Dans quelle mesure peut-on parler de progrès de l'homme dans l'histoire

Dans quelle mesure peut-on parler d'un progrès de l'homme dans l'histoire ? Introduction : Si l'historien veut nous rendre le cours de l'histoire véritablement compréhensible, il doit poser le problème de sa signification, c'est-à-dire montrer en quoi la causalité qu'il dégage fait sens au regard du cours objectif des événements connus. Nous voilà ainsi conduit vers la question du sens de l'histoire. La question d'un sens de l'histoire naît dès qu'on demande quelle signification ont les événements qui se succèdent dans le cours temporel de l'histoire humaine. Cette question du sens revêt différents aspects : le sens est à la fois la signification et la direction (orientation) que prend un cheminement ou un processus. Ici, le sens de l'histoire doit donc, avec la question de la causalité, demander si l'histoire est orientée vers quelque chose, si elle réalise, en tant que totalité, une certaine finalité, et si cette fin a une certaine signification repérable dans son cours même. Dès lors, la recherche d'un fil conducteur de l'histoire impose le dépassement de la cohue bigarrée des événements. L'idée de PROGRES repose essentiellement sur ce postulat. En effet si le principe d'intelligibilité se donne à lire à travers les événements historiques qui en sont l'incarnation, c'est sous ceux-ci qu'il révèle sa pleine puissance de compréhension. L'histoire est une succession de formes diverses qui se déploient dans le temps. Les faits historiques sont multiples et s'offrent à notre regard sans lien apparent. C'est pour cette raison que la philosophie de l'histoire recherche un principe explicatif, qui a pris selon les doctrines différentes formes. Ainsi que veut-on dire quand on parle d'un PROGRES de l'histoire ? THESE I conception théologique de l'histoire : Augustin, Bossuet ; Progrès et Providentialisme a) Du destin à la Providence o Je ne puis donc, sous peine de la nier, considérer l'histoire comme un destin qui ne serait qu'un pur « noeud de causes «. o Il faut que j'attribue à ce destin, une finalité, un but en vue duquel il ordonne l'histoire en lui conférant du même coup un sens. Cette fin de l'histoire constitue donc un ordre à venir, qui remplacera de manière irréversible l'ordre présent du monde humain et, par conséquent, du cosmos tout entier, ce dernier ordre se trouvant d'ailleurs modifié au fur et à mesure de l'avancement de l'histoire. o Cette conception théologique me fait saisir l'histoire comme Providence, expression d'une Intelligence supérieure. Telle est l'appréhension théologique de l'histoire qui voit cette fin dans l'établissement de l'Église universelle (cf. Bossuet, Discours sur l'histoire universelle (3e partie) ou de la « Jérusalem céleste « (cf. saint Augustin, La Cité de Dieu, xv-xix), état de paix parfaite où les hommes seront unis pour jouir de Dieu. b) L'instauration de l'histoire o La Providence, et c'est ce qui instaure l'histoire en tant que telle, oriente donc non plus des individus atomisés, comme le faisait le destin, mais l'humanité comme une totalité. Cf. saint Augustin : « La Providence divine, qui conduit admirablement toutes choses, gouverne la suite des générations humaines depuis Adam jusqu'à la fin des siècles comme un seul homme qui, de l'enfance à la vieillesse, poursuit sa carrière dans le temps en passant par tous les âges « (De quaestionibus 83, q.58). o Aussi a-t-on pu dire que « dans la pensée occidentale, le sens de l'histoire dérive du christiani...