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Dans une action collective, qui est responsable ?

Publié le 14/02/2004

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Ainsi on peut considérer que dans une action collective, c'est le chef, celui qui prend la décision, qui est responsable de l'action.     II. La responsabilité incombe à ceux qui accomplissent l'action               Dire que c'est celui qui décide qui est responsable de l'action collective, c'est présupposer qu'il y a toujours un décideur à la source d'une action, or ce n'est pas nécessairement le cas. Pour s'en convaincre, on peut prendre l'exemple de la révolution française de 1848, telle que la décrit Flaubert au début de L'éducation sentimentale. Dans la description qu'en donne Flaubert, on voit bien qu'il s'agit d'une révolte spontanée des étudiants et des ouvriers, qui n'est menée par aucun chef particulier. Dès lors, s'il n'y a pas d'instance décisionnaire assignable, on peut penser que ce sont ceux qui accomplissent l'action qui sont responsables. Mais on peut aussi considérer que si celui qui accomplit l'action est responsable, ce n'est pas seulement parce qu'il n'y a pas de décideur pour le groupe dans son ensemble, mais parce que chacun décide quand même pour lui d'obéir ou pas aux ordres. C'est ainsi que Kant explique dans la Critique de la raison pratique, que chacun connaît toujours quel est son  devoir, et qu'il ne peut jamais se prévaloir du fait qu'il ne fait qu'obéir à un ordre, parce que l'homme est un être rationnel, c'est-à-dire capable de se fixer lui-même les actions à accomplir, selon des principes moraux.   III. La responsabilité incombe à la fois à ceux qui décident et à ceux qui agissent.

« Ce que je ne dois pas ignorer non plus, c'est que je suis responsable de mes actes même si je n'en suis pas le seulauteur.

Nos actes s'insèrent souvent dans une longue chaîne d'actions collectives dont nous ne sommes qu'unmaillon : un fonctionnaire dans son administration, un soldat dans son armée, sont le plus souvent des exécutantséloignés de la décision et de ses conséquences.

Suffit-il pour les innocenter qu'ils n'aient voulu consciemment ni lesordres auxquels ils ont obéi, ni leurs conséquences auxquelles ils ont pourtant contribué ? Dans cette logique,quasiment plus personne ne serait responsable des crimes qui ont pourtant bien été commis par des hommes.

Toutindividu doit donc savoir que, même s'il n'est qu'une étape dans un processus collectif, il agit par lui-même, il est lecoauteur de la chaîne des actes.. »

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