Devoir de Philosophie

Celui qui préfere la vérité à un bonheur illusoire a t-il raison ?

Publié le 27/02/2008

Extrait du document

Finalement, mon approche face au problème posé est que la recherche du bonheur ne peut se faire sans une poursuite, une acceptation de la vérité. Vérité et bonheur ne sont absolument pas incompatibles si l’on considère ce dernier comme étant une expansion de nos puissances. On ne peut être heureux sans reconnaitre ce qui est et ne pourra en être autrement et nos erreurs de jugements, nos illusions, sont la principale cause de la restriction de notre liberté, de notre désenchantement, de notre frustration et de notre désespoir. L’imbécile ne peut être véritablement heureux car un bonheur sans peine, et donc prise de conscience que la vérité n’est pas ce que l’on désire est illusoire. La quête de celui-ci ne peut ainsi se faire qu’à travers la poursuite d’une sagesse, associant connaissance et action, qui rendra l’homme maître de sa vie et de son bonheur.

« hommes ».

Avoir du pouvoir sur autrui sans n’avoir rien fait pour est dévalorisant et ne constitue en aucun cas uneexpansion de puissance ou un bonheur.

De plus, mentir à autrui, c’est restreindre ses choix, donc son champsd’action et sa liberté.

Mentir à quelqu’un c’est l’emprisonner et lui voler sa vie, de même que comme le formule Rilke« Mentir à un mourant c’est lui voler sa mort ».

La restriction des puissances d’autrui que me procure uneconnaissance qu’il ignore ou un mensonge de ma part ne constitue pas une expansion de mes propres capacités caril s’agit d’une injustice que je commets par mon omission ou ma fourberie.

Ainsi, si mentir ne me rend ni heureux nifière de moi, mieux vaut préférer la vérité au bonheur dans le cadre de notre rapport à autrui.

C’est pourquoi l’onpeut dire que ma recherche du bonheur passe par un effort d’égalité et de franchise dans ma relation avec lesautres.En outre, Kant ayant démontrer que le bonheur ne peut faire l’objet d’un savoir, il en déduisit que l’homme est dansl’incapacité de l’atteindre.

Toute recherche du bonheur est vaine car l’homme ne sait pas distinguer ce qui lerendrait heureux ou malheureux comme il ne peut discerner le bien du mal, Fondement de la métaphysique et desmœurs, 1785.

Selon lui le fondement du devoir et de nos actions devraient être la morale.

C’est ainsi qu’il établit lavérité comme un devoir inconditionné D’un prétendu droit de mentir par humanité.

Pour lui tout mensonge est « uneinjustice commise à l’égard de l’humanité en générale » et tout homme « à droit à sa propre véracité, c’est-à-dire àla vérité subjective dans sa personne ».

Kant pense donc que l’homme doit tenter d’atteindre la vérité avantd’atteindre le bonheur, puisque dans tout les cas celui-ci est inaccessible et inconnaissable. Le bonheur étant le but ultime de l’homme, nous serions tenté d’ériger la quête du bonheur comme primant sur toutautre : vérité, liberté, devoir… Ainsi, rien ne serait plus enviable pour l’homme que d’être heureux.

Mais le bonheurterrestre étant impossible, il ne passerait que par une réfutation de la réalité, de la vérité trop contraignante, c’est-à-dire une illusion.

C’est ainsi que l’on peut opposer bonheur et vérité.

La vérité entache notre bonheur car elle nousdonne à voir à quel point le monde peut être dur et désespérant.

Mais la vérité étant accablante et désagréable,nous faut-il préférer l‘illusion ? Ainsi, Rousseau, dans un extrait de la nouvelle Héloïse, faisant l’éloge du désir affirmeque « le pays des chimères est en ce monde le seul digne d’être habité ».

Il fait l’apologie de l’imaginaire, laprésentant comme « une force consolante » qui permet à l’homme d’obtenir tout ce qu’il désir par le biais du rêve etdu fantasme.

L’homme heureux est de ce fait celui qui fuit le réel, se détourne de la vérité pour se refugier dans unmonde de mirage et d’illusion car dans celui-ci, tout est possible, il n’y a ni interdit, ni contrainte.

Mais l’hommerefusant d’ouvrir les yeux et se tournant vers le rêve devant une réalité trop décevante n’est qu’un fou et il fautque sa vie soit vraiment pitoyable pour qu’il lui préfère un fantasme.

De plus, son bonheur n’en est pas vraiment uncar c’est un bonheur illusoire, imbécile et sans contenu, il n’a pas de sens et pas de mérite.En effet, un bonheur sans effort, sans difficulté, n’est pas enviable et l’homme ne le souhaiterait pas s’il n’était quele produit d’un hasard ou d’un moyen artificiel.

C’est pourquoi, le rêveur ne peut être heureux car son bonheur ne luia demandé aucun sacrifice.

De plus, la rêverie et l’agréable sont plus source d’ennui que de réel contentement, carcomme le présente Pascal lorsqu’il mentionne la bassesse de la condition humaine: « Rien n’est si insupportable àl’homme que d’être dans un plein repos ».En outre, un homme qui se refuse à accepter la réalité des choses ne pourra jamais être heureux car il se trompesur lui-même et est une victime de son erreur de jugement.

Car s’il n’y a pas de liberté, sans nécessité, il ne peut yavoir d’expansion de puissance et de bonheur sans l’acceptation de ce qui ne peut en être autrement.

Alain affirmeainsi dans Propos sur le bonheur que si l’homme a toujours ce qu’il veut, il n’obtient jamais ce qu’il désire et lastupidité consiste ici à se voiler la face en désirant des choses inatteignables qui ne feront qu’aiguiser notrefrustration du fait de leur divorce avec la vérité.

La liberté consiste à accepter les choses telles qu’elles sont carselon un grand philosophe, vivre c‘est prendre un train en marche.Comme l’ont établit les psychanalystes, l’homme qui refuse la réalité s’oppose à un autre danger, celui del’inconscient.

La psychanalyse est une théorie destinée à expliquer les symptômes névrotiques de malade souffrantd’un mal inexpliqué et sans rapport avec le corps.

Freud a ainsi établit que les vérités que l’on se refuse à voirconstitue le surmoi intériorisant et refoulant les interdits.

En outre, lorsque la confrontation entre notre morale, lesurmoi et nos pulsions, le ça, devient trop intense, l’inconscient entre en jeu et les troubles névrotiques sontsusceptibles d’apparaitre.

Cet exemple nous montre que celui qui refoule toute les vérités trop dures à envisagéess’expose au mouvement de son inconscient et ne peut être heureux. Finalement, mon approche face au problème posé est que la recherche du bonheur ne peut se faire sans unepoursuite, une acceptation de la vérité.

Vérité et bonheur ne sont absolument pas incompatibles si l’on considère cedernier comme étant une expansion de nos puissances.

On ne peut être heureux sans reconnaitre ce qui est et nepourra en être autrement et nos erreurs de jugements, nos illusions, sont la principale cause de la restriction denotre liberté, de notre désenchantement, de notre frustration et de notre désespoir.

L’imbécile ne peut êtrevéritablement heureux car un bonheur sans peine, et donc prise de conscience que la vérité n’est pas ce que l’ondésire est illusoire.

La quête de celui-ci ne peut ainsi se faire qu’à travers la poursuite d’une sagesse, associantconnaissance et action, qui rendra l’homme maître de sa vie et de son bonheur.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles