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Apprendre à être libre est-ce seulement apprendre à se passer du secours d'autrui ?

Publié le 01/04/2009

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On ne peut pas faire comme si nous étions des être autarcique et comme si être solidaire (c?est-à-dire compris dans une relation d'échange) constituait un manque et un défaut de liberté du point de vue de l'individu.

·         Le problème réside dans la définition même de l'autonomie qui ne doit plus être compris comme autosuffisance stricte et autarcie. L'individu autonome est celui qui ne vit pas sans règles, ou selon des règles qui lui sont imposées du dehors, mais en vertu des seules lois qu?il s?est prescrites.

·         Le concept kantien d'autonomie, inspiré de la volonté générale de Rousseau, est le caractère de la volonté qui se détermine en vertu de sa propre essence, c?est-à-dire qui ne se soumet qu'aux commandements de la raison pratique indépendamment de tout mobile sensible. L'autonomie est donc la liberté d?un être en tant qu?être raisonnable.

·         Il s'agit juste de faire du sujet le souverain et le juge de ses propres lois auxquelles il se soumet. Le concept d?autonomie n?a de sens que dans et à travers la société.    

III-             Etre libre, un devoir pour soi-même mais aussi pour autrui  

·         Notamment parce que l'autarcie pleine et entière est irréalisable, puisqu?il faut comprendre que l?homme est à la fois un individu mais aussi un être social, et donc elle ne saurait définir essentiellement ce qu?est la liberté.

·         Autonomie n?est pas synonyme d'autarcie, comme si on ne devait compter que sur soi-même. Ça serait, par ailleurs, une vision bien pessimiste de l?humanité : comme si l'autre ne pouvait rien nous apporter, et ne pouvait pas enrichir notre perception et notre compréhension de la liberté humaine.

• Accéder à la liberté raisonnable et rationnelle, dépassant le champ de la spontanéité irréfléchie («apprendre à être libre«), est-ce seulement être rendu capable de vivre sans les attentions d'autrui, en s'accommodant de cette absence («apprendre à se passer du secours d'autrui«), en bref est-ce accéder seulement à l'absence de dépendance par rapport à autrui ? Tel est le sens de notre intitulé de sujet. Se passer du secours d'autrui, c'est s'accommoder de sa non-présence, de sa non-intervention. Il s'agit de savoir si l'apprentissage de la liberté consiste seulement à s'affranchir (négativement) des attentions et de l'aide d'autrui.  • Le problème est de savoir si le rapport vrai à autrui est simplement négatif ou bien s'il doit s'ouvrir à une reconnaissance positive.

« pensée et aux actes des autres, afin de prendre soi-même ses propres décisions, afin d'agiren toute connaissance de cause.

Mais cette assertion possède aussi un sens matériel trèsmarqué : si donc se passer d'autrui commence par se défier de l'opinion commune et avoirle courage de se servir de son propre entendement, c'est aussi posséder les conditionsmatérielles favorables à son autonomisation : tout se passe donc comme si plus le degréd'autarcisation de l'individu et plus ce dernier pourrait être dit libre. · Apprendre à être libre serait donc apprendre à se passer des autres, c'est-à-dire encore apprendre à ne plus compter que sur soi, à ne plus demander d'aide extérieur :régler seul ses problèmes, subvenir à ses besoins par ses propres moyens, etc.

Or, unetelle définition de la liberté fait du sujet un sujet souverain, autarcique et autosuffisant ;quand on pense que l'homme, qui est aussi un individu, est un être tout autant social, celaparaît un peu réducteur pour une définition qui prétend saisir l'essence de la liberté. II- Autonomie ne signifie pas autarcie et autosuffisance · En réalité, l'autosuffisance et l'autarcie ne sont jamais actualisables complètement dès lors que nous vivons dans une communauté, une société qui base son fonctionnement surl'association des talents : pensons ainsi au principe du besoin chez Platon, principe qui serègle par l'association des divers talents que possède une cité et qui permet à tous de neplus manquer de rien.

L'association permet une plus grande efficacité dans l'assouvissementdu besoin : ainsi celui qui est doué pour la cordonnerie et celui qui est doué pour lamaçonnerie échangeront leur talent.

On ne peut pas faire comme si nous étions des êtreautarcique et comme si être solidaire (c'est-à-dire compris dans une relation d'échange)constituait un manque et un défaut de liberté du point de vue de l'individu. · Le problème réside dans la définition même de l'autonomie qui ne doit plus être compris comme autosuffisance stricte et autarcie.

L'individu autonome est celui qui ne vit pas sansrègles, ou selon des règles qui lui sont imposées du dehors, mais en vertu des seules loisqu'il s'est prescrites. On oppose communément la liberté à la loi.

Se soumettre à la loi, ce serait ne pas ou ne plus être libre.

Mais n'obéir à aucune loi, serait-ce être libre ? Mais il faut s'entendre sur leterme liberté et sur le terme loi..Il y a un premier sens du mot libre qui est négatif : être libre c'est ne pas être empêché defaire ce qu'on a envie de faire.

On emploie le terme libre dans ce sens à propos des chosescomme à propos des hommes : retirer d'un chemin les arbres qui font obstruction, c'estlibérer le passage, ne pas retenir un oiseau dans sa cage, c'est le laisser libre de s'envoler,ne pas empêcher quelqu'un de s'étendre sur le gazon d'un jardin public, c'est le laisser librede le faire.

Toute loi comporte des interdictions.

Dès lors toute loi réfrène la liberté, priseen ce sens négatif.

C'est le seul sens que Hobbes donne au mot liberté.

Selon Hobbes,dans l'état de nature, chacun est empêché à tout moment, dans ses mouvements et sesentreprises, par autrui qui est virtuellement son ennemi.

Mais les lois d'un Etat - institué envue justement de mettre fin à cet état de guerre qu'est l'état de nature - empêchent lesindividus de se nuire les uns aux autres.L'autre sens du mot liberté n'est réservé qu'à l'homme, et caractérise ce que Kant appellel'autonomie : obéir, à la loi dont on est, en tant qu'être raisonnable, l'auteur, ou encore,obéir à sa propre raison.

Obéir à sa raison, c'est être pleinement responsable de saconduite.

Etre libre, c'est s'obliger soi-même à une conduite raisonnable, s'interdire certainsdébordements, en un mot c'est obéir à la loi qu'on s'est prescrite.La loi peut s'entendre ici dans un sens moral, comme dans un sens politique.

Autrement dit,les obligations auxquelles on se soumet volontairement et librement (alors qu'on subit bongré malgré une contrainte) sont morales, ou bien civiques.

C'est dans ce sens-cid'obligation civique que Rousseau l'entend d'abord.

Rousseau dans le Contrat Social jetteles bases d'un Etat dont les lois constituent des obligations et non des contraintes : carc'est le peuple souverain, plus exactement la volonté générale (selon la règle de lamajorité) qui décide des lois.

Ainsi chacun d'entre nous, en tant que citoyen, est libreparce qu'il se soumet aux lois dont il est l'auteur, en tant que membre de la volontégénérale. · Le concept kantien d'autonomie, inspiré de la volonté générale de Rousseau, est le caractère de la volonté qui se détermine en vertu de sa propre essence, c'est-à-dire qui nese soumet qu'aux commandements de la raison pratique indépendamment de tout mobilesensible.

L'autonomie est donc la liberté d'un être en tant qu'être raisonnable. · Il s'agit juste de faire du sujet le souverain et le juge de ses propres lois auxquelles il se soumet.

Le concept d'autonomie n'a de sens que dans et à travers la société. III- Etre libre, un devoir pour soi-même mais aussi pour autrui · Notamment parce que l'autarcie pleine et entière est irréalisable, puisqu'il faut. »

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