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Est-ce que la justice réprime ou répare ?

Publié le 03/09/2005

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justice
Une injustice crée un déséquilibre que la justice doit réparer. Quelqu'un qui volerait de l'argent à quelqu'un d'autre doit le lui restituer. Par exemple, on m'a volé 5 euros, il suffit de me les rendre pour que l'injustice soit réparée. Cependant, il ne suffit pas de rendre ce qui a été volé pour réparer l'injustice car, outre qu'il y ait des actes criminels qui sont irréversibles, l'injustice y compris quand elle touche des biens n'est pas dans le seul manque du bien mais aussi dans le sentiment d'injustice de la victime. Si la justice répare, s'agit-il de réparer objectivement l'injustice, en restituant un dédommagement "équivalent" à la victime, ou bien le sentiment d'injustice ressenti par la victime?             c)         Dans cette partie, nous avons posé pour fin de la justice le maintien d'un ordre, or la répression semble garantir l'ordre en amont des actes délictueux , par la répression on prévient la déstabilisation d'un ordre, par la réparation on répare qu'après que l'ordre a été bouleversé. Mais, il y a peut-être ici un paradoxe, car la réparation est censée réparer les actes qui n'ont pas pu être évités par la crainte de la répression, et nous avons vu qu'elle ne fonctionnait pas pour les crimes passionnels (non prémédités). Or, ces crimes sont justement d'une nature telle qu'ils sont irréparables.   2. La justice peut-elle réprimer pour éviter l'irréparable?

 

Il est évident que la réparation et la répression sont deux fonctions que l'on attribue de la justice. Mais la réparation est plus une fin et la répression un moyen. De sorte que la réparation pourrait éventuellement justifier la répression. En effet, si la justice se contentait de réprimer, qu'est-ce qui la différencierait de la simple force? Mais, la répression est un acte qui ne restitue rien, comment peut-elle être légitimée au nom d'une réparation? S'agit-il de deux modes de la justice bien distincts ou qui se trouvent en pratique mêlés? 

 

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« criminels qui sont irréversibles, l'injustice y compris quand elletouche des biens n'est pas dans le seul manque du bien maisaussi dans le sentiment d'injustice de la victime.

Si la justicerépare, s'agit-il de réparer objectivement l'injustice, enrestituant un dédommagement "équivalent" à la victime, ou bienle sentiment d'injustice ressenti par la victime? c) Dans cette partie, nous avons posé pour finde la justice le maintien d'un ordre, or la répression semblegarantir l'ordre en amont des actes délictueux , par larépression on prévient la déstabilisation d'un ordre, par laréparation on répare qu'après que l'ordre a été bouleversé.Mais, il y a peut-être ici un paradoxe, car la réparation estcensée réparer les actes qui n'ont pas pu être évités par lacrainte de la répression, et nous avons vu qu'elle nefonctionnait pas pour les crimes passionnels (non prémédités).Or, ces crimes sont justement d'une nature telle qu'ils sontirréparables.

2.

La justice peut-elle réprimer pour éviter l'irréparable? a) Nombre de crimes sont irréparables, on ne peut pas rendre à une victime un être cher assassiné.

La sanctionpénale prévue pour ces crimes peut servir à les prévenir à partirdu moment où il y a préméditation.

En effet, en préméditant lecrime, le criminel peut y renoncer du fait de la crainte de larépression.

Mais, dans le cas des crimes passionnels, la craintede la prison ne fonctionne plus.

Réprimer afin d'éviterl'irréparable n'est possible que dans la première sorte de crime.

b) Ainsi, la répression de ces crimes ne serventpas leur prévention, mais alors à quoi sert le châtiment pour lasociété et pour les victimes? La justice doit protéger la sociétédes individus qui sont jugés dangereux, pour lesquels laperspective de la punition n'a pas été dissuasive.

Or, la peineprévue pour cela est l'incarcération, la prison.

Par la prison, iln'y a pas de réparation, rien n'est restitué à la victime.

Ce quevise la justice c'est la sécurité de la société.

c) Néanmoins, les victimes expriment-ellessouvent le besoin d'être réparées de l'irréparable, par la punitiondu coupable.

Le besoin d'un responsable qui soit jugé et puni nerestitue rien de ce qui a été pris mais constitue parfois auxyeux des victimes une forme de réparation.

La vengeance estdans l'expression courante "faire payer" à quelqu'un.

Vouloir sevenger d'une injustice consiste souvent à appliquer la loi dutalion "oeil pour oeil".

L'institution de la justice doit justementempêcher que les individus se fassent justice eux-mêmes.

Laréparation est donc une façon d'éviter la vengeance, que lavictime juge que justice soit faite.

La justice doit donc réparerpour éviter l'escalade.

Ainsi, dans ces cas limites, trouve-t-on toujours le concours de la répression et de la réparation pour la même fin:le maintien de l'ordre.

Nous allons à présent voir que les deuxmodes se trouvent souvent, si ce n'est toujours confondus.

3.

Réparer et Réprimer.

a) Nous avons vu pour le cas où la vengeance s'avérait le seul moyen de réparation, et, donc que la répressionpouvait être ressentie comme une réparation par la ou lesvictimes.

Ce qui objectivement est une répression peut êtreappréhendée comme un acte de justice.

Mais n'est-ce pas le casde toutes les punitions de justice? b) Pour réparer, il faut réprimer.

Cela est valablepour les délits mineurs.

Ce qui est une réprimande du point devue du voleur est pour moi une juste réparation.

Un même acte. »

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