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Aristote, Ethique à Nicomaque: Apprendre à se connaître est très difficile

Publié le 17/01/2012

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Apprendre à se connaître est très difficile […] et un très grand plaisir en même temps (quel  plaisir de se connaître !) ; mais nous ne pouvons pas nous contempler nous mêmes à partir de  nous-mêmes : ce qui le prouve, ce sont les reproches que nous adressons à d’autres, sans nous  rendre compte que nous commettons les mêmes erreurs, aveuglés que nous sommes, pour  beaucoup d’entre nous, par l’indulgence et la passion qui nous empêchent de juger  correctement. Par conséquent, à la façon dont nous nous regardons dans un miroir quand nous  voulons voir notre visage, c’est en tournant nos regards vers notre ami que nous pourrions  nous découvrir, puisqu’un ami est un autre soi-même. Concluons : la connaissance de soi est  un plaisir qui n’est pas possible sans la présence de quelqu’un d’autre qui soit notre ami ;  l’homme qui se suffit à soi-même aurait donc besoin d’amitié pour apprendre à se connaître  soi-même.

Aristote, Ethique à Nicomaque

Nous savons que la connaissance de l’autre est longue et difficile : il nous arrive  fréquemment d’avoir à réviser notre jugement, parce que nous étions fiés à des apparences ou  parce que l’autre a évolué ; si on admet facilement cette difficulté, à la réflexion, il apparaît  que la connaissance de soi n’est pas moins malaisée. « Le moi est obscur à lui-même, cela est  à savoir «, soulignera Alain, près de 23 siècles après Aristote. Comment puis-je en effet me  connaître ? La seule introspection est-elle suffisante ? Quelle assurance d’objectivité puis-je  avoir en la matière si je me juge seul ? Une solution plus satisfaisante consiste à passer par la  médiation d’autrui : l’autre est plus objectif que moi lorsqu’il s’agit de me connaître.

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