mais le travailn'est pas l'effort, on ne peut relier intégralement ces deux notions.

C'est un point de différenciation possible entre ledivertissement et le travail : le divertissement peut être de l'effort, mais n'en est pas nécessairement.

- Marx : le travail fait l'homme.Marx ne remet pas en cause cette définition du travail comme effort fourni par l'homme pour transformer sonenvironnement dans le but d'améliorer sa condition :"Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l'homme et la nature.

L'homme y joue lui-même vis-à-visde la nature le rôle d'une puissance naturelle.

Les forces dont son corps est doué, bras et jambes, tête et mains, illes met en mouvement, afin de s'assimiler des matières en leur donnant une forme utile à sa vie."Mais Marx va plus loin.

En effet, qu'est-ce qui différencie "Une araignée faisant des opérations qui ressemblent àcelles du tisserand" et un "architecte" ? La différence tient dans l'usage de la raison opérée au préalable par l'hommetravailleur : l'architecte, ou tout travailleur, réalise d'abord dans sa tête, par l'entendement, par son imagination, leplan de l'objet qu'il s'apprète à créer."Mais ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit lacellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche.

Le résultat auquel le travail aboutit, préexiste idéalementdans l'imagination du travailleur."C'est là ce qui différencie l'homme de l'animal : l'homme réalise sur la nature ce qu'il a dans la tête, l'homme réfléchitavant d'agir, l'homme a le recul nécessaire face à son environnement pour le modifier en visant un but prélable, etce pouvoir là n'est partagé avec aucun animal.(Extraits de Le Capital) - Kant : l'humanité se réalise par le travailDans l'"Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique", Kant propose cette idée, partagée, que si lanature a donné une raison à l'homme, c'est pour qu'il s'en serve, pour qu'il réalise en acte ce que sa tête lui permetd'imaginer.

Ainsi, le travail réalise la nature humaine (l'actualise, en quelques sortes Aristotéliciennes) :"(L'homme) veut vivre commodément et à son aise,; mais la nature veut qu'il soit obligé de sortir de son inertie etde sa satisfaction passive, de se jeter dans le travail et dans la peine pour trouver en retour les moyens de s'enlibérer sagement".Ici encore, l'homme semble être donc condamné à la peine, à l'effort du travail.

Transition :Il semble que l'homme se réalise dans le travail.

Mais un ouvrier qui travaille d'un dur labeur, jour après jour, poursurvivre, par nécessité, sans en avoir le choix, cet ouvrier est-il "humanisé" par son travail ? Le travail a peut-êtrechangé de forme avec la société capitaliste, et peut-être est-ce ce changement qui fonde l'impossibilité de ne pasopposer travail & loisir ...

2/ Le travail aliénant, le loisir salutaire : une opposition indépassable ? - Qu'est-ce que le taylorisme ?Le taylorisme est un mode d'organisation du travail en tâches élémentaires, répétitives, et optimisées pourpermettre un meilleur rendement.

C'est ce qu'on appelle le "travail à la chaine".

- Le travailleur à la chaine devient-il humain par son activité ?Plusieurs constats sont à dresser quant à l'ouvrier :i : L'ouvrier ne profite pas de sa production.ii : L'ouvrier ne participe pas à l'élaboration du concept du produit.

Il effectue un travail qu'il n'a ni choisi, ni élaboré.Ainsi, au sens de Marx, ce travail est déshumanisant.iii : L'ouvrier est soumis à des impératifs de rendement, on se sert de sa force productrice pour accumuler ducapital.

L'ouvrier est en ce sens privé de sa liberté.iv : L'ouvrier lui même finit par être considéré comme une marchandise : il échange sa vitalité productrice contreune (maigre) somme d'argent.

Paroxysme de la déhumanisation.

- Ce constat est celui de l'exploitation capitaliste de l'homme par l'homme et est ce qui motive Marx à créer ce qu'ona appelé le marxisme, qui vise à réhabiliter l'homme dans une société sans classe, par la révolution prolétarienne.

- C'est dans ce cadre de travail déshumanisant (privant l'homme de sa liberté, dénaturant l'essence même du travailcomme réalisation) qu'intervient l'opposition frontale avec la notion de "loisir".Si l'idéologie du travail est devenu une arme du capitalisme, peut-être faut-il chercher la réalisation humaine ailleurs? C'est ici qu'intervient le "divertissement", le loisir entendu au sens commun, qui semble s'opposer, nous allons levoir, en tout point au travail.

- D'un point de vue subjectif, le travail apparait donc comme déshumanisant : devenu nécessaire pour subvenir, etayant perdu son caractère créatif, le travail s'impose à l'homme, dès l'enfance, comme une punition.

Mais pourquoil'homme ne se réaliserait-il pas ailleurs ? - Aristote, Ethique à Nicomaque :" La vie contemplative ou théorétique " : " ce qui est propre à chaque chose est par nature ce qu'il y a de plusexcellent et de plus agréable pour cette chose.

Et pour l'homme, par suite, ce sera la vie selon l'intellect, s'il est vrai. »

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