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En quoi les artistes nous aident-ils à être libres?

Publié le 29/06/2015

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II. IMAGINATION ET ÉLOIGNEMENT DE LA NATURE

   Dans son ensemble, l'histoire de l'art (à travers, non seulement le temps, mais aussi les cultures) montre une variété de formes presque infinie. Ce qui s'y révèle est ainsi la capacité de l'esprit à ne pas se contenter des solutions déjà acquises et à toujours proposer autre chose.

   Ainsi (cf. Hegel) l'esprit humain marque-t-il par l'art son éloignement relativement à la nature immédiate. Aucune oeuvre ne restitue la nature telle qu'elle est, le voudrait-elle qu'elle en serait d'ailleurs — techniquement — incapable : le donné sensible est toujours modifié, épuré, transformé, et cet ensemble d'opéra­tions signale pour Hegel la liberté même de l'esprit et sa supériorité sur la nature.

« ik-~"'''1111 ·o!:,,'W ____________________________________ _ -Mais l'évolution d'un domaine artistique (développer un exemple) montre complémentairement que l'esprit ne se rend pas prisonnier de ses propres découvertes: sa capacité d'invention se répète, empruntant des chemins multiples et mettant au point, non seulement des formes nouvelles par rapport aux formes naturelles, mais aussi des solutions inédites au-delà des solutions déjà expérimen­ tées.

III.

LIBERTÉ ESTHÉTIQUE ET LIBERTÉ PRATIQUE - Si l'on valorise la conception kantienne de l'œuvre d'art, on soulignera combien cette dernière doit son existence à sa cohérence ou construction (produisant l'impression de n'obéir qu'à une finalité sans fin ou intrinsèque).

- Or Kant ajoute que l'œuvre ainsi comprise symbolise la moralité (bien préciser ce qu'il nomme symbole: ressemblance parfaite entre deux rapports, à la différence de la conception ordinaire qui n'y comprend qu'une ressemblance imparfaite entre deux objets).

- Dans la mesure où la moralité implique la liberté comme principe métaphy­ sique en garantissant la possibilité, on peut affirmer que chaque œuvre d'art nous donne le spectacle (ou du moins une version sensible) de la façon dont la liberté se réalise en définissant les lois d'une autonomie.

De ce point "cfe vue; il est incontestable que, en définissant souverainement les principes auxquels elle obéit, l'œuvre d'art peut éveiller dans l'esprit de celui qui la savoure l'écho de ce qui a lieu en lui lorsqu'il est moral- et donc l'écho de l'exercice même de sa propre liberté.

CONCLUSION C'est donc par son mode d'existence et de constitution, et non par soncQJJtenu que l'œuvre d'art (et, en amont, l'artiste) nous aide, sinon à jouir d'une liberté totale, du moins à saisir comment la liberté peut donner les preuves de sa réalité.

Aussi toute censure politique exercée contre les artistes est-elle particulièrement grave, dans la mesure où elle fait peser la menace d'une privation de liberté qui ne tardera pas à s'étendre à l'ensemble de la population.

N.B.

On peut de surcroît, pour traiter ce sujet, utiliser une comparaison entre travail artistique et travail ordinaire, en montrant que le premier propose l'exemple d'une moindre aliénation.

Cf.

sujet 23.

87. »

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