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COMMENT ET POURQUOI PENSONS-NOUS L'ABSOLU ?

Publié le 27/02/2008

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Ainsi de l'idée d'un myriagone, j'ai de droit de conclure à certaines propriétés, mais pas au fait qu'un myriagone réel existe dans le monde. En revanche, de l'idée de Dieu, j'ai le droit de conclure à son existence, parce que c'est cette existence elle-même qui rend compte de l'idée de Dieu en moi. En fait, cette preuve fait écho à une tradition venue de Saint Augustin : « Dieu est  ce qu'il y a de plus intérieur en moi-même ». Elle part de l'expérience intime qu'à l'homme d'une exigence de perfection. Toutefois cette preuve échoue aussi, car elle conclut indûment d'une exigence de la Raison ou du coeur à un être transcendant qui explique cette exigence. De plus cette preuve rejoint sans raison le Dieu traditionnel de la religion judéo-chrétienne. En fait, c'est parce que l'homme ne peut pas accéder par intuition à l'Absolu que le monothéisme judéo-chrétien estime la raison capable de prouver l'existence de Dieu. Il n'en reste pas moins vrai que seule la grâce ou la Révélation peuvent amener le croyant à accepter sans les comprendre les mystères concernant la nature dernière de Dieu (Eucharistie, Sainte Trinité). Telle est l'opinion de Bossuet : « Le parfait, dit-il, est le premier en soi et dans nos idées; l'imparfait n'en est que la dégradation. » Telle est aussi l'opinion de Descartes : « L'idée d'imparfait suppose elle-même l'idée de parfait, dont elle est la négation.

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