Devoir de Philosophie

De quoi suis-je responsable ?

Publié le 07/02/2005

Extrait du document

Je ne voulais pas le tuer", dira le criminel pour refuser toute responsabilité. Mais vouloir c'est vouloir changer le cours extérieur des choses. L'intention seule ne saurait faire le sens de l'action. Les Jésuites décriés par les Provinciales de PASCAL avaient inventé la direction de l'intention : quand un acte est mauvais, il suffit de modifier ou de rectifier l'intention pour aussitôt se décharger de la faute. L'action porte aussi en elle - même son sens. Dénoncer un homme, c'est l'exposer à la vindicte quelles que soient les intentions qui ont porté à dénoncer. La responsabilité ne se dilue pas avec le nombre d'agents de l'action. Si la foule a des conduites propres qui ne sont pas la somme des conduites individuelles, en revanche adhérer à la foule reste une libre adhésion personnelle. Les organisations peuvent être juridiquement des personnes morales, en revanche, chacun de ses membres a bien exercé sa liberté. Mais cette conception me condamne à la responsabilité totale et absolu de tout ce qui se produit.

« des dévastations, de la ruine économique qui s'en sont suivi.

"Je ne voulais pas le tuer", dira le criminel pour refusertoute responsabilité.

Mais vouloir c'est vouloir changer le cours extérieur des choses. L'intention seule ne saurait faire le sens de l'action.

Les Jésuites décriés par les Provinciales de PASCAL avaient inventé la direction de l'intention : quand un acte est mauvais, il suffit demodifier ou de rectifier l'intention pour aussitôt se décharger de la faute.L'action porte aussi en elle - même son sens.

Dénoncer un homme, c'estl'exposer à la vindicte quelles que soient les intentions qui ont porté àdénoncer. La responsabilité ne se dilue pas avec le nombre d'agents de l'action.

Si lafoule a des conduites propres qui ne sont pas la somme des conduitesindividuelles, en revanche adhérer à la foule reste une libre adhésionpersonnelle.

Les organisations peuvent être juridiquement des personnesmorales, en revanche, chacun de ses membres a bien exercé sa liberté. Mais cette conception me condamne à la responsabilité totale et absolu detout ce qui se produit.

Or comment le citoyen sera - t - il responsable d'uneguerre qu'il redoute, le consommateur des pays riches de la pénuriealimentaire d'autres pays ? ------------------------------------------------------------------ Entre une éthique de la conviction et une éthique de la responsabilité(WEBER), quelle est la place exacte de ma responsabilité ? Je suis responsable de ce que j'ai fait dans la mesure où j'en suis la cause.

Mais il n'est pas si facile de déterminerce que c'est qu'être cause de son action.

Bien des pensées traversent l'esprit, bien des tendances nouspousseraient à agir, selon la psychanalyse, qu'il serait difficile d'identifier les facteurs qui m'on fait agir.

Lors dudéroulement d'un procès, les magistrats considèrent les différents facteurs qui ont provoqué le délit.

Cependant laresponsabilité ne saurait se limiter à ce que j'ai fait tel que j'ai voulu le faire. En effet, l'action suppose la connaissance des circonstances de l'action, - sinon de toutes du moins de celles qui enaltéreraient le sens.

OEDIPE aurait - il tué s'il avait su qu'il allait au devant de son père ? ARISTOTE distingue ainsil'acte volontaire de l'acte involontaire et de l'acte non volontaire.

L'acte non volontaire se fait en l'absence de lavolonté ; l'acte involontaire se fait autrement et contrairement à ce qu'aurait fait ma volonté si elle avait étééclairée.

L'homme ivre qui bat sa femme le regrette sa lucidité venue.

Sa responsabilité n'est pas celle de l'homme àjeun qui frappe en sachant bien ce qu'il fait. La responsabilité collective n'est pas une notion équitable.

Les allemands ne sont pas responsables des crimes nazis.Pourtant la responsabilité n'est pas effacée par l'adhésion au groupe.

Partager les convictions d'un groupe c'est apriori accepter que le sens subjectif de mes actions soit le sens objectif qu'elles ont prises.

Les analyses des procèsde MOSCOU par MERLEAU - PONTY analyse le drame de ces exclus du régime communiste qui acceptèrentl'interprétation objective de leurs actes par leurs juges quoique leurs intentions fussent tout autres. ------------------------------------------------------------------ "Mon corps va jusqu'aux étoiles" disait BERGSON.

De même ma responsabilité va jusqu'à toute l'humanité.

Mais aussiy va - t elle selon la place que j'occupe dans ce monde.

Je suis responsable de mes actes à proportion du sens quej'y mets, du sens que je leur reconnais.

Cette condition est nécessaire et périlleuse : nécessaire parce que sanselle, toute responsabilité pourrait peser sur moi, - et quelle responsabilité avoir sur les famines, les épidémies ?Périlleuse parce qu'elle protégerait arbitrairement de toute accusation, - comme le virent les casuistes jésuites.

Jesuis responsable de ce dont je ne pourrais pas m'exempter si je voulais quitter mes intérêts et mes préjugés pour meplacer du point de vue des autres et examiner les conséquence de ce que j'ai voulu.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles