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En quel sens peut on dire que l'homme est libre par nature ?

Publié le 28/08/2005

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Définition des termes et problématisation : Le sujet appelle une prise en compte de la polysémie des différentes notions mises en jeu. L'homme peut tout d'abord être compris en tant qu'appartenant à une espèce : l'humanité, caractérisée par la rationalité. Ce sens d'homme est général. Il peut également être pris dans un sens plus précis comme citoyen. La notion de liberté peut être prise en deux sens, liberté négative comme absence de contraintes ou liberté positive comprenant des contraintes. Enfin l'expression « par nature « peut référer soit à la nature cosmique soit à la nature humaine. Le deuxième sens de cette expression ainsi que le premier sens d'homme semblent pouvoir coïncider en tant qu'ils indiquent tous les deux ce qu'est l'homme, quelle est sa nature. La question porte sur l'origine de la liberté, tient-elle à la nature de l'homme ou a-t-elle une autre origine, par exemple la cité, ce serait la cité qui rendrait l'homme libre ? Mais si la liberté n'est pas par nature alors elle est extérieure et en tant qu'elle n'est pas le propre de l'homme elle pourra lui être enlevée. Concevoir la liberté comme acquise implique deux risques, le risque de ne pas l'acquérir et le risque d'en être privée. Pour autant concevoir la liberté comme provenant de la nature de l'homme rend l'esclavage difficile à penser, un homme libre par nature peut-il aliéner sa liberté ?  Et si l'homme est libre par nature, faut-il entendre nature au sens cosmique ou au sens humain ? La question de l'origine de la liberté appelle également une interrogation sur les conditions de réalisation de cette liberté. La liberté a-t-elle besoin d'un contexte particulier pour se réaliser ?

  • I) La liberté comme donnée essentielle de l’homme.
  • II) La liberté-essence de l’homme comme illusion.

 

  • III) La liberté comme nature nouménale de l’homme par opposition au déterminisme phénoménal.

 

 

« que ce à quoi on les peut réciproquement obliger et il s'agit par conséquent de la qualité d'homme d'être son propremaître.

» KANT, Doctrine du droit. Cette conception de la liberté nous permet de ne pas restreindre l'humanité à certains individus.

Elle rend également impossible car contradictoire l'idée d'un esclavage par nature. 2.2 D'une liberté sans loi à la véritable liberté. « L'acte, par lequel un peuple se constitue lui-même en Etat, à proprement parler l'Idée de celui-là, qui seule permet d'en penser la légalité, est le contrat originaire , d'après lequel tous abandonnent dans le peuple leur liberté extérieure, pour la retrouver derechef comme membres d'une république, c'est-à-dire d'un peuple considéré commeEtat et l'on ne peut pas dire que l'homme dans l'Etat ait sacrifié une partie de sa liberté extérieure innée à une fin,mais il a entièrement abandonné la liberté sauvage et sans loi, pour retrouver sa liberté en général dans unedépendance légale, c'est-à-dire dans un état juridique, donc entière, car cette dépendance procède de sa proprevolonté législatrice.

» KANT, Doctrine du droit, §47. Transition : cette solution est satisfaisante car elle permet de ne pas restreindre la notion d'humanité et de comprendre la liberté non pas négativement comme Hobbes mais positivement dans la mesure où elle n'entre pas encontradiction avec la contrainte.

Cependant une tension subsiste entre une liberté par nature car innée et saréalisation dans l'état civil.

Comment concilier son origine et les conditions de sa réalisation ? Troisième partie : L'homme qui entre dans l'état civil perd sa liberté naturelle mais acquiert une liberté civile. 3.1 Passage d'une liberté naturelle à une liberté civile par le contrat social. « Ce que l'homme perd par le contrat social, c'est sa liberté naturelle et un droit illimité à tout ce qui le tente et qu'il peut atteindre ; ce qu'ilgagne, c'est la liberté civile et la propriété de tout ce qu'il possède.

Pour nepas se tromper dans ces compensations, il faut bien distinguer la liberténaturelle qui n'a pour bornes que les forces de l'individu, de la liberté civile quiest limitée par la volonté générale, et la possession qui n'est que l'effet de laforce ou le droit du premier occupant, de la propriété qui ne peut être fondéeque sur un titre positif.

» ROUSSEAU, Contrat social, I 8. 3.2 La liberté nécessite un processus d'appropriation de la part du sujet. « Selon l'existence immédiate [telle qu'elle est] en lui-même, l'homme est un être-naturel, externe à son concept ; c'est seulement par la formation de son corps et de son esprit propres, [et] essentiellement par le fait que sa conscience de soi s'appréhende comme libre , qu'il prend possession de soi et devient la propriété de lui-même en regard d'autres [...] le fait que l'homme,en soi et pour soi, n'est pas destiné à l'esclavage ne soit pas de nouveauconçu comme un simple devoir-être , ceci n'intervient qu'avec la connaissance de ce que l'idée de la liberté n'est en vérité que comme Etat. » HEGEL, Principes de la philosophie du droit, §57. CONCLUSION La liberté n'est pas par nature en tant qu'elle est acquise au sein d'un Etat.

Ce sont les conditions de réalisation qui décident de la définition de la liberté.

C'est parce que la véritable liberté est la liberté positive, quisuppose l'exercice d'une contrainte extérieure exercée par l'état civil, que la liberté ne peut être dite par nature.

Ence sens l'origine de la liberté dépend des conditions de sa réalisation.

La liberté est protégée en tant que bieninaliénable et n'est donc pas quelque chose de purement extérieur que je peux perdre à tout moment.. »

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