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En quels sens peut-on dire que nos paroles nous trahissent ?

Publié le 17/01/2022

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Par exemple, sous le coup de la colère, je dis à un ami ce que je pense de lui et révèle certains de ses défauts. Souvent, nous le regrettons par la suite et disons que « nos paroles ont dépassées notre pensée «. Mais, l'ont-elle dépassée ou bien ont-elles révélé des pensées « cachées «, c'est-à-dire des sentiments, des attentes, etc. que nous éprouvions, mais de manière confuse, quasi inconsciente ? De ce point de vue-là, dire quelque chose revient alors à en prendre conscience. Nous ne devons plus penser avant de parler, mais nous devons parler pour savoir ce que nous pensons. À ce niveau, si nos paroles nous trahissent, c'est que 1° elles laissent transparaître nos sentiments réels devant autrui : je dis à un ami ses quatre vérités, ce que je n'aurais pas fait sans mon emportement. Mais, plus intéressant, 2° nos paroles trahissent notre pensée, car elles nous révèlent des pensées, des désirs, des sentiments, etc. occultés. Alors que nous croyions penser de manière claire, nos paroles nous montrent ce qu'il y a d'inconscient en nous.

Nos paroles, c'est-à-dire notre sélection dans la langue, peuvent soit ne pas être en mesure de traduire nos pensées, soit, au contraire nous dévoiler. Elles peuvent trop en dire (cf. le rôle de l'inconscient, le déterminisme socioculturel), révéler une part de nous-mêmes, ou elles peuvent être inaptes à traduire nos pensées et ainsi ne pas en dire assez. À cela s'ajoutent le problème de l'équivocité du langage et le risque d'incompréhension toujours présent.
 
 

1ère partie : « nos paroles nous trahissent «

2e partie : « nos paroles nous dévoilent «
 

« Au niveau que nous avons atteint, nous avons commencé à remettre en question l'idéal d'une maîtrise de la parole par la pensée, compris sous la forme : ce que je dis signifie/exprime ce que je pense.

Pour continuer à battreen brèche cette idée, nous devons non plus considérer les conditions de la parole (détachée de la pensée), mais lerapport de la pensée à elle-même.

Pour ce faire, on peut observer que certaines situations nous dépossèdent defait de nous-mêmes, au point de nous faire dire « ce que nous ne pensions pas ».

Or, dans ces cas-là, dit-on ceque l'on ne pense pas ou bien ce que l'on pensait ne pas penser (mais qui était en fait bien présent) ? Par exemple, sous le coup de la colère, je dis à un ami ce que je pense de lui et révèle certains de ses défauts.

Souvent, nous le regrettons par la suite et disons que « nos paroles ont dépassées notre pensée ».

Mais,l'ont-elle dépassée ou bien ont-elles révélé des pensées « cachées », c'est-à-dire des sentiments, des attentes,etc.

que nous éprouvions, mais de manière confuse, quasi inconsciente ? De ce point de vue-là, dire quelque choserevient alors à en prendre conscience.

Nous ne devons plus penser avant de parler, mais nous devons parler poursavoir ce que nous pensons. À ce niveau, si nos paroles nous trahissent, c'est que 1° elles laissent transparaître nos sentiments réels devant autrui : je dis à un ami ses quatre vérités, ce que je n'aurais pas fait sans mon emportement.

Mais, plusintéressant, 2° nos paroles trahissent notre pensée, car elles nous révèlent des pensées, des désirs, dessentiments, etc.

occultés.

Alors que nous croyions penser de manière claire, nos paroles nous montrent ce qu'il y ad'inconscient en nous.

Nos paroles ne nous trahissent plus en nous dévoilant face à autrui, mais elles nous révèlent ce que nous ignorions penser. III – La parole et le désir L'idée que la parole n'est là que pour exprimer nos idées conscientes repose sur une certaine conception de la conscience héritée de Descartes.

Selon lui, la pensée se fonde sur des idées claires et distinctes, en sorte querien de ce qui est présent à l'esprit ne lui demeure caché.

Or, depuis Freud et la psychanalyse, nous pouvons tenirque la conscience, c'est-à-dire la pensée vigile, proprement consciente, n'est qu'une partie de l'esprit, soumis demanière fondamentale à l'inconscient.

Si celui-ci s'exprime souvent dans le rêve, la parole en est un lieu demanifestation privilégié.

C'est pour cela que la parole peut-être tenue pour un excès de sens : elle dit toujours plusque ce qu'elle semble dire ou que ce que nous croyons qu'elle dit. Désormais, nous comprenons comment le sens peut excéder les paroles elles-mêmes : il y a un décalage entre ce que nous disons (les mots, les paroles que nous prononçons) et leur sens.

C'est de ce point de vue-là quenos paroles peuvent nous trahir, c'est-à-dire révéler un sens « caché » ou inconscient.

Cet excès est clairementmis en lien avec le désir par Freud.

En effet, celui-ci répond au principe de plaisir, c'est-à-dire à la satisfactionimmédiate.

Or, la vie sociale et l'éducation tendent à refouler les désirs : l'enfant qui veut regarder la télévision,mais qui subit une interdiction de la part de ses parents, intériorise et refoule son désir.

Cependant, celui-ci tendtoujours à se manifester sous une forme ou une autre, notamment dans la parole. Dès lors, nos paroles ne sont plus l'expression de notre pensée consciente, mais le lieu même où le désir inconscient tend à refaire surface.

C'est le cas du lapsus, que Freud appelle « acte manqué », et qui manifeste, parl'emploi d'un mot plutôt qu'un autre, la présence d'un désir masqué.

Ce qui interpelle dans le lapsus, c'est le fait qu'ilsoit quasi anecdotique, un résidus de parole : en effet, cela tient au fait que le désir refoulé ne peut jamaiss'exprimer que de manière elle-même cryptique, c'est-à-dire presque insignifiante.

Dès lors, la faiblesse du signe està la mesure de l'importance et de la puissance de manifestation du désir. Ainsi, nos paroles nous trahissent, au sens où elles comportent des éléments de manifestation d'un désir inconscient.

C'est en interprétant ces signes que la psychanalyse entreprend de soigner les névroses, c'est-à-diredes troubles corporels dus au refoulement de certains désirs ou de certaines angoisses. Conclusion : Ainsi, la parole n'est jamais le lieu où s'exprime une pensée en pleine possession d'elle-même.

Elle est toujours une manière de se trahir, ce qui n'est pas forcément négatif, puisque l'on peut apprendre ainsi à mieux se connaître.C'est d'abord la manière dont nous parlons qui trahit (donne à voir) qui nous sommes aux yeux d'autrui.

Ensuite, nosparoles nous trahissent en révélant des pensées que nous tenions cachées (volontairement ou non).

Enfin, nosparoles nous trahissent en manifestant de manière « cachée » (par un lapsus qui pourrait presque passer inaperçu)nos désirs inconscients.. »

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