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Aristote : choix et volonté

Publié le 14/04/2005

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Puisque toute connaissance, tout choix délibéré aspire à quelque bien, les hommes, et il ne faut pas s'en étonner, paraissent concevoir le bien et le bonheur d'après la vie qu'ils mènent. La foule et les gens les plus grossiers disent que c'est le plaisir : c'est la raison pour laquelle ils ont une préférence pour la vie de jouissance. C'est qu'en effet les principaux types de vie sont au nombre de trois : celle dont nous venons de parler, la vie politique, et en troisième lieu la vie contemplative. La foule se montre véritablement d'une bassesse d'esclave en optant pour une vie bestiale, mais elle trouve son excuse dans le fait que beaucoup de ceux qui appartiennent à la classe dirigeante ont les mêmes goûts qu'un Sardanapale. Les gens cultivés, et qui aiment la vie active, préfèrent l'honneur, car c'est là, à tout prendre, la fin de la vie politique. Mais l'honneur apparaît comme une chose trop superficielle pour être l'objet cherché, car, de l'avis général, il dépend plutôt de ceux qui honorent que de celui qui est honoré ; or nous savons d'instinct que le bien est quelque chose de personnel à chacun et qu'on peut difficilement nous ravir. En outre, il semble bien que l'on poursuit l'honneur en vue seulement de se persuader de son propre mérite ; en tout cas, on cherche à être honoré par les hommes sensés et auprès de ceux dont on est connu, et on veut l'être pour son excellence. Il est clair, dans ces conditions, que, tout au moins aux yeux de ceux qui agissent ainsi, la vertu l'emporte sur l'honneur. Peut-être pourrait-on aussi supposer que c'est la vertu plutôt que l'honneur qui est la fin de la vie politique. Mais la vertu apparaît bien, elle aussi, insuffisante, car il peut se faire, semble-t-il, que, possédant la vertu, on passe sa vie entière à dormir ou à ne rien faire, ou même, bien plus, à supporter les plus grands maux et les pires infortunes. Or nul ne saurait déclarer heureux l'homme vivant ainsi, à moins de vouloir maintenir à tout prix une thèse. Mais sur ce sujet en voilà assez (il a été suffisamment traité, même dans les discussions courantes). Le troisième genre de vie, c'est la vie contemplative, dont nous entreprendrons l'examen par la suite. Aristote

Si le bonheur désigne traditionnellement un état de sentiment qui ne diffère du plaisir que par l'idée de permanence, il est pour Aristote une activité, qui ne se confond pas avec le plaisir. La fin de la vie se ramène à jouir pleinement de son intellect dans la recherche de la vérité.     Problématique.    Aristote s'interroge sur la finalité de l'existence humaine. Y a-t-il une activité qui convienne particulièrement à l'être humain et qui serait susceptible de lui procurer le bonheur ? Dans cette perspective, il dégage trois formes de bonheur : 1 ° la majorité des hommes recherchent le plaisir, mais c'est un but qui ne convient vraiment qu'aux esclaves et aux bêtes ; 2° il y a ceux qui visent l'honneur en se consacrant à la vie politique ; 3° enfin la vie contemplative lui semble la plus conforme à la puissance de notre pensée.     Enjeux.    Pour Aristote, la diversité des actions humaines renvoie à un bien unique. Pour lui, il existe un bien qui n'est choisi que pour lui-même et qui suffit à rendre la vie digne d'être vécue. Mais s'il est évident que le bonheur est la finalité de toutes les activités humaines, il s'agit de savoir quelle est la meilleure façon de vivre pour réaliser ce bonheur.

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« LES TERMES À RETENIR*Les mots qui reviennent sont les suivants : “ bonheur ”, “ amusement ”, “ but ” (que l'on rapportera aux locutionstelles que “ en vue de ”, “ pour ”), “ absurde ” et “ insensé ”, “ s'appliquer ” à quoi l'on adjoindra “ se donner de lapeine ”, “ travailler ”, “ souffrir ”, enfin “ repos ”, “ meilleur ”, “ sérieux ” et “ vie ”.

Les reprises sont donc trèsnombreuses, et on doit s'attendre à ce qu'elles fournissent l'ossature de l'argumentation.*Les termes que l'on aura à expliquer sont les suivants, pris ou non parmi la liste antérieure : “ bonheur ”, “amusement ”, “ but ”, “ travail ”, “ repos ”, “ acte ”, “ vertu ”, “ le meilleur ”. LA CONCLUSION DU TEXTE*Il semble qu'on puisse la lire dans la première phrase du texte : le bonheur ne consiste pas dans l'amusement.

Lethème du texte est donc le bonheur, et la thèse qu'il soutient est une thèse négative, qui critique la croyance selonlaquelle le bonheur résiderait dans l'amusement. LA STRUCTURE DU TEXTE*Contrairement à la première impression que donnent souvent les textes antiques, le texte procède selon unenchaînement logique très rigoureux.*Il s'agit d'abord d'établir la thèse qui ouvre le texte.

Elle est établie en trois temps : un moment négatif, qui nie quele bonheur puisse résider dans l'amusement, qui se laisse décomposer en deux temps, et un moment positif quimontre que le bonheur le plus grand est apporté par une activité qui exclut l'amusement.*Le premier moment est en deux temps : le premier établit qu'il revient au même de considérer que le bonheurconsiste dans l'amusement et de considérer que l'amusement est le but de la vie.

Le second montre pourquoi il estabsurde de considérer l'amusement comme le but de la vie.

Nous proposons donc les moments suivants, dont nousnous contenterons d'indiquer l'argumentation interne. Corrigé(plan détaillé et introduction et conclusion rédigées) IntroductionLa question de savoir quel est le souverain bien pour l'homme est un thème fondamental de la philosophie antique.Puisqu'elle se définit comme sagesse (sophia), elle cherche à prescrire ce que l'homme doit considérer comme sonbien propre.

Platon, dans le Gorgias, pose ainsi la question de savoir quel genre de vie on doit adopter.

Commenttriompher par exemple de la peur de la mort si nous ne remplissons pas notre vie de la meilleure façon qu'il estpossible ?Dans ce texte, Aristote se propose de critiquer la thèse selon laquelle le but suprême de l'homme, autrement dit sonbonheur, pourrait résider dans le jeu ou l'amusement, par opposition au travail qui nous fait souffrir.La question qui se pose est en effet de comprendre pourquoi les hommes disent souvent qu'ils préfèrent oublier leurtravail, tout en considérant celui-ci comme le moyen d'acquérir plus de détente afin d'y trouver le bonheur.

(Onreprendrait ici l'énoncé de la structure du texte.) 1.

Si le bonheur consiste dans l'amusement, alors l'amusement est le but de la vie (“ Le bonheur ne consistepas...qui est le but.

”) A.

Si le bonheur réside dans l'amusement, alors s'amuser doit être le but de la vie B.

En effet le bonheur est le but de la vie C.

Car le bonheur est une fin en soi : il n'est pas désiré en vue d'autre chose, mais pour lui-mêmeIl convient, dans ce dernier paragraphe, d'expliquer la notion de but, de fin.

Aristote dans sa Physique, Livre II,distingue quatre types de causes, dont la plus importante est à ses yeux la cause finale ou tèlos.

En effet, pourrendre compte de ce qu'une chose est, on ne peut pas se contenter de déterminer la façon dont elle a été produite,ni en quoi elle est faite, il faut encore préciser “ en vue de quoi ” elle a été produite.

Ce dernier élément est lacause finale d'une chose.

La chose qui répond à sa cause finale est achevée et totale, “ en acte ”.

Tant qu'ellen'atteint pas cet achèvement par lequel ce qu'elle est correspond à ce qu'elle devait être, elle demeure elle-mêmeseulement “ en puissance ”, de manière incomplète.

Aristote reprend ici cette notion de tèlos, et l'applique à la viede l'homme.

Il s'agit donc de savoir ce qui fait de l'homme un homme achevé, ce qui fait de lui un être complet, quicorrespond à ce qu'il devait être. 2.

Or il est tout à fait absurde de supposer que le but de la vie réside dans l'amusement (“ Maiss'appliquer...accomplir plus tard ”) A.

On pourrait supposer que l'on travaille en vue de l'amusement, mais ce serait bien puérilL'idée de puérilité s'explique ici par le fait que si l'amusement peut apparaître comme étant le but vers lequelconvergent toutes les actions, c'est surtout chez l'enfant.

Le jeu est une pratique enfantine naturelle pour Aristote.Mais précisément, si l'amusement n'est le but que de l'enfant, c'est-à-dire de l'homme en puissance, il ne sauraitêtre aussi le but de l'homme achevé ou adulte. B.

Il ne faut pas confondre le repos qui accompagne l'amusement et l'absence de changement qui caractérisel'achèvementOn pourrait penser que puisque l'achèvement implique l'arrêt du mouvement (la chose ayant atteint ce qu'elle devait. »

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