Devoir de Philosophie

LA BONTÉ

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

(Les ouvriers d'une ville sont en grève. La foule, les gendarmes, le souspréfet même, parcourent les rues.) Maintenant, la foule violente et hargneuse remontait la rue au galop. L'événement avait dû se produire plus haut, vers la boulangerie Mitaine. Des femmes criaient, un vieillard tomba. Un gros gendarme courait si fort, au milieu des groupes, qu'il renversa deux personnes. Il allait prêter main-forte à un camarade, un gendarme maigre et long, qui tenait fortement Nanet, un enfant de cinq à six ans, par le poignet. Il venait de voler un pain, à l'étalage de Mme Mitaine : le vol était indéniable, car il tenait encore le grand pain, presque aussi haut que lui ; et c'était donc bien le vol d'un enfant qui venait de soulever, de bouleverser ainsi toute la rue. « C'est un enfant qui a volé un pain », répétaient les voix. Mme Mitaine, étonnée d'un tel vacarme, était venue, elle aussi, sur le seuil de sa boutique. Elle resta toute saisie lorsque le gendarme, s'adressant à elle, dit : « Tenez, madame, c'est ce vaurien qui vient de vous voler ce gros pain-là. » Et, secouant Nanet, il voulut le terrifier. « Tu sais que tu vas aller en prison... Dis, pourquoi as-tu volé un pain ? » Mais le petit ne se troublait guère. Il répondit clairement, de sa voix de flûte : « J'ai pas mangé depuis hier, ma soeur non plus. » Cependant, Mme Mitaine s'était remise. Elle regardait le gamin avec une indulgente bonté. Pauvre petit ! Et sa soeur, où l'avait-il donc laissée ? Un ins tant, la boulangère hésita, tandis qu'une rougeur légère montait à ses joues. Puis, avec son rire aimable, elle dit d'un air gai et paisible : « Vous faites erreur, gendarme, cet enfant ne m'a pas volé un pain. C'est moi qui le lui ai donné. » Béant, le gendarme se tenait devant elle, sans lâcher Nanet. Dix personnes avaient vu celui-ci prendre le pain à l'étalage et se sauver. Et, tout d'un coup, le boucher Dacheux, qui avait traversé la rue, intervint, avec une passion furieuse : « Mais je l'ai vu, moi !... Justement, je regardais. Il s'est jeté sur le plus gros, puis il a galopé... Aussi vrai qu'on m'a volé cent sous avant-hier, et qu'on a volé aujourd'hui encore chez Laboque et chez Cafaux, cette ver mine d'enfant vient de vous voler, madame Mitaine... Vous n'allez pas dire non. » Toute rose de son mensonge, la boulangère répéta doucement : « Vous vous trompez, mon voisin, c'est moi qui ai donné le pain à cet enfant. Il ne l'a pas volé. » Et, comme Dacheux s'emportait contre elle, en lui prédisant qu'avec cette belle indulgence elle finirait par les faire tous piller et égorger, le sous-préfet Chatelard, qui avait jugé la scène de son coup d'oeil d'homme prudent, s'appro cha du gendarme, lui fit lâcher Nanet, auquel il souffla d'une voix de croquemitaine : « Sauve-toi vite, gamin ! » Emile Zola - Travail. Fasquelle

« 2. Réflexions sur la lecture. 1.

Pourquoi la foule remonte la rue au galop ? Que s'est-il passé ? 2.

Qui tient le voleur ? Peut-il nier le vol ? Pourquoi ? 3.

Que dit le gendarme à la boulangère ? Et au petit voleur ? Pourquoi celui-ci a-t-il volé ? 4.

Qu'y a-t-il dans les yeux de la boulangère? Une indulgentebonté. Qu'est-cequ'êtreindulgent ? 5.

Pourquoi la boulangèrehésite-t-elle ? Comment deviennentses joues ?. Pourquoi? Que dit-elle au gendarme ? Est-ce vrai ? 6.

Y a-t-il des témoins du vol ? Quel est le plus méchant? Que répète la boulangère ? Que dit le boucher ? Que fait le sous-préfet ? 7.

Problème moral.

La boulangère ment.

Pourquoi ? A-t-elleraison de mentir ? 3. Réflexions sur la vie. 1.Connaissez-vous des cas dans lesquels on peut mentir par bonté ? Le médecin au malade, le père à sa fille aveugle,etc. 2.

Dans quels cas vos parents ou votre maître vous ont-ils montré de l'indulgence ? 3.Qu'est-ce qui empêche les gens d'être bons? L'égoïsme, la méchan ceté, l'avarice, la dureté, l'orgueil. 4.Comment peut-on être bon pour des gens quisouffrent sans se plain dre ? (La fierté de certains pauvres,ladiscrétion de parents qui ne montrent pas leurpeine, etc.) 5.

La bonté consiste aussi àsupporter. Quel nom porte-t-elle ? En quoi les personnes patientessont-elles bonnes? 4.Actions et problèmes. 1.

Un petit camaradedont les parents ne sont pas riches dérobe des fruits dans votre jardin. Vous le voyez. Que pensez-vous ? Que faites-vous ? 2. Vous avez interdit àvotre petite frère de toucher àvos jouets. En votre absence il prend votre balle et la perd.

Que faites-vous? 3.

Jeannette n'a pas de bicyclette.Vous en avez une.

Que faites-vous? 4. Sans le faire exprès, en courant, André adonné un coup de pied dans les billes de François. Furieux, celui-ci se précipite pour le battre... Que lui direz-vous ? 5. Votre petite sœur, qui n'est pas en bonne santé, s'accroche à vous, dérangevos livres. Que pouvez-vous montrer? 6. Votre petite sœur adéchiré son tablier. Maman la grondera. Que pou vez-vous faire ? 7.

Une petite camarade, Véronique, est malade.

Elle s'ennuie.

Ce n'est pas très amusant d'allerchez elle... Que faire ? 5. Résolution. Etre indulgent, c'est pardonner les fautes des autres. Je serai patient et je saurai pardonner.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles