Est-il juste de penser que « la philosophie n'est pas réservée à la minorité » ?

« préparation.

Or, cette prétention est l'ennemi numéro un de la philosophie.

C'est elle en effet qui conduit à l'illusionde la vérité.De plus, dans la vie de tous les jours, la majorité est préoccupée par l'urgence des problèmes pratiques à résoudre.Aussi, l'esprit n'est- il pas disponible pour une réflexion approfondie.

Selon Jostein GAARDER : « la plupart des gens[…] n'ont pas le temps de s'étonner de la vie.

Les philosophes constituent à ce titre une exception honorable».

Ainsi, la plupart des hommes sont esclaves de leurs habitudes, de leurs opinions et ne se donnent pas la peine dese poser des questions. Quelles constatations pouvons-nous faire ?Dire que « la philosophie n'est pas réservée à la minorité », c'est d'abord réfuter la thèse qui soutiendrait que seulun petit nombre d'homme est capable ou a le droit de comprendre la philosophie ou de la pratiquer, et donc de s'yintéresser.

L'expression « réservée à… », signifie littéralement « destinée à… ».

Il y aurait ceux à qui laphilosophie est destinée et ceux à qui elle ne l'est pas.

Ce qui suppose des limites ou des conditions à remplir pour yaccéder.

Si « la philosophie n'est pas réservée à… », cela veut donc dire que rien ne limite son accès.

Lagrande majorité des hommes peuvent y accéder sans aucune condition.Or, si la minorité se réserve le droit de philosopher, elle manifeste également un certain mépris à l'égard de lamajorité en instituant une inégalité de droit et de fait entre les hommes.

D'un côté, il y a ceux qui sont capable dephilosopher et de l'autre, ceux qui n'en sont pas capable et qui attendent que les premiers pensent à leurs places.En effet, il est admis généralement que ceux qui possèdent le savoir, possèdent un certain pouvoir sur les autres :le pouvoir de la minorité a imposé sa vision à la majorité ignorante.De ce point de vue, la réfutation qui élargit la cible de la philosophie à un plus grand nombre de personnes abeaucoup plus de valeur que celle qui la réduit à la minorité.

Elle tend en quelques sortes à démocratiser laphilosophie et a encouragé la majorité à s'y intéresser.

Cette démocratisation de la philosophie ne doit pascependant faire oublier les difficultés de la philosophie authentique qui exige la critique et le dépassement de lapensée commune.

La conscience de ces difficultés, au lieu de décourager, devrait motiver chacun à approfondirdavantage. ConclusionPour conclure, on peut dire qu'à la question de savoir s'il existe ou non des limites qui réserveraient l'accès à laphilosophie à la minorité, nous pouvons répondre que ces limites n'existent pas a priori, ce qui veut dire que lamajorité sinon tous les hommes ont le droit de se lancer dans la recherche de la vérité et de la sagessephilosophique.

Cependant, cette recherche ne va de soi.

Les difficultés que pose la réflexion philosophique etauxquelles se heurtent certains, ont pour conséquence de fait que la plupart des hommes ne deviennent pasphilosophes.

Mais l'on se demande maintenant : l'existence humaine peut- elle se passer de la philosophie ? \Sujet désiré en échange : La sagesse est-elle soumission à l\'ordre du monde ou volonté de le transformer?. »