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Est-il paradoxal de croire en la science ?

Publié le 17/01/2022

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* Contre la peur de l'au-delà.Dans la Lettre à Ménécée, Epicure propose une explication de l'univers qui rend superflue la représentation de l'au-delà et du Jugement dernier, qui sont à l'origine de la peur de la mort. Une des premières cause d'angoisse chez les humains est, selon Epicure, l'inquiétude religieuse et la superstition. Bien des hommes vivent dans la crainte des dieux. Ils ont peur que leur conduite, leurs désirs ne plaisent pas aux dieux, que ceux-ci jugent leurs actes immoraux ou offensants envers leurs lois et ne se décident à punir sévèrement les pauvres fauteurs, en les écrasant de malheur dès cette vie ou en les châtiant après cette vie. Ils pensent aussi qu'il faut rendre un culte scrupuleux à ces divinités, leur adresser des prières, des suppliques, leur faire des offrandes afin de se concilier leurs bonnes grâces. Car les dieux sont susceptibles, se vexent pour un rien, et sont parfois même jaloux du bonheur des simples mortels, qu'ils se plaisent alors à ruiner. Toutes ces croyances qui empoisonnent la vie des hommes ne sont que des superstitions et des fariboles pour Epicure.Pour s'en convaincre, il faut rechercher quels sont les fondements réels des choses, il faut une connaissance métaphysique, cad une science de la totalité du monde. Celle-ci nous révélera que le principe de toutes choses est la matière, que tout ce qui existe est matériel.

« Dans la Lettre à Ménécée, Epicure propose une explication de l'univers quirend superflue la représentation de l'au-delà et du Jugement dernier, qui sontà l'origine de la peur de la mort. Une des premières cause d'angoisse chez les humains est, selon Epicure,l'inquiétude religieuse et la superstition.

Bien des hommes vivent dans lacrainte des dieux.

Ils ont peur que leur conduite, leurs désirs ne plaisent pasaux dieux, que ceux-ci jugent leurs actes immoraux ou offensants enversleurs lois et ne se décident à punir sévèrement les pauvres fauteurs, en lesécrasant de malheur dès cette vie ou en les châtiant après cette vie.

Ilspensent aussi qu'il faut rendre un culte scrupuleux à ces divinités, leuradresser des prières, des suppliques, leur faire des offrandes afin de seconcilier leurs bonnes grâces.

Car les dieux sont susceptibles, se vexent pourun rien, et sont parfois même jaloux du bonheur des simples mortels, qu'ils seplaisent alors à ruiner.

Toutes ces croyances qui empoisonnent la vie deshommes ne sont que des superstitions et des fariboles pour Epicure.Pour s'en convaincre, il faut rechercher quels sont les fondements réels deschoses, il faut une connaissance métaphysique, cad une science de latotalité du monde.

Celle-ci nous révélera que le principe de toutes choses estla matière, que tout ce qui existe est matériel.

Ainsi, la science peut expliquertous les événements du monde, tous les phénomènes de la Nature, mêmeceux qui étonnent et terrorisent le plus les hommes, comme procédant de mécanismes matériels dépourvus de toute intention de nuire, et nullement d'esprits divins aux volontés variables.

Parexemple, les intempéries qui dévastent vos biens et vous ruinent ne sont nullement l'expression d'une vengeancedivine pour punir vos fautes passées, mais seulement la résultante de forces naturelles aveugles et indifférentes àvotre devenir.

C'est ce qu'établira de façon complète Lucrèce, en donnant même le luxe de plusieurs explicationspossibles des mêmes phénomènes, arguant du fait que l'essentiel n'est pas de connaître la vraie cause duphénomène, mais de savoir qu'il possède une cause matérielle non intentionnelle.

C'est en effet cela seul qui importeà notre bonheur, puisque ce savoir nous délivre des angoisses religieuses. • Contre l'autorité de l'Église.Galilée et après lui Descartes insistent sur le fait que la raison, en matière de science, doit être son propre juge etdoit être libre de toute censure ou limitation extérieure.

Il importe de chasser l'erreur et les préjugés, mais aucuneautorité ne doit imposer un objectif, un résultat ou une limite à la science.

C'est ainsi que Galilée pourra formulerl'héliocentrisme et permettra de fonder les bases de la science moderne. Galilée est un savant du XVI ième siècle, connu comme le véritable fondateur de la physique moderne, et l'homme auquel l'Inquisition intenta un procès pour avoir soutenu que la Terre tournait sur elle-même et autour du soleil. Dans un ouvrage polémique, « L'essayeur », écrit en 1623, on lit cette phrase : « La philosophie [ici synonyme de science] est écrite dans ce très vaste livre quiconstamment se tient ouvert devant nos yeux –je veux dire l'univers- mais on ne peut lecomprendre si d'abord on n'apprend pas à comprendre la langue et à connaître lescaractères dans lesquels il est écrit.

Or il est écrit en langage mathématique et sescaractères sont les triangles, les cercles, et autres figures géométriques, sans lesquels il estabsolument impossible d'en comprendre un mot, sans lesquels on erre vraiment dans unlabyrinthe obscur .

» Dans notre citation, la nature est comparée à un livre, que la science a pour but de déchiffrer.

Mais l'alphabet quipermettrait de lire cet ouvrage, d'arracher à l'univers ses secrets, ce sont les mathématiques.

Faire de la physique,saisir les lois de la nature, c'est d'abord calculer, faire des mathématiques.

Galilée est le premier à pratiquer la physique telle que nous la connaissons: celle où les lois de la nature sont écrites sous forme d'équationsmathématiques, et où les paramètres se mesurent. Pour un homme du vingtième siècle cette imbrication de la physique et des mathématiques va de soi, comme ilsemble évident que nous devons mesurer et calculer les phénomènes observés.

Pourtant, c'est une véritablerévolution qui se manifeste dans ces lignes : elles signent la fin d'une tradition d'au moins vingt et un siècle.

Latradition inaugurée par Aristote , et que Saint Thomas a christianisé au treizième siècle.

Pour comprendre la portée de cette révolution qui manifeste et renforce une véritable crise de civilisation, il faut d'abord exposer lavision du monde et des sciences qui prédominait jusqu'à Galilée . Koyré a magnifiquement résumé le changement du monde qui s'opère entre le XVI ième et le XVII ième : on passe du « monde clos à l'univers infini ».. »

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