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En quoi les artistes nous aident-ils à être libre ?

Publié le 17/01/2022

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Mais sa liberté ne me sert à rien. Il est trop enfermé dans son propre monde, il crée un univers trop personnel que je ne comprends pas. Picasso est peut-être un grand artiste, mais à moi, il ne me parle pas. Il a su peut-être ouvrir une nouvelle voie dans l'art, mais sa voie n'est pas la mienne. C'est pourquoi il ne peut pas m'aider à être libre. L'artiste peut être aliéné L'artiste peut être prisonnier de la mode, de la technique, des codes esthétiques de son époque et de sa société. Le théâtre classique est prisonnier de règles établies par des théoriciens, comme les trois unités, la bienséance. Par ailleurs, certains artistes ou certaines écoles artistiques se donnent un «programme« contraignant, qui peut vite tourner à la dictature: pensons au groupe surréaliste ou au «réalisme socialiste« du régime soviétique, etc. L'artiste est un illusionniste Dans La « République « (X 597b-598c - cf. texte), Platon montre que le peintre est « l'auteur d'une production éloignée de la nature de trois degrés «.

Il ne saurait être question de définir simplement l'artiste : celui qui fait des œuvres d'art, celui qui s'adonne à l'art. Car si c'est bien l'artiste qui fait l'art, c'est tout autant l'art qui fait l'artiste. On n'est artiste que par les œuvres que l'on produit, et ces œuvres sont donc ce qu'il faut considérer en premier. On ne peut pas non plus se contenter de définir l'artiste au moyen d'une description de son statut social ou de son profil psychologique. Les conditions du travail des artistes sont infiniment variables dans l'espace et dans le temps. Ces variations ne sont d'ailleurs pas le fait du hasard, comme on le verra.

  • 1. Une créativité triplement émancipatrice

a) Une lutte contre soi-même
b) Une lutte contre la matière

c) Une lutte contre la société

  • 2. Une libération des illusions


a) Libération des conventions

b) Libération du vrai et du faux.

 

« L'engagement de l'artiste...L'actualité nous a récemment appris qu'on pouvait être écrivain, vivre à la fin du XXe siècle, dans l'une desplus anciennes démocraties d'Europe, et mettre, par la seule publication d'un roman, sa vie en péril : S.Rushdie se cache encore des tueurs venus d'Iran comme naguère Voltaire s'efforçait de rejoindre la Suissepour échapper à l'Église et à la justice du Roi.

On ne pardonne pas toujours aux artistes leur libertéd'expression et leur engagement dans les grands débats de leurs temps parce que la liberté de cetengagement s'exprime par une oeuvre, plus forte que les discours militants, invincible puisque dépositaire decet éclat d'éternité que Malraux appelle un anti-destin.

Mais dira-t-on seulement d'une oeuvre qu'elle estengagée quand elle « prend parti » ? L'arbitre n'est-il pas voué à l'engagement par l'oeuvre elle-même? Nedevrait-on pas dire toujours d'une grande oeuvre qu'elle est engagée? ...

est impliqué par le processus de création artistique... Sartre rappelle, dans Qu'est-ce que la littérature ?, que « l'écrivainengagé sait que la parole est action ».

Si la littérature engagée, c'estla littérature perçue comme une action, alors toute littérature est, pardéfinition, engagée.

« La fonction de l'écrivain — ajoute Sartre — estde faire en sorte que nul ne puisse ignorer le monde et que nul ne s'enpuisse dire innocent.

»Ainsi, lorsqu'il décrit les conditions de vie des mineurs, Zola s'engageautant que par la défense du capitaine Dreyfus.

De la même façon, LeRouge et le Noir est une oeuvre profondément engagée, car le miroirque promène Stendhal sur les traces de Julien Sorel réfléchit l'imaged'une société ossifiée, repliée sur elle-même.

Dans ce monde quiressemble à un tombeau (la province, le séminaire), ceux qui ontl'énergie de vouloir respirer l'air de leurs passions, ceux-là doiventcombattre.

L'oeuvre d'art dévoile, elle ne reproduit pas ce qui est(comme le pensaient les Grecs), elle donne à voir et à sentir ce quiétait avant elle inaperçu.

Dans le domaine pictural, l'exemple deGuernica, présentée à Paris au Pavillon républicain de l'Expositioninternationale, est significatif.

Le tableau montre à une opinion (peudésireuse d'ouvrir les yeux en 1937) l'horreur de la guerre d'Espagne.Ces corps éclatés, ces membres que semble disproportionner la douleur,cette mêlée enfin d'où l'on ne distingue plus les hommes des bêtes,rendent sensible la détresse d'un peuple.

Au-delà du bombardement du petit village espagnol, c'est l'atrocité de tout un siècle qui est représentée, un siècle « noir et gris ». ...

qui dévoile le monde.Bien sûr, une oeuvre est engagée lorsqu'elle exprime un parti pris et s'intègre dans une lettre ouvertementmenée par son auteur.

Mais cette perception de l'art engagé est beaucoup trop restrictive.

Elle feint d'ignorerque toute oeuvre est un acte de dévoilement du réel et que l'artiste ne ressemble pas à Zeuxis, ce peintregrec qui représentait de façon si réaliste les grains de raisin sur ses fresques que les pigeons venaient s'ybriser le bec.

Il n'y a pas d'oeuvre qui ne trouve sa satisfaction dans un engagement par rapport au contextequi l'a vu naître.

C'est que, en retournant la perspective, « la littérature (l'art) d'une époque, c'est l'époquedigérée par sa littérature (son art) », comme le confia Sartre à Madeleine Chapsal.

L'engagement apparaîtcomme ce mécanisme de digestion, d'appropriation du réel, « biologiquement » indispensable à une oeuvred'art !C'est la raison pour laquelle les artistes ont toujours été les premières victimes de la répression.

Créantlibrement de nouvelles réalités, ils vont nécessairement à contre-courant de ce qui prive l'homme de liberté.

[L'artiste peut être soumis à des codes esthétiques.

Il suit une démarche trop personnelle et nous éloigne de la réalité.

Il ne peut donc nous aider à être libres.] La liberté de l'artiste est trop particulière pour être celle des autresL'artiste est peut-être libre de créer ce qu'il veut.

Mais sa liberté ne me sert à rien.

Il est trop enfermé dansson propre monde, il crée un univers trop personnel que je ne comprends pas.

Picasso est peut-être un grandartiste, mais à moi, il ne me parle pas.

Il a su peut-être ouvrir une nouvelle voie dans l'art, mais sa voie n'estpas la mienne.

C'est pourquoi il ne peut pas m'aider à être libre. L'artiste peut être aliénéL'artiste peut être prisonnier de la mode, de la technique, des codes esthétiques de son époque et de sasociété.

Le théâtre classique est prisonnier de règles établies par des théoriciens, comme les trois unités, labienséance.

Par ailleurs, certains artistes ou certaines écoles artistiques se donnent un «programme». »

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