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Apprendre à être libre est-ce seulement apprendre à se passer du secours d'autrui ?

Publié le 12/08/2005

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L'écervelé est seulement quelqu'un qui ne se rend pas compte de ses propres motivations, qui n'en n'a pas conscience. A la différence, l'homme lucide fait attention et enveloppe dans son champ de conscience une conscience réelle de ses motivations et un sens de chaque situation d'expérience. Le vertige de l'acte gratuit traduit une confusion mentale, une attitude velléitaire, une incapacité de se décider, de vouloir. Cela n'a rien à voir avec une preuve de la liberté. Un esprit lucide est suffisamment conscient des situations d'expérience de la vie et de leur urgence pour ne pas se permettre le luxe d'un vertige métaphysique. La vraie liberté selon Sartre sera non pas dans le choix, mais dans le projet. et le projet de notre existence nous replace dans une intrication si étroite avec le Monde que nous sommes condamnés à porter la complète responsabilité de nos actes : « nous sommes seuls sans excuses. C'est ce que j'exprimerais en disant que l'homme est condamné à être libre". Liberté et conscience : L'expérience consciente est une provocation qui nous met en demeure de répondre de manière intelligente à ce qui est, au lieu de chercher à nous dérober. La mise en demeure est la vigilance.

La liberté correspond à l'état de l'être qui n'obéit qu'à sa volonté, indépendamment de toute contrainte extérieure.

Autrui, « c'est l'autre, c'est-à-dire le moi qui n'est pas moi « selon l'expression de Sartre. Autrui, en ce sens est ce mixte de proximité et de distance. Ainsi, s'il nous est interdit de mettre autrui entre parenthèses au nom d'une autonomie individuelle, en revanche autrui peut donner lieu à un véritable affrontement. La qualité des rapports que l'homme noue avec autrui dépend donc non seulement de la sympathie qui est investie, mais aussi de la connaissance réciproque des protagonistes.

Dire que l'homme est libre peut se prendre dans un sens très relatif. Libre, oui, mais par rapport à quoi? Par rapport à la société, par rapport à son passé, par rapport à son milieu, son corps? Par rapport à une contrainte. C'est une manière assez négative de penser la liberté. D'un point de vue plus positif, en quoi consiste la liberté? Est-ce que la conscience est en elle-même libre absolument?

« prend un soin tout particulier à renforcer la gratuité du crime : il remet tout au hasard et se met à compterpour soumettre sa décision à l'apparition d'un feu dans la nuit.

Or le hasard, c'est ce qui est fortuit, ce qui estdépourvu d' intention consciente, donc de motivation intrinsèque. Alors apparaît quelque chose d'étrange et de monstrueux : le jaillissement de l' absurde .

L' absurde de la liberté se donne avec une sensation enivrante de vertige.

Comme si la vie était suspendue au dessus de l'abîme etque nous nous donnions au jeu de l'absurde d'un choix gratuit.

Cette sensation de vertige traverse bien destextes de la littérature existentialiste, dont La Nausée de Sartre.

Si l'existence n'est vue que comme unedéréliction absurde, alors elle est gratuite et sans raison.

Elle n'est que l'improvisation perpétuelle d'une libertéqui se recréée à chaque instant, surgissant de rien pour aller vers quelque chose qui est son projet et son but.L'homme qui dispose d'une telle liberté doit, quand il revient sur lui-même éprouver ce vertige : c'est terrible, jepeux faire ceci ou cela, et rien ne me donne une direction, toute décision est gratuite.

D'où l'importance del'angoisse , car dans l'angoisse la liberté s'angoisse d'elle-même, parce qu'elle n'est déterminée par rien, parce qu'elle est vide.

Dès lors, le vertige de la gratuité ne laisse qu'une porte de sortie, l' engagement .

Il faut donner une forme à la liberté, il faut en faire un projet, il faut lui donner un sens , et ce sens signifie poser sa motivation par rapport aux autres.

En fuyant vers les autres pour me donner un rôle, je me donne uneconsistance momentanée, puisque dans la conscience abyssale de la liberté, je ne suis rien et que ma libertén'est qu'une gratuité laissée à elle-même.

C'est aussi pour la même raison que l'ennui me guette : si rien ne medétermine du fond de moi-même, je suis obligé de tout tirer de moi-même et si ma volonté reste sansmouvement, je retombe aussitôt dans l'ennui qui est la liberté désoeuvrée . Telle est la justification que l'on donne du « sentiment vif » de liberté, interprété comme gratuité, vu d'un côtécomme un jeu dangereux, de l'autre comme un statut existentiel de la liberté.

Mais ce sentiment vif constitue-t-il une preuve ? Le vertige de la liberté est-il la meilleure preuve que nous puissions avancer de l'existence du libre arbitre ? L'acte de Lafcadio est-il réellement dépourvu de motivation ? Il y en avait au moins une : le désirde s'évader d'un comportement ordinaire, le désir d'un acte excentrique et original.

Il est tout à faitcompréhensible qu'un désoeuvré qui s'ennuie, puisse éprouver le besoin, pour se sentir exister un temps soitpeu, de commettre un acte qui le distingue.

L'absence de motivation d'un acte peut n'être qu'apparente.

Derrière un acte humain, il y a toujours des raisons que celles-ci soient conscientes ou qu'elles soientinconscientes.

L'activité de la conscience placée dans l'état de veille est intentionnelle .

Nous poursuivons des visées intentionnelles à travers chacun de nos actes conscients, supposer une absence d'intention, c'est entrer en contradiction avec la nature de l'état de veille.

Même si la vigilance est affaiblie, il n'en reste pasmoins que le mouvement de l'intention reste là.

L'écervelé est seulement quelqu'un qui ne se rend pas comptede ses propres motivations, qui n'en n'a pas conscience.

A la différence, l'homme lucide fait attention et enveloppe dans son champ de conscience une conscience réelle de ses motivations et un sens de chaquesituation d'expérience.

Le vertige de l'acte gratuit traduit une confusion mentale, une attitude velléitaire, uneincapacité de se décider, de vouloir.

Cela n'a rien à voir avec une preuve de la liberté.

Un esprit lucide estsuffisamment conscient des situations d'expérience de la vie et de leur urgence pour ne pas se permettre leluxe d'un vertige métaphysique.

La vraie liberté selon Sartre sera non pas dans le choix, mais dans le projet .

et le projet de notre existence nous replace dans une intrication si étroite avec le Monde que nous sommescondamnés à porter la complète responsabilité de nos actes : « nous sommes seuls sans excuses.

C'est ce que j'exprimerais en disant que l'homme est condamné à être libre". Liberté et conscience : L'expérience consciente est une provocation qui nous met en demeure de répondre de manière intelligente à ce qui est, au lieu de chercher à nous dérober.

La mise en demeure est la vigilance .

La conscience en vertu de son intentionnalité, se doit de se diriger vers l'actuel.

Tout acte est l'expression d'une intention d'agir, ce quisignifie qu'en réalité, la conscience n'est pas vraiment déterminée par des causes, mais plutôt mue par desmotivations qui visent l'action actuelle.

La causalité est une logique qui porte surtout sur la nature et sesprocessus.

Dans l'ordre de la conscience, ce qui est moteur, c'est la motivation .

la liberté se situe essentiellement dans la sphère de l'esprit, elle doit être pensée en terme de conscience.

C'est ainsi qu'elle seprésente à nous dans l'expérience.

La liberté se comprend à travers la texture des motivations que laconscience est susceptible de viser, comme elle se comprend dans le rapport du sujet à ses propresmotivations.Husserl appelle le sujet de la motivation l'ego de la liberté. C'est l'ego qui choisit ses propres visées et ses choix se font en fonction de motivations.

Ce sont les motivations qui orientent l'action.

Dans l'action, laconscience, parce qu'elle est intentionnelle, est conscience de quelque chose, ce qui signifie qu'elle se tournevers un objet que s'il lui paraît un objectif à atteindre et un objectif qui est mon objectif.

Le champ de ma conscience des objets est soumis à la disponibilité de mon attention.

Husserl propose de distinguer dans la liberté deux niveaux du sujet : Moi = ego passif, ego des tendances conscientes et le SUJET Motivations, egode la liberté.

Même si je n'étais pas libre de mes choix ou de mes décisions, il n'en reste pas moins que je peuxtoujours en prendre conscience, je peux prendre conscience de mes motivations en les mettant en lumière.Tout ce que je suis, tout ce que je fais, s'inscrit dans ma conscience.Une fois que nous avons pris conscience de ce fait il reste un dernier point.

Peut-on, comme dans la théorie dulibre arbitre absolu, complètement séparer le sujet libre de ses actes ? C'est bien ce que nous pensons d'ordinaire en disant qu'être libre c'est pouvoir faire n'importe quoi.

Mais sommes-nous vraiment libre dans uncaprice ? Puis-je me sentir libre, si je ne libère pas en moi mes aspirations les plus profondes pour rester dansle flottement, le doute, le caprice ? Bergson prend une position originale sur cette question.

La liberté,explique-t-il, n'est jamais dans l'indétermination, la fluctuation : elle n'est pas dans le « choix ».

Nonseulement elle n'existe qu'en situation , (ce qui exclut le choix au sens velléitaire), mais elle est aussi une. »

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