Devoir de Philosophie

Ce que l'homme fait par son travail peut-il se retourner contre lui?

Publié le 18/02/2005

Extrait du document

travail
On peut retrouver le concept d'aliénation. La production qu'accompagne inévitablement la division du travail assujettit l'homme (et pas seulement l'ouvrier, pensons aux golden boys qui travaillent 12 à 15 heures par jour à la bourse). Bien sûr l'illustration la plus évidente est celle de l'ouvrier à la chaîne qui dépend entièrement de sa machine. Arendt dans Condition de l'homme moderne caractérise la différence des rapports qu'entretient l'homme entre l'outil et la machine. Avec l'outil, l'homme lui imprime son rythme de travail, tandis qu'avec la machine, les choses sont inversées car c'est la machine (le tapis roulant par exemple) qui donne le rythme de travail à l'homme : « pendant toute la durée du travail à la machine, le processus mécanique remplace le rythme du corps humain. L'outil le plus raffiné reste au service de la main qu'il ne peut ni guider ni remplacer ». Un autre effet pervers de la division du travail est que le travailleur perd de vue le sens de son objet et n'accomplit plus que des gestes par automatisme sans comprendre la finalité de son travail. Le travail devient absurde quand on est cantonné à la seule fabrication d'une porte de voiture. La conséquence est que l'objet produit devient étranger pour tout le monde et les conséquences, de par une espèce d'irresponsabilité provoquée par la division du travail, échappent à l'homme. La valeur de l'objet, sa signification n'est pas déterminée par celui (ou par ceux) qui le produit.

Liens utiles