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De la peine de mort ?

Publié le 23/03/2004

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A l'âge classique la peine infligée devait être plus horrible que le crime commis : par là le souverain prouvait sa supériorité, on ne pouvait renchérir sur la cruauté des tortures qui étaient, publiquement, mises en scène. Plus tard (en France) la peine s'est trouvée modérée et devenir la même pour tous, la guillotine tenait lieu d'objet générique symbole de l'institution qu'était la peine capitale. Les rapports de l'Etat au crime se faisant toujours plus indirects, les pouvoirs étant de plus en plus séparés, la peine de mort est devenue une affaire purement pénale et on a cesser de la mettre en scène, les exécutions n'ont plus eu lieu qu'à huis clos au sein des enceintes pénitentiaires.           Dans La généalogie de la morale Nietzsche écrit que plus un Etat est civilisé moins il aura recours aux châtiments les plus durs et plus il s'avèrera laxiste. Probablement que plus l'Etat devient civilisé, c'est-à-dire légitime et naturel aux yeux de ses citoyens, moins il a besoin de mettre en scène sa force. Il nous semble que la peine de mort tienne davantage du pouvoir politique qu'elle n'est une modalité judiciaire que d'aucun tentent de justifier pour des raisons que l'on sait fausses, du type : la peine de mort est dissuasive pour les criminels ; des études statistiques ont montré qu'il n'en était rien. III- La justice : punitive ou protectrice ?            Quel est donc l'intérêt de la peine de mort une fois que celle-ci n'a plus de lien avec l'Etat ? La justice doit-elle être la loi du Talion ? Il nous semble qu'un tel archaïsme ôte toute sa dimension positive à la justice : celle-ci ne saurait être un instrument de vengeance et de réparation.


« Dans La généalogie de la morale Nietzsche écrit que plus un Etat est civilisé moins il aura recours aux châtiments les plus durs et plus il s'avèrera laxiste.

Probablement que plus l'Etat devient civilisé, c'est-à-dire légitime et naturel aux yeux de ses citoyens, moinsil a besoin de mettre en scène sa force.

Il nous semble que la peine de mort tienne davantage du pouvoir politique qu'elle n'est unemodalité judiciaire que d'aucun tentent de justifier pour des raisons que l'on sait fausses, du type : la peine de mort est dissuasive pourles criminels ; des études statistiques ont montré qu'il n'en était rien. III- La justice : punitive ou protectrice ? Quel est donc l'intérêt de la peine de mort une fois que celle-ci n'a plus de lien avec l'Etat ? La justice doit-elle être la loi duTalion ? Il nous semble qu'un tel archaïsme ôte toute sa dimension positive à la justice : celle-ci ne saurait être un instrument devengeance et de réparation.

La fonction première de la justice n'est pas de punir mais de protéger le reste de la société, aussi de faitelle est contrainte de punir les criminels en les isolants mais rien dans une telle économie (protéger la société et non venger lesvictimes) ne saurait justifier le recours à la peine de mort. La peine de mort demeure une institution barbare en vigueur dans bien des pays, sa pseudo humanisation dans certains étatsdes Etats-Unis où la peine est infligée au moyen d'une injection létale n'est qu'un leurre.

En effet les médecins refusent de pratiquerces injections et souvent les doses administrées sont trop faibles ou trop fortes.

Sous-jacent à cette culture de la peine de mort l'ontrouve la relation de créancier à débiteur dont parle Nietzsche dans La généalogie de la morale : la douleur est la monnaie la plus ancienne que l'on puisse exiger en réparation d'un tort subi. A partir du moment où l'on dissocie l'Etat de la justice, le législatif de l'exécutif et que l'on conçoit la fonction de la justicecomme étant de protéger la société, de lui apporter la meilleure cohérence possible et non de réparer les torts subis alors la peine demort apparaît comme une prérogative d'un autre âge et l'indice d'un Etat, qui en voulant imposer sa force, n'expose de fait que safaiblesse.

En effet la force politique repose sur une économie de force et non sur une démonstration (ce qui atteste au contraire de safaiblesse parce que cela signifie que l'autorité de l'Etat a encore à être démontrée). Conclusion : Les arguments en faveur de la peine de mort ne manquent pas : la peine serait dissuasive, serait symétrique à laresponsabilité de l'individu condamné ou encore serait une mesure pénale guerrière.

Or il semble bien que la peine capitale renvoiedavantage à l'image que l'Etat se fait de lui-même : elle est une mesure politique plus encore que pénale.

L'évolution des rapportsentre l'Etat et les citoyens et l'évolution du rôle de la justice rendent la peine de mort anachronique ; la loi du Talion qu'elle incarne envérité ne saurait s'accorder aux valeurs démocratiques actuelles.. »

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