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A quoi servent les preuves ?

Publié le 04/01/2004

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Vocabulaire: PREUVE: Tout ce qui peut être invoqué à l'appui d'une affirmation: une démonstration, un fait, une vérification, un témoignage, etc. Souvent synonyme de démonstration. Pourquoi la question ? Le libellé du sujet peut paraître surprenant: le recours à des preuves mérite-t-il vraiment d'être interrogé, ne va-t-il pas de soi ? Or ce qui va de soi c'est qu'on interroge plus et ce dont on risque par conséquent d'oublier le sens réel.L'enjeu est ici de réfléchir, par le biais de la question des preuves, sur le fonctionnement de la rationalité humaine (par exemple sur la différence entre croyance, certitude, connaissance) et sur l'organisation de procédures reconnues par tous (l'utilisation des preuves dans le domaine judicaire).La question de l'utilité des preuves peut également se poser lorsqu'on se trouve confronté au refus de se laisser convaincre. Qu'est-ce qu'une preuve ? Une preuve est soit une proposition (mathématique, par exemple), soit un objet (une pièce à conviction). Pour que la proposition ou l'objet ait "valeur de preuve", il faut qu'il puisse être relié selon une procédure précise à d'autres éléments dont la combinaison forme une démonstration.

A quoi servent les preuves ? Dans quel contexte, à quelles fins en recherchons-nous des preuves ?  Nous tenterons tout d'abord de cerner avec précision le champ de pertinence des preuves en le distinguant des domaines où les preuves sont vaines; puis nous nous interrogerons sur le fonctionnement même des preuves avant de considérer les limites de leur caractère probant.

« Introduction « Prouve-moi que tu m'aimes ! » Cette demande à la fois classique et absurde nous incite à nous interroger sur lesens et la portée réelle des preuves.

À quoi servent-elles au juste ? Dans quel contexte, à quelles fins recherchons-nous des preuves ?Nous tenterons tout d'abord de cerner avec précision le champ de pertinence des preuves en le distinguant desdomaines où les preuves sont superflues ou vaines; puis nous nous interrogerons sur le fonctionnement même despreuves avant de considérer les limites de leur caractère « probant ». I.

Que faut-il prouver ?Pour savoir à quoi servent les preuves, il faut d'abord savoir dans quelles circonstances on cherche à les établir :tout n'a pas à être prouvé, il est des domaines où les preuves ne servent à rien. • Preuve et intuitionÉtrangement, la démonstration parfaite est celle qui ne cherche pas à tout définir, ni à tout démontrer.

Or, certainsprincipes sont vrais sans que l'on puisse les démontrer et ce serait une erreur de raisonnement que de chercher à lefaire.

Nous savons que le tout est plus grand que la partie, ou que toute chose est égale à elle-même, sans quenous ressentions le besoin de le démontrer.

Ce qui nous assure de la vérité de ces principes, c'est leur clarté.

Ilssont immédiatement clairs, c'est-à-dire évidents.

Et la faculté en nous qui nous permet de saisir l'évidence deschoses n'est autre que l'intuition.

Si l'intuition est ce qui nous assure de la vérité des principes premiers de notredémonstration, alors elle est la condition de possibilité de la démonstration elle-même.

C'est le cas par exemple desidées dont l'évidence est tellement première et intuitive qu'aucune preuve ne pourrait en augmenter la certitude.C'est le cas du cogito cartésien, seule affirmation absolument première et non dérivable.

Est-ce également le casdes premiers principes mathématiques? Descartes le croyait, fidèle en cela à Euclide.

Depuis, les travaux portant surl'axiomatique ont permis d'affiner beaucoup l'idée d'évidence mathématique. • Preuve et foiLe domaine de la foi au sens le plus large, c'est-à-dire de la confiance, échappe également à la preuve.

Croire, c'estprécisément se dispenser de preuve.

La croyance est un assentiment à des affirmations dont la démonstration ou lapreuve est insuffisante.

En revanche, dans la foi, la question de l'insuffisance des preuves ne se pose pas.Dans le christianisme, la vérité révélée oblige à distinguer entre croyance ordinaire, croyance religieuse et foi.L'incertitude est balayée par la foi ; dans cette dernière, la confiance est absolue, et ce, sans recours auxarguments rationnels ou aux preuves.Si la croyance religieuse est encore habité par le doute, la foi l'évacue.

Aussi peut-on distinguer le « croire que »,du « croire à » et du « croire en ».

Le « croire que » traduit-trahit une opinion, une conjecture.

Le « croire à »exprime une implication plus personnelle.

Et enfin, le « croire en » manifeste une conviction, une confiance absolue. • Le terrain de la rationalité procéduraleLes preuves ne servent donc à quelque chose que dans un contexte bien précis, celui de la rationalité procédurale,qui procède par démonstration.

C'est le domaine dans lequel nous avons besoin d'une certitude que nous nepouvons obtenir par une intuition immédiate.

Tel est le domaine des sciences, mais également celui du droit : touteenquête vise à établir des faits certains afin de ne pas laisser le crime impuni et de ne pas commettre non plusd'erreur judiciaire. II.

Éléments matériels, procédures rationnelles Une preuve sert donc à établir ou étayer une certitude lorsque celle-ci n'est pas présente immédiatement à l'espritou lorsque la certitude doit être partagée par tous.

On peut alors distinguer deux grands types de preuves. • Les « pièces à conviction »Les preuves peuvent être des éléments matériels : on parle d'établir la « matérialité des faits ».

L'actualité récentenous a donné l'exemple du travail difficile mais essentiel de collecte de preuves visant à confirmer et à affiner destémoignages parfois partiels ou faussés par la haine.

La preuve sert alors soit à donner du poids au témoignage, soità départager des dépositions contradictoires, dans tous les cas à établir les faits. • Les procédures démonstrativesLes preuves peuvent également être simplement la conclusion d'une procédure rationnelle codifiée avec soin.

Ainsien mathématiques, un raisonnement conduit en suivant les règles fixées au départ apporte la preuve de la justessede telle ou telle proposition.

La preuve sert alors non pas seulement à affirmer la « vérité » d'un énoncémathématique, mais à en démontrer la « validité », à retracer rigoureusement son lien avec l'ensemble du système. Il convient de définir l'opération de la démonstration.

Celle-ci consiste à tirer nécessairement, c'est-à-dire selon une. »

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