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Connaître le bien est-il suffit pour l'accomplir ?

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L'action morale, qui tend vers le Bien, pose un triple problème. a) Qu'est-ce, au juste, que le Bien? Dans l'Occident judéo-chrétien, cette question est cruciale, puisque seul l'homme doit le déterminer, Dieu ayant cessé de parler aux hommes. b) Le Bien, comme la loi, qui a une portée générale, s'applique à des situations particulières. Puis-je appliquer la même définition du Bien à toute personne, aux relations économiques, affectives, sociales? c) Si je connais le Bien, et qu'à en respecter les règles, je suis victime d'injustices, ne vais-je pas être tenté d'agir mal? Ce triple problème ne préoccupe guère Platon, lequel est convaincu de l'existence d'un Souverain Bien. Or, cette existence est plus que contestable. Reste donc la conscience morale, seule à définir le Bien et le Mal. Reste la volonté, entièrement libre, même si elle court à sa perte, de préférer le Mal au Bien.

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Il ne suffit pas de connaî tre le Bien pour le faire .______, • U ·H • Connais sant le Bien, l'homme demeure libre d'agir comme bon lui semble.

C'est avec le judéo-ch ristianisme qu'appar aît la notion de volonté libre.

Dieu ayant quitté le monde des hommes, il leur a lais sé la liberté de choisir entre le Bien et le Mal.

Adam est le premier homme à avo ir pris conscience du Mal A vant de manger le fruit défendu, celui de l'arbre de la connais­ sance du Bien et du Mal, cc Je consens que ceux qui le veulent, meurent pour ce qu'ils croient être leur bien, pourvu qu'il me soit permis à moi de vivre pour la vérité ...

Spinoza, Lettre XXX à Odenburg Adam et Ève viva ient heu­ reux.

Le péché primor­ dial accompli, l'homme devint une créature fail­ lible, consciente d'elle­ même, responsable de ses actes.

En abandonnant l' homme à son destin , Dieu lui offrit, en guise de punition, le pouvoir d' être libre de faire le Bien ou le Mal.

Conn aître le Bien n' empêche pas de faire involontaire­ ment le Mal 1 'homme est un être L de passions, de désirs.

Il est gouverné par des forces irrationnelles qui peuvent lui éch appe� To ut en étant convaincu que l'on agit bien, on peut mécon naître au­ trui, lui faire violence.

C' est pourquoi, même si Kant nous demande de traiter autrui, non comme un moyen, mais comme une fin, il n'est pas certain qu'on puisse tou jours y parvenir.

On peut connaître le Bien et être tenté de faire le Mal I l est plus facile de faire le Mal que le Bien.

Le Bien suppose une disci­ pline, un renoncement à certains penchants.

Sou­ vent, il n' est pas récom­ pensé, comme le montre Sade dans Justine ou les inf ortunes de la vertu.

A quoi bon être vertueux, si c'est pour être une éter­ nelle victime? La ten­ tation est donc grande d'a gir mal tout en en ay ant parf aitement conscience.

On peut penser le Bien et agir mal.

Soit parce que nos penchants nous y poussent.

Soit parce qu'on le choisit volontairement après avoir estimé qu'on en tire un plus grand bénéfice qu'en agissant bien.

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