Désir et autrui

« complète dans la mesure où cette même satisfaction est ce qui empêche d'autre désir de se réaliser.

Par exemple,lorsque je désir être riche, beaucoup d'autres désirs accompagnent ce même désir sans que je m'en rende compte,en fait je pense qu'en étant riche j'aurais beaucoup d'amis, que je voyagerais beaucoup, que je vieillirai moins vite...Finalement lorsque je suis devenue riche, beaucoup d'autres désirs n'ont pas trouvé satisfaction et en plus je nepourrais pas satisfaire ce désir que j'avais de devenir acteur puisque je suis devenu banquier...

Voilà pourquoi onparle d'un désir infini.Le deuxième point de divergence entre les désirs naturels et les désirs proprement humains, et c'est ici que nousrejoignons notre sujet, c'est que les seconds ne peuvent être sans autrui.

En effet, pour que ce désir ait pour nousune réalité il faut qu'il devienne effectif et c'est dans la relation à l'autre, dans la demande, que va se manifester ledésir.

Cette théorie a été développée par Lacan, il ajoute que ce qui est demandé à l'autre, c'est de « combler unmanque originel », qui est le désir lui-même et la demande ne peut être qu'insatisfaite.

Mais en réalité ce que penseLacan n'est rien d'autre que le jeu de la reconnaissance déjà thématisé par Hegel.

Pour Hegel, la conscience ne peutse réaliser pleinement qu'en étant reconnue par l'autre comme telle.

En ce sens, le désir, s'il ne porte que sur lesobjets du monde (c'est alors le besoin) ne peut faire advenir cette conscience humaine car il n'a alors affaire qu'àce qui lui est étranger, à ce qui n'est que nature et rien d'autre.

Seul le désir de l'autre peut confirmer, reconnaîtrel'homme dans sa valeur humaine.

Le désir proprement humain est donc le désir d'être l'objet du désir de l'autre. Demande Reconnaissance Homme →→→→→ Autrui Autrui →→→→→ Homme(Sujet) = (Objet) (Sujet) = (Objet) MANIFESTATION DU DESIR DÉSIR DE L'AUTRE Une autre conception du désir, celle donné par René Girard nous démontre de manière différente qu'autrui estnécessaire au désir.

Il l'appelle le « désir mimétique ».

Selon lui, il n'y a que du désir impropre, impersonnel etinauthentique.

La relation qui va du sujet désirant à l'objet désiré n'est pas immédiate et directe.

La relation qui vadu sujet désirant à l'objet désiré est toujours médiatisée par une tierce personne.

Cette personne est en fait prisepour modèle du désir.

Il n'y a jamais de désir selon soi.

Le désir est toujours selon l'autre.

Autrement dit, un objetn'est pas désiré parce qu'il est désirable.

C'est l'inverse qui est vrai : un objet est désirable parce qu'il est désiré parautrui que je prends pour modèle et pour rival.

Tout désir est une copie ou une imitation du désir de l'autre.

C'estpourquoi René Girard qualifie le désir de mimétique.

La figure géométrique qui permet de comprendre le mécanisme dudésir mimétique est le triangle : le sujet désirant, le modèle-rival, et l'objet désiré sont les trois angles de cettefigure.

Si l'on choisi cet angle de vue, le désir proprement humain est donc le désir de l'objet du désir de l'autre.Mais cela rejoins la thèse de Hegel, puisque si je désire l'objet du désir de l'autre, c'est pour la reconnaissance decet autre. Pour conclure, nous pouvons affirmer que le désir est un fondement de l'existence humaine.

Deux formes de désirss'opposent ; le désir naturel, ou autrui n'est pas nécessaire, ainsi que le désir proprement humain qui est donc ledésir d'être le désir d'autrui.Il y a-t-il du désir sans autrui ? La réponse est « Oui » puisque le vrai désir humain est la simple reconnaissed'autrui.Il serait intéressant de se tourner vers la critique de Nietzsche qui affirme que le désir de reconnaissance est undésir d'esclave, ce n'est donc pour lui pas le désir de tout homme mais seulement celui de ceux qui ont une «mentalité d'esclave »... Sujet désiré en échange : L'actualité fait-elle partie de l'Histoire?. »