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Ce que l'homme fait par son travail peut-il se retourner contre lui?

Publié le 14/02/2012

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travail

Le travail se divise en tâches et se répartit entre les différents travailleurs. Chacun accomplit un travail et par conséquent acquiert une certaine compétence dans ce domaine. Mais n'est-ce pas alors instituer peu à peu une division du travail matériel mais aussi intellectuel ? La division du travail condamne l'homme, l'emprisonne et l'enferme dans un cercle d'activité déterminé, auquel il est impossible d'échapper. Le travail, au lieu de transformer l'homme, le faire évoluer peut alors aussi lui faire « perdre son âme «. Ici, affirmer que le travaille libère semble contradictoire avec toute la réalité du travail, avilissant et épuisant, puisqu'il peut menacer la vie de l'homme lui-même, comme dans le travail forcé.

travail

« et nous ne le subissons pas si nous pouvons le modifier grâce au travail.

Mais si le travail oblige à l'effort et à la persévérance,ne travaillons-nous pas au sein d'une communauté humaine pour y trouver une reconnaissance ? On peut alors souligner laspécificité du travail humain qui implique un plan et un projet défini, déjà réfléchi, qui se différencie ainsi de l'opérationanimale.

L'homme exerce une volonté réfléchie et réalise ses buts consciemment.

C'est ce que Marx explique en prenantl'exemple de l'abeille et de l'architecte.

Ce dernier construit « la cellule » dans sa tête avant de la construire dans la réalité,contrairement à l'abeille.

C'est parce que le comportement de l'homme obéit à un projet et donc d'une certaine façonenvisage l'avenir, que des aptitudes mentales telles que l'imagination, la volonté, la persévérance se développent.

Dans cesens, cela permettrait-il à l'homme de se réaliser ? Le travail serait alors le propre de l'homme, ce qui permet à l'homme deréaliser son humanité ? C'est ce qu'a cherché à montrer Hegel.

L'homme, en transformant la nature et les choses se construitet se réalise lui-même.

Il façonne la nature, la construit, la pense à son image, ainsi il accède à la conscience et à la liberté.

Iln'est plus dépendant de la nature, il se libère de celle-ci.

La conscience alors s'extériorise, elle impose son empreinte sur leschoses.

C'est l'activité transformatrice qui permet la prise de conscience de soi.

Hegel, dans sa dialectique maîtrise/servitude,explique que le maître fait travailler l'esclave pour la satisfaction de ses propres besoins et finit ainsi par en dépendre, tandisque l'esclave grâce à son travail plie la nature à sa propre volonté.

L'esclave devient le « maître du maître » et le maître« l'esclave de l'esclave ».

L'esclave s'est en effet construit, transformé en homme parce qu'il a su extériorisé sa conscience etses projets.

Le travail serait-il alors une source d'autonomie ? Certainement puisque l'esclave forme les choses à son image etse transforme, et asservira donc son maître qui deviendra son esclave.

Marx reprendra l'idée d'Hegel : l'homme se réalisedans et par son travail parce qu'il peut s'y reconnaître.

Le travail est alors conçu ici comme un chemin vers l'autonomie, versun accomplissement de soi, une conscience de soi.

Le travail forme, transforme, éduque.

C'est par lui que l'homme se réaliseen tant qu'homme, il lui donne pleinement sa valeur d'homme et lui permet d'accéder à son humanité.

En transformant la nature, l'homme transforme sa propre nature.

Il apprend, crée, développe, progresse dans sescompétences.

Le travail alors construit l'homme, et constitue son essence même.

L'homme se transforme à travers le travail.Pourtant, cet idée de travail est souvent associée à l'idée de pénibilité, de fatigue, et même de souffrance.

Si il donne à lafois les conditions de son accomplissement, il reste aussi l'objet de multiples souffrances.

Le travail se divise en tâches et se répartit entre les différents travailleurs.

Chacun accomplit un travail et parconséquent acquiert une certaine compétence dans ce domaine.

Mais n'est-ce pas alors instituer peu à peu une division dutravail matériel mais aussi intellectuel ? La division du travail condamne l'homme, l'emprisonne et l'enferme dans un cercled'activité déterminé, auquel il est impossible d'échapper.

Le travail, au lieu de transformer l'homme, le faire évoluer peutalors aussi lui faire « perdre son âme ».

Ici, affirmer que le travaille libère semble contradictoire avec toute la réalité dutravail, avilissant et épuisant, puisqu'il peut menacer la vie de l'homme lui-même, comme dans le travail forcé.

Le travaildevient alors extérieur à l'artisan qui n'y développe aucune énergie authentique, physique ou morale.

Ce phénomèned'aliénation fait de l'homme un producteur qui ne se reconnaît plus dans la chose qu'il produit.

Et en ce sens, aucuneconscience de soi n'est envisageable, l'homme, au contraire d'être libre, est aliéné et se retrouve devant son produit commedevant une réalité qui le domine.

Pour Marx, l'homme va se réaliser dans le travail grâce à la technique.

Mais quand lesmachines remplacent les simples outils, le travail se déshumanise complétement.

L'homme n'a alors plus aucun moyen depouvoir réaliser son humanité : puisqu'il pers la maîtrise de la technique, il devient lui-même « mécanisé » et le travaill'ennemi de sa personnalité.

L'homme se retrouve aliéné et ne se reconnaît plus dans ce qu'il fait : comment alors ici ne pas« perdre » le sens de sa vie ? Cette aliénation semble alors dangereuse...

Le travail devient un véritable esclavage au lieud'être l'occasion d'une réalisation de soi et de sa liberté, d'une réelle transformation de l'homme.

Si le travail prétend pouvoir mettre l'homme dans des conditions favorables à sa réalisation, comment peut-il faire pourne pas s'y perdre et tomber dans l'aliénation ? Quel travail est alors à même de donner aux hommes de la liberté ? C'est un travail proprement humain qui permettrait aux hommes d'accéder à la liberté dans le travail.

Il faut quel'activité qu'il effectue soit humanisante et qu'elle lui permette de découvrir son propre potentiel, ce qu'il est : qu'elle luipermette de trouver sa propre reconnaissance.

Il faut que l'homme « fasse » tout en se « faisant » lui-même.

Il doit entrer endébat avec lui même, jusqu'à se reconnaître dans ce qu'il fait.

Ainsi, il pourra aussi se faire reconnaître par les autres.Travailler relève alors ici de se travailler soi-même.

Avec ses capacités actuelles, l'homme se projette dans l'avenir, avec unprojet, un but qui lui fera accéder à la conscience de soi.

Ricoeur y voit un cogito pratique : c'est parce que je me fais qu'ilm'est possible de me faire, c'est à dire d'accéder à la conscience de mes capacités, de ce que je peux faire de moi.

C'estpourquoi Rousseau dira que « l'homme est le seul être perfectible ».

Pour conclure, le travail n'est qu'un moyen pour donner à l'homme les conditions de son accomplissement.

Mais cesconditions peuvent se retourner contre lui puisqu'un travail qui serait seulement productif ramènerait l'homme à sacondition animal.

C'est d'un travail créatif que l'homme a besoin, c'est à dire un travail marqué par une originalité ( culturellepar exemple ) de l'homme.

Ainsi, il peut s'extérioriser, s'exprimer et se réalise.

Le travail serait une fin en soi.

L'homme n'estpas un être fini.

Il est à faire et bien plus, il doit se faire lui-même en réfléchissant sur les moyens de réaliser ses fins.

C'estbien parce qu'il n'est pas conditionné par un système pré-établi qu'il est susceptible de progresser : il est donc libre ! Maiscette liberté, avant de se manifester dans son travail, est inscrite dans son être.

L'homme peut se transformer avec le travail,. »

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