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Descartes - Discours de la méthode: Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée

Publié le 08/01/2012

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L'objectif du texte de Descartes extrait du Discours de la méthode est d'expliquer un fait problématique, à savoir : la coexistence de la diversité des opinions émises par les hommes, leurs différences et l' identité de ces mêmes hommes du point de vue de la raison et de résoudre par là-même un problème. Tel est le point de départ d'un texte ayant pour thème la connaissance. Descartes tâche de répondre à la question de savoir quelles sont les conditions qui, pour un individu, rendent possible la connaissance. Par là, Descartes appmie une solution au problème que pose l'accès à la connaissance : est-elle réservée à une élite douée de talents particuliers ou bien est-elle, moyennant certaines conditions, accessible à tous? Ce qu'il soutient ici, sa thèse, c'est qu'elle est accessible à tous d'une part parce que chacun dispose de bon sens mais à condition, d'autre part, d'en user avec méthode c'est-à-dire, d'emprunter le droit chemin qui conduit sans détour à la vérité. L'antithèse affinnerait que les individus ont des dons naturels inégalement réparti~ l'accès au vrai étant alors le privilège de quelques
uns.

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« 2 insuffisances graves du côté de la méthode .

Il n'empêche que tout le monde juge même lorsqu'il se trompe : Descaties affmne seulement que la faculté de juger est présente en chacun .

En ce sens , chaque hmmne est un témoin de la raison .

Quant à l 'effectivité du "bieujuger ", elle est affaire de méthode .

Cela ne change donc rien à l'affaire et Descartes peut se contenter du "vraisemblable " si l'essentiel n'est pas la "quantité " de bon sens mais son usage , qui relève du temps et non d'une nature .

Quoi qu'il en soit , l'affmnation de Descartes est audacieuse , voire scandaleuse dans la mesure où elle s'oppose à une observation courante : l'existence de l'erreur.

Comment peut-on concilier l'affmnation de l'universal i té du bon sens (j'ai la possibilité de distinguer le vrai du faux mais souvent, je les confonds , c'est-à-dire que je me trompe) et l'observation de l'existence de l'eneur? C'est précisément à cette objection que la suite du texte répond.

Descartes n' a d'ailleurs plus qu'à tirer la conséquence de la définition initiale du bon sens pour répondre : "la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses.

" Ce qui explique la diversité des opinions , des avis que nous avons sur tout, qu'i ls soient communs ou savants , ne met pas en cause le bon sens et son universalité : nous sommes tous aussi raisonnables les uns que les autres , c'est-à-dire également doués de raison .

Si nos jugements ou opinions divergent , cela s'explique fort bien par la diversités des voies choisies, les différents cheminements de nos pensées et les divers objets auxquels elles s'appliquent.

De sorte que le bon sens est aussi hors de cause en ce qui concerne l'eneur, conséquence nécessaire de la diversité des opinions , puisqu'il est évident que toutes les opinions qui s'opposent sur le même sujet ne peuvent pas être vraies en même temps.( ex.

Il fait beau et il ne fait pas beau.

Si l'un est vrai , l 'autre est faux) .

Ce qui explique autant cette diversité que l' eneur (patmi ces diverses opinions, certaines sont donc fausses) , ce sont à la fois les "diverses voies" que nous suivons en pensant et les divers objets auxquels il est possible de penser.

La diversité des avis renvoie à -la diversité des manières de penser, d'enchaîner , d'miiculer nos pensées, nos jugements et (seconde raison) à -la diversité des choses elles-mêmes .

Si la seconde explication va de soi et fait de l'eneur un simple malentendu (nous ne parlons pas des mêmes choses ni sous le même rapport: le ciel est bleu / Noël tombe un 25 décembre) la première est décisive : si nos opinions sont diverses et divergentes, c'est parce que nous ne raisonnons pas tous de la même manière , voire parce que nous ne savons pas le faire ou mal.

Donc , autant nous smmnes naturellement capables de bien juger , autant nous sommes tout aussi naturellement inaptes à enchaîner bien nos jugements , les maillons élémentaires de toutes chaînes de raisonnement, de démonstration .

Dans la conduite de nos pensées, nous sommes d'abord de piètres pilotes, incapables d'ordre, de rigueur , de méthode .

Il n'existe en effet aucune consécution mécanique directe entre la puissance de bien juger et 1 'opinion ou la science, la vérité ou l' eneur, parceque des observations , des choix de procédures, des règles , des raisonnements s'interposent.

Le jugement est donc le résultat, le produit d'un raisonnement , non l'effet d'une spontanéité.

La spontanéité , le naturel ici est seulement dans l'acte d'affmner ou de nier le jugement.

Celui qui affirme que la tene est plate se trompe mais par là il se sert de sa puissance de distinguer le vrai du faux quoiqu 'il les confonde effectivement , c'est-à-dire , en fait! (Le fait est à distinguer du droit : en droit, nous pouvons bien juger ; en fait, nous ne jugeons pas toujours bien).

Mais cette explication de la diversité des opinions et de l'erreur, en mettant le bon sens hors de cause, nous donne aussi la solution au problème du dépmi : une fois posée l'universalité du bon sens et une fois établi qu'en ce qui concerne l'eneur , la faute en revient à notre absence d'aptitude naturelle à raisonner, à conduire tous conectement nos pensées , il n'y a plus qu'à en tirer les conséquences pour détenniner les conditions de l'accès pour tous à la connaissance vraie.

C'est là l'objet de la dernière partie de texte qui commence par une justification de ce qui précède et qui énonce en même temps le principe qui vaut pour la connaissance comme pour l'action.

"Carcen 'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien." Ce qui vaut aussi par analogie, pour le bon sens : il ne suffit pas de disposer du bon sens, d'être doué de raison , pour atteindre la vérité, puisque nous en disposons et que némunoins nous nous trompons, il est en outre nécessaire d'en faire un bon usage , c'est-à-dire de conduire ses pensées en les soumettant aux règles d'une méthode qui nous évitera l'eneur.

Puisque nous ne savons pas naturellement bien raisonner , m·ticuler des jugements, il nous faut l'apprendre, et pour ce faire , pour ne plus ener, il convient de se somnettre aux impératifs d'une méthode, de raisonner avec méthode , avec ordre et en articulant avec soin nos jugements.

De même un esprit bon (imagination fertile, mémoire performante et étendue , raison, intelligence) ne suffit pas pour .

bien juger effectivement et pour bien agir.

Afm d'illustrer et d'argmnenter cette idée tirée de c~ 'a été établi antérieurement, Descartes utilise une analogie et une métaphore , deux images qui concluent ce passage.

"Les plus grandes âmes sont capables des plus grands vices, aussi bien que des plus grandes vertus ; et ceux qui ne marchent que fort lentement, peuvent avancer beaucoup davantage, s'ils suivent toujours le droit chemin, que ne font ceux qui courent, et qui s'en éloignent." La première image reprend les termes de l'idée qu'elle illustre en les transposant dans le domaine moral : les plus grandes âmes, douées de qualités natives nous rendent seulement capables des contraires : le vice et la vertu; une méthode est donc là encore nécessaire pour bien faire.Les plus grandes âmes sont l'analogue du bon sens tandis que le vice et la vertu sont les analogues (mais non l'identique)de l'eneur et de la vérité.

Il ne suffit pas d'avoir l'âme élevée, pleine de noblesse pour toujours bien faire, tout comme il ne suffit. »

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