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(1907) ; Chrysippe et l'Ancien Stoïcisme (tg Io) ; La Philosophie de Plotin (1928) ; édition et traduction des Ennéades de Plotin (1924-1938).

Publié le 21/10/2012

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(1907) ; Chrysippe et l'Ancien Stoïcisme (tg Io) ; La Philosophie de Plotin (1928) ; édition et traduction des Ennéades de Plotin (1924-1938). Il a publié aussi des études sur Schelling (1912), l'Histoire de la Philosophie allemande (1921), La philosophie du Moyen Age (1937). Les sept volumes de sa grande Histoire de la Philosophie ont paru entre 1926 et 1932. Signalons encore : La Philosophie et son passé (1940) ; Science et humanisme (1947) ; Transformation de la Philosophie française (1950) ; Les Thèmes actuels de la Philosophie (1951). Méditant sur des auteurs chez qui reparaissaient des intuitions antérieures, repensées sous une forme originale Pour répondre aux besoins d'une nouvelle époque, Bréhier s'est trouvé amené à insister sur la succession des initiatives spirituelles et des recréations qui forment la trame de l'histoire des idées, sur l'originalité de ces résurgences, dans la mesure où une renaissance n'est pas réception et continuation, mais reprise d'une intuition. Il préserve toujours l'autonomie de la réflexion philosophique par rapport à toutes les traditions, politiques ou religieuses. L'histoire de la Philosophie n'est pas, pour lui, une fin en soi. Elle doit permettre de dégager, selon les réponses données à ces appels que sont les grandes oeuvres antérieures, plusieurs types d'équilibre ou de condensation spirituelle : elle offre ainsi au philosophe à la fois un instrument de recherche et un moyen de libération, qui l'aident à se tenir à égale distance du relativisme historique et de l'illusion d'une philosophie achevée une fois pour toutes. BARUZI Jean (1881-1953) s'intéressa d'abord à Leibniz, dont il publia de nombreux textes jusque-là inédits (cf : Leibniz et l'organisation religieuse de la terre, 1916). Titulaire, à partir de 1933, de la chaire d'Histoire des Religions au Collège de France, il se consacra aux recherches qu'avait inaugurées, en 1924, sa thèse sur Saint Jean de la Croix et le problème de l'expérience mystique. 3usqu' à la fin de sa vie, il devait poursuivre l'étude, non pas des religions ou des rites, mais de l'expérience mystique elle-même, dont il pensait qu'elle répond à des exigences et qu'elle soulève des problèmes qu'il importe de considérer comme philosophiques — s'efforçant d'en découvrir le sens à travers l'examen de cas singuliers : ainsi de saint Paul, d' Angelus Silesius (Création religieuse et pensée contemplative, 5931) et surtout de jean de la Croix dont Baruzi montra comment il développa une « métaphysique de la mystique «, où l'expérience ne peut être dissociée de son expression. (H.D.) LAPORTE Jean ( 886-1948) soutint en 1923 sa thèse sur La doctrine de Port-Royal. Professeur à la Sorbonne en 1928, il se consacra à des travaux d'histoire de la philosophie que vint couronner Le Rationalisme de Descartes (1945), ouvrage qui renouvela les études cartésiennes. A la fin de sa vie, Laporte s'orienta vers une forme de réflexion plus personnelle : Le Problème de l'Abstraction, L'idée de Nécessité. Répugnant à toute philosophie syst...
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« PHILOSOPHES " DU DEHORS " Nous avons voulu nommer dans ce chapitre des auteurs qui, sans être délibérément «Philosophes», ont joué ou jouent un rôle dans l'histoire de la philosophie récente.

Et nous groupons autour d'eux quelques-uns de leurs prédécesseurs et de leurs contemporains.

EINSTEIN ET LA PHYSIQUE EINSTEIN Albert ( 1879-1 955) Rien dans notre expérience de l'espace, rien dans notre méditation du temps qui dure en nous ne peut nous permettre d'aborder le domaine des preuves et des raisons où se forment les convictions du savant relativiste.

Il faudrait suivre une longue ligne de culture scientifique pour en bien dégager le sens philosophique.

Ainsi, avec les théories d'Einstein, nous sommes devant un paradoxe de l'histoire des idées : comment des idées si mathéma­ tiquement élaborées ont-elles pu avoir une action si révolutionnaire pour notre conception du monde, une action si d]icace pour notre connaissance des lois de la matière et de la force ? La réponse tient en une phrase.

Le caractère révolu­ tionnaire des doctrines einsteiniennes pro­ vient du fait qu'elles touchent des notions de base.

Elles ont déterminé ce que Nietzsche appelait « un tremble­ ment de concepts ».

Mesurons, par exemple, la distinction qui existait, avant Einstein, entre les notions d'espace et de temps.

Les philo­ sophes les distinguaient en de lumineuses formules.

Pour Leibniz, l'espace est l'ordre des coexistants; le temps, l'ordre des phénomènes successifs.

Kant fait de l'espace la forme a priori de la sensibi­ lité externe, et du temps la forme a priori de la sensibilité interne.

Bergson oppose encore l'intelligence du géomètre qui étudie les phénomènes extérieurs et l'intui­ tion du philosophe qui connaît son être intime par l'intuition de sa durée.

La science newtonienne elle-même s'appuie sur les deux notions distinctes d'espace absolu et de temps absolu.

Mais, à la fin du siècle dernier, du fait de l'échec des expériences d'une extrême délicatesse (expériences de Michel­ son), Lorentz suggère des formules où temps et espace sont en légère corrélation.

Einstein achève cette corrélation.

Il fonde la doctrine de l'espace-temps; sans doute le lien est ténu, mais il est suffisant pour détruire le caractère absolu de l'espace et du temps.

Dès 1905, la Relativité est fondée.

Elle est mise à la base de l'optique, de la mécanique, de l'électromagnétisme.

Ainsi, le philosophe doit se rendre compte que les notions communes de temps, d'espace, de simul­ tanéité, de vitesse, de masse, de force ne peuvent plus servir que dans une science de première approximation.

Un esprit de finesse doit être ajouté à l'esprit de géométrie pour décrire minutieusement les phénomènes.

En 1917, le génie d'Einstein eut une nouvelle audace.

Il créa la Relativité généralisée.

L'espace-temps de la Rela­ tivité restreinte obéissait à une géométrie euclidienne à quatre dimensions.

L'es­ pace-temps de la Relativité généralisée demandait une géométrie riemannienne.

A cette seule condition, les phénomènes de la gravitation pouvaient être entièrement géométrisés.

Des anomalies de l'astrono­ mie newtonienne reçurent alors leur explication.

Avec cette création, d'une astronomie nouvelle, on peut dire que le grand savant entrait dans une véritable solitude de pensée.

S'il est vrai que la « solitude » est la porte initiale du domaine philosophique, il faut dire qu'Einstein fut, en cet instant solennel de sa découverte, le philosophe le plus solitaire de tous les siècles.

Il abandon­ nait le soutien du réel proche.

Il formu­ lait une organisation rationnelle qui pou­ vait paraître bien artificielle.

Histori­ quement, son système n'était point préparé.

N'avait-il pas comme un remords d'abandonner les certitudes de la science classique ? Dans le récit de sa vie intel­ lectuelle, il écrit - comme un cri dans la solitude - cette phrase : « Newton, pardonnez-moi.

Vous aviez trouvé la voie qui, à votre époque, était la seule possible pour un homme de la plus haute pensée et doué de la puissance créatrice.

» Ainsi Einstein vénère les vérités de l'histoire au moment même où il va rectifier l'histoire.

Q.u 'est-ce donc qui a soutenu Einstein dans sa grande solitude de créateur? Nous trouverons peut-être la réponse à cette question dans un autre passage de son autobiographie.

Q.uand il rend compte des travaux de Bohr sur l'introduction, dans le domaine atomique, de la méca­ nique quantique qu'il avait lui-même enrichie, il écrit : « Ceci est la forme la plus haute de musicalité dans la pensée.

» On peut retenir ce jugement d'Einstein pour l'appliquer à Einstein lui-même.

Ce rationalisme nourri des mathématiques les plus difficiles, tendu vers les expériences les plus précises, donne à l'esprit une telle satisfaction qu'on ne peut trouver de meilleurs termes pour le définir que ceux d'Einstein.

Un tel système nous fait vraiment connaître la musicalité de la pensée.

GASTON BACHELARD de l' Institut BROGLIE Louis de (né en 1892) Le développement de la mécanique ondu­ latoire est un autre grand événement de la pensée physique du xx:e siècle, - dont le sens théorique parut un moment contraire à celui des travaux d'Einstein.

Einstein était, quant aux conceptions fondamentales, un classique, et la mécanique ondulatoire paraissait appeler une interprétation probabiliste, hors des cadres du déterminisme.

Mais voici en quels termes, aujourd'hui même, Louis de Broglie apprécie la situation : « Après l'éclosion de la mécanique ondu­ latoire, j'avais cherché pendant plusieurs années, de 1923 à 1927, à en obtenir une interprétation conforme à l'idée de causalité et utilisant, suivant la tradition des physiciens, une représentation de la réalité physique à l'aide d'images précises dans le cadre de l'espace et du temps.

Les difficultés que j'avais rencon­ trées en développant cette tentative ...

m'ont conduit en 1928 à l'abandonner, et je me suis rallié pendant près de vingt­ cinq ans à l'interprétation probabiliste issue des travaux de MM.

Born, Bohr et Heisenberg ...

Mais au cours de l'année scolaire 1951-1952 ...

j'ai été amené à reprendre une tentative d'autrefois et à me demander si ce n'était pas celle qui indiquait la bonne voie à suivre pour parvenir à une véritable compréhension du dualisme des ondes et des corpuscules ...

Je considère aujourd'hui comme tout à fait possible que la réinterprétation de la mécanique ondulatoire obtenue en substi­ tuant aux ondes continues usuellement considérées des ondes « réelles » compor­ tant une région singulière puisse parvenir à renouveler complètement la physiqu1 quantique en lui permettant notamment de décrire la structure des diverses sortes de corpuscules et de prévoir leurs propriétés, en lui permettant aussi d'opérer son indis­ pensable jonction avec la physique rela­ tiviste conçue, à la manière d'Einstein, comme une théorie générale du Champ » (Nouvelles Perspectives en Micro­ physique, 1956, préface).

Grande leçon que ce va-et-vient de l'interprétation théorique.

En physique comme en philoso­ phie, le sens immédiat des énoncés laisse ouverte la question de leur sens ultime.

Pendant que L.

de Broglie désavoue l'interprétation probabiliste, von Neu­ mann et ses commentateurs continuent dans leur sens.

(M.

M-P.) 437. »

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