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Connaître est-ce mesurer ?

Publié le 19/02/2004

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27), « la recherche des lois ne constitue qu'une étape de la méthode scientifique ; leur codification en théorie n'est qu'un moyen ; le but est toujours l'explication. Ce disant, on violente une philosophie courante, issue du positivisme, qui prétend borner la science à la légalité, au " comment " opposé au " pourquoi ". La science a plus d'ambition ». Or, quoi qu'en dise G. BACHELARD, calculer n'est pas expliquer. C. - Au reste, comme l'observe BACHELARD lui-même, la mesure n'est pas toujours une garantie d'objectivité : « La grandeur n'est pas automatiquement objective et il suffit de quitter les objets usuels pour qu'on accueille les déterminations géométriques les plus bizarres, les déterminations quantitatives les plus fantaisistes. » Claude BERNARD avait déjà remarqué que, pour que des phénomènes complexes se prêtent à la mesure, il est nécessaire « que les données soumises au calcul soient des résultats de faits suffisamment analysés », ce qui n'est pas toujours le cas, par exemple, en Biologie : les moyennes, en particulier, peuvent donner des apparences de précision tout à fait trompeuses. - Dans les Sciences de l'homme surtout, la mesure peut n'avoir qu'un intérêt médiocre : « Sans doute, écrit un ethnologue contemporain, y a-t-il dans nos disciplines beaucoup de choses qu'on peut mesurer, de façon directe ou indirecte ; mais il n'est nullement certain que ce soient les plus importantes. Sur cet obstacle majeur, la Psychologie expérimentale a buté depuis des années : elle a mesuré, si l'on peut dire, à tour de bras.

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