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Connaître la vérité donne-t-il du pouvoir ?

Publié le 20/08/2005

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La prétention à la vérité donne une domination psychologique - Pourtant, même s'il ne semble plus possible de posséder la vérité, il est possible de le faire croire ou en tout cas de posséder énormément de connaissance. Or, quelqu'un qui n'a aucune idée, ni connaissance sur quelque chose, ira voir celui qui semble posséder une vérité pour avoir des conseils. Dès lors, posséder la vérité nous donne une domination sur l'autre, nous pouvons lui mentir mais aussi le manipuler. - La recherche de vérité est liée au besoin de sécurité de l'homme. Se trouver face à un monde que l'on ne comprend pas et que l'on ne peut maîtriser, à un homme dont on ne peut accéder à ses pensées, c'est vivre dans la crainte et la douleur. "L'homme cherche la "vérité" : un monde qui ne puisse ni se contredire, ni tromper, ni changer, un monde vrai- un monde où l'on ne souffre pas". Pour Nietzsche, le monde n'est que changement et illusion, et c'est bien cela qui effraie les hommes et c'est pourquoi "la volonté de trouver le vrai n'est que l'aspiration à un monde du permanent." (La volonté de puissance) "La vie a besoin d'illusions, c'est-à-dire de non-vérités tenues pour des vérités." NIETZSCHE Selon Nietzsche, l'illusion ne résulte pas seulement des rapports sociaux : elle est une nécessité de la vie, de notre condition d'êtres biologiques. Les animaux sont eux aussi victimes de leurres, qui jouent le rôle de stimuli.

La recherche de la vérité semble avoir préoccupé énormément tous les hommes. Les sciences et la philosophie sont tous ensembles en quête de la vérité qui les concerne. La vérité, contrairement à l’opinion, possède une universalité et à une objectivité. Le terme « pouvoir « désigne une domination sur un homme ou sur une chose telle qu'on peut obtenir d'eux des actes ou des comportements.  Premièrement détenir la vérité, c’est comprendre le monde et cette compréhension permet de maîtriser le monde et de se « rendre comme maître et possesseur de la nature. « Pourtant la vérité ne se veut-elle pas désintéressée, c’est-à-dire éloignée de toutes considérations pratiques et matérielles ? De plus, la vérité ne donne-t-elle pas un ascendant psychologique sur celui qui ne sait pas ? Ne demande-t-on pas des conseils à celui qui est sensé détenir la vérité ?

« Dans la sixième partie du « Discours de la méthode » (1637), Descartes met au jour un projet dont nous sommes les héritiers.

Il s'agit de promouvoir une nouvelle conception de lascience, de la technique et de leurs rapports, apte à nous rendre « comme maître et possesseurs de la nature ».

Descartes n'inaugure pas seulement l'ère du mécanisme, mais aussi celle du machinisme, de la domination technicienne du monde. Si Descartes marque une étape essentielle dans l'histoire de la philosophie, c'est qu'il rompt de façon radicale et essentielle avec sa compréhension antérieure.

Dans le « Discours de la méthode », Descartes polémique avec la philosophie de son temps et des siècles passés : la scolastique, que l'on peut définir comme une réappropriation chrétienne de la doctrine d' Aristote . Plus précisément, il s'agit dans notre passage de substituer « à la philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles » une « philosophie pratique ».

La philosophie spéculative désigne la scolastique, qui fait prédominer la contemplation sur l'action, le voir surl'agir.

Aristote et la tradition grecque faisaient de la science une activité libre et désintéressée, n'ayant d'autre but que de comprendre le monde, d'en admirer la beauté.

La vie active est conçuecomme coupée de la vie spéculative, seule digne non seulement des hommes, mais des dieux. Descartes subvertit la tradition.

D'une part, il cherche des « connaissances qui soient fort utiles à la vie », d'autre part la science cartésienne ne contemple plus les choses de la nature, mais construit des objets de connaissance.

Avec le cartésianisme, un idéal d'action, de maîtrises'introduit au cœur même de l'activité de connaître. La science antique & la philosophie chrétienne étaient désintéressées ; Descartes veut, lui, une « philosophie pratique ».

« Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifices qui feraient qu'on jouirait sans aucune peine des fruits de la terre et de toutes lescommodités qui s'y trouvent, mais principalement aussi pour la conservation de la santé […] » La nature ne se contemple plus, elle se domine.

Elle ne chante plus les louanges de Dieu, elle est offerte à l'homme pour qu'il l'exploite et s'en rende « comme maître & possesseur ». Or, non seulement la compréhension de la science se voit transformée, mais dans un même mouvement, celle de la technique.

Si la science peut devenir pratique (et non plus seulement spéculative), c'est qu'elle peut s'appliquer dans une technique.

La technique n'est plus un art, unsavoir-faire, une routine, elle devient une science appliquée. D'une part, il s'agit de connaître les éléments « aussi distinctement que nous connaissons les métiers de nos artisans ».

Puis « de les employer de même façon à tous les usages auxquels ils sont propres ».

Il n'est pas indifférent que l'activité artisanale devienne le modèle de la connaissance.

On connaît comme on agit ou on transforme, et dans un même but.

La nature désenchantée n'est plus qu'un matériau offert àl'action de l'homme, dans son propre intérêt.

Connaître et fabriquer vont de pair. D'autre part, il s'agit « d'inventer une infinité d'artifices » pour jouir sans aucune peine de ce que fournit la nature.

La salut de l'homme provient de sa capacité à maîtriser et même dominer techniquement, artificiellement la nature. Ce projet d'une science intéressée, qui doive nous rendre apte à dominer et exploiter techniquement une nature désenchantée est encore le nôtre. Or la formule de Descartes est aussi précise que glacée ; il faut nous rendre « comme maître et possesseur de la nature ».

« Comme », car Dieu seul est véritablement maître & possesseur.

Cependant, l'homme est ici décrit comme un sujet qui a tous les droits sur une nature qui luiappartient (« possesseur »), et qui peut en faire ce que bon lui semble dans son propre intérêt (« maître »). Pour qu'un tel projet soit possible, il faut avoir vidé la nature de toute forme de vie qui pourrait limiter l'action de l'homme , et poser des bornes à ses désirs de domination & d'exploitation.

C'est ce qu'a fait la métaphysique cartésienne, en établissant une différence radicale de natureentre corps & esprit.

Ce qui relève du corps n'est qu'une matière inerte, régie par les lois de la mécanique.

De même en assimilant les animaux à desmachines, Descartes vide la notion de vie de tout contenu.

Précisons enfin que l'époque de Descartes est celle où Harvey découvre la circulation sanguine, où le corps commence à être désacralisé, et les tabous touchant la dissection, à tomber. Car ce qu'il y a de tout à fait remarquable dans le texte, c'est que le projet de domination technicienne de la nature ne concerne pas que la nature extérieure et l'exploitation des ressources naturelles.

La « philosophie pratique » est utile « principalement aussi pour la conservation de la santé ».

Le corps humain lui aussi, dans ce qu'il a de naturel, est objet de science, et même objet principal de la science.

« S'il est possible de trouver quelque moyen qui rende les hommes plus sages et plus habiles qu'ils n'ont été jusqu'ici, je crois que c'est dans la médecine qu'on doit lechercher. » La véritable libération des hommes ne viendrait pas selon Descartes de la politique, mais de la technique et de la médecine.

Nous deviendrons « plus sages & plus habiles », nous vivrons mieux, en nous rendant « comme maîtres & possesseurs de la nature ».

La science n'a pas d'autre but. - Foucault a en effet tenté de montrer tout au long de son oeuvre que tout savoir était pouvoir.

Mais c'est surtout,dans L'histoire de la sexualité, qu'il tente de montrer que tout discours, tout savoir est en fait la preuve d'unpouvoir, la mise en action de ce pouvoir.- C'est pour cela d'ailleurs que William James soutient que le seul critère de la vérité est le succès.

"ce qui est vrai,. »

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