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Estimez vous qu'écrire des fables soit une entreprise futile ?

Publié le 06/03/2005

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                   C- « Plaire et instruire » « Il obtient tous les suffrages celui qui unit l'utile à l'agréable, et plaît et instruit en même temps.» (Horace, Art poétique, III, 342-343).                         C'est justement par la forme simple, agréable à lire de la fable que le lecteur parvient à entrer (et adhérer) plus facilement dans le texte.             Cette forme en apparence simple est donc bien plus subtile qu'elle pourrait le paraître car elle fait appel à la réflexion du lecteur, à son intelligence. Ainsi, sans lire de phrases longues, de développements compliqués, le lecteur s'instruit et réfléchit. La Fontaine, Fables, livre VI, 1 : « Le conte fait passer le précepte avec lui [1]»     Conclusion :             * La fable semble un récit anodin, enfantin. Mais elle comporte un message. Chez La Fontaine, moraliste, la fable permet de dénoncer les vices et de critiquer la société ; et, si le Lion est coupable de tyrannie, Louis XIV n'étant jamais pas cité, La Fontaine se protége de la censure par exemple.             * Les fables écrites au XVIIe siècle, représente bien cette époque d'abord par les situations sociales de l'époque, mais aussi par le respect des règles classiques. La Fontaine donne une leçon de morale, une morale universelle qui touche même le lecteur du xxie siècle.

La fable est un récit qui comporte une morale. Les enfants les apprennent (sans toujours les comprendre vraiment).

            La Fontaine lui-même évoque la futilité de son entreprise : « Je suis chose légère et je vole à tout sujet. Je vais de fleur en fleur et d'objet en objet «, (dans une lettre à Madame de la Sablière).

            Et cependant, peut-on seulement concevoir l'écriture de la fable, et donc la fable elle-même comme un texte futile, sans profondeur ? N'oublions pas que la fable contient souvent un arrière plan social, politique, philosophique.

 

            La fable, récit en prose ou en vers, est très souvent associée aux poésies ânonnées en classe ; son domaine est réduit au monde scolaire, à celui de l'écolier. De fait, il serait facile de considérer le travail du fabuliste comme une entreprise futile, sans profondeur, destiné aux enfants. Et cependant, exercice pratiqué depuis l'Antiquité, célébré au XVIIe siècle avec La Fontaine, et continué les siècles suivants par des auteurs comme Anouilh, la fable est loin d'être un écrit simple et anodin. Texte le plus souvent symbolique, où l'imagination intervient pour une grande part, la fable est un genre hybride, associant morale et la facilité, les fameux docere et placere de l'époque classique. De fait, peut-on seulement concevoir l'écriture de la fable, et donc la fable elle-même comme un texte futile, sans profondeur ? Dans une première partie, il serait intéressant d'évoquer les aspects a priori futiles de ce genre. Puis, dans une deuxième partie, nous montrerons qu'il contient un message, une réflexion et enfin, dans une troisième partie, nous soulignerons le pouvoir argumentatif de la fable.

 

« Alternances des octosyllabes et des alexandrins.

Verbes d'action à la rime.... Δ : La fable apparaît donc comme un récit léger et agréable.

La Fontaine s'accuse lui-même de futilité quand ilse définit dans une lettre à Madame de la Sablière : « Je suis chose légère et je vole à tout sujet.

je vais defleur en fleur et d'objet en objet ». La lecture d'une fable est donc un moment agréable. II- Un enseignement indirect A- Les pistes Au fil du texte, de nombreux éléments signalent au lecteur que le récit n'est pas si anodin. * dans les fables de La Fontaine, bien que l'on soit dans le monde animal, le système décrit ressemblefort à celui des hommes et à celui de la cour de Louis XIV : « le Prince, sa Province, les Prévôts, Messieurs lesCourtisans, la Reine, le Roi ». * des formules intrigantes : La fable livre une leçon, un enseignement d'autant plus efficace qu'elle peut susciter l'étonnement,interpeller le lecteur : « La raison du plus fort est toujours la meilleure : Nous l'allons montrer tout à l'heure.

» B- Une remise en cause de la société * La Fontaine était un moraliste.

Il critique, au fil de ses fables, le monde de la cour,l'assujettissement, la bassesse des courtisans, la flatterie. Dans « Les Obsèques de la lionne », une des moralités dénonce l'hypocrisie des courtisans maissurtout la vanité et la naïveté des rois : « Flattez-les, payez-les d'agréables mensonges, Quelque indignation dont leur coeur soit rempli, Ils goberont l'appât ; vous serez leur ami » (= du moment que le mensonge plaît au roi, ce dernier y croira) La Fontaine s'adresse à nous, il donne des impératifs, il remet en cause avec beaucoup d'audace latoute puissance royale (les rois sont esclaves de la flatterie).

Il s'agit donc bien d'une satire [A] .

C- « Plaire et instruire » « Il obtient tous les suffrages celui qui unit l'utile à l'agréable, et plaît et instruit en même temps.» (Horace, Art poétique , III, 342-343). C'est justement par la forme simple, agréable à lire de la fable que le lecteur parvient à entrer (etadhérer) plus facilement dans le texte. Cette forme en apparence simple est donc bien plus subtile qu'elle pourrait le paraître car elle faitappel à la réflexion du lecteur, à son intelligence.

Ainsi, sans lire de phrases longues, de développementscompliqués, le lecteur s'instruit et réfléchit.

La Fontaine, Fables , livre VI, 1 : « Le conte fait passer le précepte. »

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