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Bonté, Bon sens, Bonne volonté.

Publié le 04/04/2009

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La vertu est ce qui fait la qualité morale d'un homme. Le Vocabulaire philosophique de Lalande la définit comme une « disposition permanente à vouloir accomplir une sorte déterminée d'actes moraux« (une vertu) ou encore comme «disposition permanente à vouloir le bien; habitude de le faire« (la vertu). Etant admis qu'une vie morale est une vie proprement humaine, la vertu est la qualité qui permet à l'homme d'être homme vraiment, c'est-à-dire de vivre une vie morale. Aussi faut-il chercher les différentes vertus dans les qualités qui distinguent l'homme de l'animal et qui sont le cœur, l'intelligence et le courage. On pourra ainsi définir trois vertus essentielles : la bonté, le bon sens et la bonne volonté. Et le problème se pose de savoir si l'une de ces vertus ne serait pas préférable aux autres : lequel vaut mieux de l'homme qui a bon cœur, de celui qui est intelligent et de celui qui est plein de bonne volonté ? Pour répondre à cette question nous allons d'abord chercher à voir si l'une de ces vertus, prise à part, suffirait à la moralité.

« signifiant par là qu'un homme sans cœur n'est pas un homme.

La cruauté, la méchanceté ou même la simpleindifférence aux malheurs d'autrui sont toujours considérées comme «inhumaines».

Rousseau avait raison dechercher dans le cœur de l'homme la source de la moralité et de dire que «les actes de la conscience ne sont pasdes jugements mais des sentiments».

Sans cet amour inné du bien, il ne saurait y avoir de moralité.

Mais Rousseau a fort bien vu «qu'il ne suffit pas que ce guideexiste, il faut savoir le reconnaître et le suivre».

Or ce qui étouffe en nous cet instinct du bien, ce sont les préjugéset les passions qui nous aveuglent.

On voit donc que la bonté véritable est inséparable de la lucidité ou en d'autrestermes que tout pécheur est un ignorant (omnis peccans est ignorons), selon la formule scolastique reprise parDescartes. - B - Pas de vie morale sans bon sens. C'est précisément ce que voulait dire Platon quand il affirmait que «nul n'est méchant volontairement».

Celui qui faitle mal est celui qui se trompe sur le vrai bien.

En ce sens la faute est toujours une erreur.

Nul n'agit jamais qu'envue du bien, mais il arrive qu'on ne voie pas clairement où est le bien.

C'est pourquoi s'il est vrai, selon la formule deRousseau, que «nous pouvons être hommes sans être savants», il reste que celui qui manque d'intelligence estappelé «bête», ce qui signifie qu'il ne réalise pas l'idéal humain.

Ce ne sont pas seulement les intellectualistes, maistous les philosophes qui ont insisté sur la nécessité d'une éducation de l'intelligence en vue de la vie morale.

C'estmême par là que la science représente une valeur morale : parce qu'elle nous délivre des préjugés et des passionset nous apprend à juger objectivement, c'est-à-dire selon la raison.

Si le bon sens est la faculté de distinguer le vraidu faux et le bien du mal, il n'y a pas de moralité sans bon sens.

Mais on voit aussitôt que le bon sens, impliqué parla bonté suppose lui-même une autre vertu qui est le courage, car il faut du courage pour se défaire des préjugés etdes passions et parvenir ainsi à la lucidité. - C - Pas de vie morale sans bonne volonté. Or le courage n'est autre chose que la bonne volonté.

Kant remarquait en effet que la bonne volonté n'est pas«quelque chose comme un simple vœu, mais l'appel à tous les moyens dont nous pouvons disposer».

Cette mise enœuvre des moyens, c'est précisément le courage.

Il y a courage, ou bonne volonté, toutes les fois que l'homme faitde son mieux pour faire ce qu'il doit, c'est-à-dire pour se conduire au lieu de s'abandonner.

« Le devoir, dit Alain,c'est une obligation d'être homme, et non animal».

Et certes, il n'est pas facile d'être un homme.

Si l'on se laissealler, si l'on renonce à faire effort pour se conduire, on retourne aisément à l'animalité, c'est-à-dire à la méchancetéet à la bêtise.

Il n'y a pas de bonté sans courage, comme nous le laisse entendre le double sens du mot cœur, quidésigne à la fois la source de l'amour et la source de la volonté.

Il n'y a pas non plus d'intelligence sans courage, etc'est ce que signifie l'étymologie du mot imbécillité, qui veut dire faiblesse.

C'est pourquoi la vie morale a pourressort essentiel la bonne volonté, qui est la volonté de se conduire en homme ou, selon la définition de laGénérosité cartésienne que propose Alain : «la ferme résolution de ne manquer jamais de libre arbitre». CONCLUSION Ainsi nous avons vu que, pris à part, la bonté, le bon sens et la bonne volonté ne sauraient suffire à la vie morale.Mais c'est qu'en réalité ces vertus ne sont point separables.

Il n'y a pas de bonté vraie sans lucidité, ni de lucidité vraie sans courage.

Le courage est donc finalement la plus haute des vertus, parce qu'elle implique les autres.N'oublions pas, en effet, que le mot virtus, qui désigne selon l'étymologie la qualité propre à l'homme (le latin vir veutdire homme), signifie primitivement courage.. »

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