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DISCIPLE DE DESCARTES : SPINOZA

Publié le 01/03/2011

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Baruch Spinoza naquit à Amsterdam, le 24 novembre 1632 d'une famille de juifs portugais émigrés en Hollande. Destiné à être rabbin, il se livre à l'étude approfondie de la Bible, du Talmud, de la philosophie et de la théologie juives. Mais bientôt, il met en doute le dogme et la révélation. A la mort de son père, il cesse d'observer les rites et remplace de plus en plus publiquement la religion révélée par les lumières de la raison. Excommunié par le consistoire en 1656, il séjourne quelque temps dans la banlieue d'Amsterdam, puis à Rijnsburg près de Leyde. En 1664, il se fixe à La Haye. Penseur silencieux et fier, mais modeste, Spinoza avait pour conserver son indépendance, refusé toutes les pensions qui lui étaient offertes et vivait de son métier de polisseur de verres optiques. C'est vers 1654 qu'il avait connu l'œuvre de Descartes qui exerça sur lui une influence prépondérante.    Lié avec Jean De Witt, grand électeur de Hollande, il est son conseiller et écrit pour lui ses traités politiques : le Traité théologico-politique et le Traité politique. Jean de Witt fut assassiné en 1672 dans une émeute au cours de laquelle le parti d'Orange prit le pouvoir.    La grande œuvre de Spinoza est l'Ethique (ethica ordine geometrico demonstrata). L'auteur y procède comme les géomètres par théorèmes, corollaires et démonstrations, dans un ordre strictement déductif à partir de quelques axiomes.    Il mourut à 44 ans, sans doute de tuberculose, à La Haye.    Les spéculations de Spinoza l'amenèrent au panthéisme : il n'y a qu'une réalité (qu'une substance, dit Spinoza), Dieu, dont la pensée et l'étendue sont des attributs. Dieu est la seule cause, il est la toute-puissance infinie, l'Etre unique, il est Tout. La nature est sa manifestation.

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« essence n'est particulière que parce qu'elle est, comme nous, limitée par les autres conatus s'efforçant d'être et dedurer dans l'être, et ainsi, chacune est en partie impuissance par rapport à tout ce qui lui manque.

Dieu estpuissance illimitée, il est la positivité de tous les conatus du monde, il est l'affirmation du monde en soi ; il est doncabsolument immanent (« Dieu ou la Nature » dit Spinoza).

En allant de Dieu aux essences, nous retrouvons l'ordrelogique de déduction qui est l'ordre le meilleur de connaissance et en même temps l'ordre ontologique des existencesobjectives. Dans cette connaissance, il n'y a plus place ni pour l'Espace, ni pour le Temps-Succession, ni pour la multiplicité, nipour la causalité apparente des phénomènes entre eux, il reste seulement l'enchaînement logique et ontologique desessences, saisi dans son unité et son dynamisme.

Dieu est unique ; tout ce qui est, est son mode.

ContreDescartes, Spinoza soutient qu'il y a seulement UNE substance, avec une infinité d'attributs," dont nous neconnaissons que deux : l'étendue et la pensée, ce qui signifie que la causalité des lois physiques (qui sont dansl'étendue, mais entendue comme chez Malebranche au sens d'étendue intelligible) et leur intelligibilité, sont deuxmanifestations de la Substance unique.

La seule cause est Dieu, qui est cause de soi (causa sui), c'est-à-dire libreet première.

Le dualisme cartésien est ainsi surmonté en faveur d'un monisme de la substance que les attributsexpriment adéquatement (parallélisme des attributs). 3.

La nature humaine.

L'homme est un être parmi les êtres.

Il n'est pas le but de la nature (comme le font croire lesfables anthropomorphiques des dogmes religieux), il est dans la nature, c'est-à-dire dans le champ général où sedéploient les essences qui s'affirment en assaillant les autres essences ; la puissance seule marque la limite de sondroit ; cette conséquence sera le point de départ du Traité théologico-politique.

L'âme de l'homme qui estl'affirmation de son corps dans la nature, est limitée et en grande partie impuissante ; ses représentations sontlimitées et dépendent de son corps ; bref, nous avons des autres essences une représentation inadéquate, ce sontles sensations et images.

Ces autres essences font pression et « dévorent » notre propre essence et nousréduiraient, à la limite, à n'être qu'une passivité pure, une image de nous-mêmes, un inexistant.

Tel est le mondecependant de l'humaine nature.

Champ de l'erreur et des passions.

Tableau pessimiste de l'homme.

Pessimiste carl'homme n'est ainsi que par aveuglement.

Il est un être, donc une puissance cherchant à persévérer lui aussi dansl'être et à se réaliser davantage, c'est-à-dire trouvant bon ce qui augmente sa puissance et mal ce qui la diminue. Mais nous nous perdons dans la passivité de la connaissance du premier genre et des passions (bien nomméespuisqu'elles sont l'action sur nous et notre « capture » par une essence étrangère).

L'aveuglement de notreabandon aux passions et aux impressions vient d'un manque de connaissance, d'un manque de conscience de notrevraie nature.

Il y a en nous une puissance immanente et indépendante positive, soustraite à l'espace-quantité et àla succession-temps : c'est l'entendement.

C'est là notre force native.

Il reste à « se mettre en route » (Traité dela réforme de l'entendement, IX).

Ce que nous appelons notre volonté et notre liberté ne sont que conscience d'uneattraction ou d'une poussée fomentée par l'activité des essences étrangères non comprises.

Il faut bien comprendrece point : pour Spinoza, il n'y a ni volonté ni liberté en nous car toute notre puissance est dans l'entendement.Volonté et liberté sont des sentiments que nous avons et, de ce fait, inadéquats ; ils sont la conscience demouvements que nous faisons mais point du tout leur cause. Quand nous aurons pris en mains notre destin, non pas par une volonté soudaine ni une grâce, mais de la manièredont on abandonne l'ignorance en avançant dans la connaissance, nous nous libérerons (par la connaissance) deces actions extérieures que nous aurons vaincues en les comprenant. Et grâce à la dialectique de l'Etre, la marche de notre entendement vers l'idée de Dieu sera ce même mouvement deprise de conscience et d'accroissement de notre puissance.

Dieu est donc notre vrai bien puisqu'il est le but et lesommet de cet accroissement de puissance.

La possession de ce qui accroît notre puissance est « amour ».

Ladialectique de l'Amour coïncide donc avec la dialectique de l'Etre.

Ce point auquel pourrait se résumer la doctrine deSpinoza signifie que l'amour, tel que nous pouvons le ressentir sur le plan des sensations, est à la mesure du genrede connaissance de ce plan, inadéquat et limité ; lorsque nous connaîtrons les essences, notre amour se tourneraen grandissant vers cette connaissance qui accroît notre être, et il sera à son comble de stabilité et de grandeurlorsque, dans la connaissance de Dieu, nous aurons trouvé la science parfaite et totale. Si l'amour s'attachait aux vaines images de nos représentations, c'est que n'en connaissant pas d'autres, il selaissait prendre en croyant les posséder. 4.

La conception de la société et de la politique.

C'est dans le Traité théologico-politique (1670) et surtout dans leTraité politique (inachevé à la mort de l'auteur), que Spinoza donne sa conception socio-politique. Le Tractatus theologico-politicus est une œuvre de circonstance qui valut beaucoup de persécutions à son auteur.Après avoir disséqué les récits bibliques, première exégèse rationaliste et historique des textes sacrés, Spinozadémontre qu'il faut éviter de les prendre au sens littéral sans quoi l'idée de Dieu reste au niveau d'une imagegrossière n'atteignant pas à la connaissance du second genre ; ...

puis il construit la religion naturelle (etrationnelle) en dépouillant les sectes et Eglises des dogmes inutiles et des croyances absurdes ; enfin au nom decette religion dépouillée et authentiquement universalisable, il appelle de ses vœux un Etat démocratique, seulcapable d'apporter la liberté d'opinion, et de religion. Le Traité politique est une œuvre plus profonde en étroite relation avec la philosophie spinoziste.

Dans l'état denature, dit Spinoza, les seules limites au besoin d'être et d'accroître l'être, à la volonté de puissance et de. »

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