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A quoi tend le désir ?

Publié le 20/12/2011

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Quel est le but du désir ? Quelle est la finalité du désir ? Lorsque on désire que visons-nous ? 

« qu’il y a désir.

S’il y a désir, c’est qu’il y a tension vers une fin.

S’il n’y avait de fin, le désir ne serait pas.

Comment,dès lors, distinguer cette fin ? En effet, out désir semble se renouveler à l’infini.

Nous ne connaissons jamais la satisfaction du désir, ou sinous la connaissons, c’est pour voir le désir se relancer, se raviver.

Comment peut-on alors admettre qu’il y ait unefin ? Les fins ne sont pas toutes à placer sur un même pied d’égalité.

Certaines fins que vise le désir sont desmoyens pour atteindre une autre fin, qui sert de moyen à une autre fin… ce qui explique le renouvellement du désir.Certaines fins sont supérieures aux autres.

Elles sont à hiérarchiser.

Dans l’Ethique à Nicomaque , Aristote prend l’exemple de l’art hippique.

IL faut tout d’abord apprendre à monter à cheval.

Un harnais et une selle sont lesmoyens qu’il nous faut pour apprendre à monter.

Or, apprendre à monter n’est pas une « vraie » fin.

C’est un moyenqui va nous permettre de développer l’art hippique et de l’étendre au domaine de la course, de la guerre… Monter àcheval est un moyen qui sert à la stratégie, qui sert à la défense d’un territoire… Cette hiérarchie des fins expliquele renouvellement incessant du désir.

Il ne peut s’arrêter à une fin qui ne serait en fait qu’un moyen.

Le désir neprocède cependant pas à l’infini car il suppose l’existence d’une fin ultime, celle d’un Souverain bien.

Quel est alorsce Souverain Bien ? Si une fin ultime vers laquelle tend le désir existe, pouvons-nous savoir en quoi elle consiste ? le désirvisant à combler un manque, il semblerait que la fin du désir consiste en ce qui vient remplir le vide.

La fin ultimeserait donc ce qui remplirait, ce qui comblerait le manque.

Mais est-on satisfait de cette réplétion ? Est-on satisfaitde ce que l’on obtient ? N’y a-t-il pas une plus grande jouissance dans le désir ? Autrement dit, l’obtention n’est-ellepas elle aussi souffrance ? La satisfaction d’un désir peut être perçue comme déception.

Elle met un terme au désir, un terme àl’action, d’où la déception.

En effet, la réalisation d’un rêve implique sa fin.

Or, en ayant un rêve, nous entretenonsl’espoir.

De même, dans La Nouvelle Heloïse , Rousseau affirme que l’homme « a reçu du ciel une force consolante qui rapproche de lui tout ce qu’il désire, qui le soumet à son imagination, qui le lui rend présent et sensible, qui le luilivre en quelque sorte, et pour lui rendre cette imaginaire propriété plus douce, le modifie au gré de sa passion.

Maistout ce prestige disparaît devant l’objet même.

»L’espoir, suscité par le désir, semble combler à lui seul le vide, le manque que l’on éprouve.

En effet, l’homme se plaîtà imaginer, à rêver l’objet de ses désirs.

Son obtention est alors synonyme de cessation de l’imagination, alors qu’ilse plaisait à l’imaginer.

Comme le suggère Julien Gracq dans Le Roi Pêcheur , mieux vaut les pérégrinations et l’errance que la certitude.

Ainsi, l’obtention de ce que l’on désire, de ce que l’on espère, est déception.

La fin ultimedu désir ne semble alors pas être une fin transitive, qui réside dans l’objet du désir.

Mais si le prestige que nous confère le désir s’évanouit avec la possession de l’objet, ne faut-il pas alorsdistinguer objet du désir et désir ? Le désir tend vers la réplétion.

Or, en désirant cette réplétion, et en agissantpour combler le manque qu’il éprouve, l’homme s’épanouit.

Avant d’être réplétion, le désir est développement del’imagination, naissance de l’espoir, volonté d’action.

Le désir semble alors être un accomplissement de l’homme.

Ledésir tendrait alors vers une fin immanente à l’homme : son accomplissement.

Nous avons posé la question de la fin du désir.

Nous sommes partis du constat de notre aliénation au désirqui implique le manque et dont la satisfaction engendre la lassitude.

Il semblerait alors que le désir ne pouvaitaboutir.

Or, si le désir existe, c’est qu’il y a une fin.

Sans cette fin, nous ne ressentirions pas le manque et il n’yaurait pas de tension vers la plénitude.

Il s’est alors posé la question de la teneur de cette fin.

Le désir est en faitaccomplissement de l’homme.

Dès lors, le désir ne vise pas une fin transitive, mais une fin immanente à l’homme.. »

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