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ÊTRE LIBRE EST CE NE PAS CONNAÎTRE CE QUI NOUS DETERMINE

Publié le 25/03/2005

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    II. Mais la conscience de la détermination naturelle ne procède pas d'une quelconque connaissance rationnelle, qui constitue le même genre d'illusion que la croyance en la liberté   Chez Nietzsche, la liberté est une fiction forgée par la Volonté de puissance présente dans la nature pour tromper le Moi. Nos choix sont intégralement déterminés par les forces obscures du Soi, qui contiennent les raisons cachées de notre activité. Ainsi, la volonté apparemment libre de rechercher rationnellement la vérité, chez le philosophe, constitue selon Nietzsche une illusion forgée par la Volonté de puissance pour se retourner contre elle-même. Être libre procède donc de la même illusion qu'user de sa raison : il s'agit toujours de croire en une volonté libre, pour le philosophe, d'accéder à la vérité, alors même que celle-ci n'existe pas et qu'elle constitue une illusion forgée par la Volonté de puissance, sorte de puissance naturelle qui excède et fonde toute rationalité et toute conscience libre de soi possibles. Nietzsche radicalise donc le discours de Spinoza en le retournant contre lui-même.     III. Etre conscient du déterminisme naturel ne nous empêche pas d'être libre par nature : le dualisme kantien   Pour Kant, la connaissance est essentiellement produite par l'entendement, qui produit des concepts a priori, universels et nécessaires, à travers seulement peuvent être appréhendés les phénomènes de la nature. Nous ne pouvons donc appréhender l'expérience, et donc notre propre Moi en tant qu'empirique, qu'à travers les lois a priori de notre subjectivité. Or, en tant que condition de possibilité de l'expérience, le Moi ne saurait lui-même intégralement appartenir au monde des phénomènes : il existe un Moi nouménal, c'est-à-dire un moi moral qui détermine sa propre activité, au sein du monde sensible, à travers l'obéissance à la forme inconditionnée de la raison pure pratique.

L'homme, comme le dirait Rousseau dans la Profession de foi du vicaire savoyard, a le sentiment intime de sa propre liberté : l'on se sent libre dès lors que l'on prend conscience de sa propre conscience. Prendre conscience de soi et de sa propre activité d'être pensant, c'est donc avoir le sentiment irréductible de la structure inconditionnée de son propre être, qui ne dépend pas des choses extérieures au moi s'atteignant lui-même. Or, un acte ne peut être dit libre que s'il est effectif, et dans son effectivité, cet acte peut toujours être expliqué, c'est-à-dire que l'on peut toujours reconstituer a posteriori une chaîne causale ayant déterminé cette action prétendue libre. Ainsi, la liberté ne procèderait pas d'une connaissance de soi, mais bien d'une ignorance de ce qui n'est pas soi et qui détermine tout ce qui constitue le Moi. Mais la liberté procède-t-elle d'une connaissance rationnelle, ou bien d'un sentiment intime irréductible à tout raisonnement ou à toute démonstration possible ? Connaître ce qui nous détermine nous empêche-t-il d'être libre ? La liberté, en ce sens, excède-t-elle le déterminisme connaissable ?

« qui est à l'oeuvre.

On a dégagé le devenir de son innocence lorsque l'on ramène un état de fait quelconque à lavolonté, à des intentions, à des actes de responsabilité : la doctrine de la volonté a été principalement inventée àfin de punir, c'est-à-dire avec l'intention de trouver coupable.Toute l'ancienne psychologie, la psychologie de la volonté, n'existe que par le fait que ses inventeurs, les prêtres,chefs des communautés anciennes, voulurent se créer le droit d'infliger des peines - ou plutôt qu'ils voulurent créerce droit pour Dieu...

Les hommes ont été considérés comme « libres », pour pouvoir être jugés et punis, - pourpouvoir être coupables : par conséquent toute action devait être regardée comme voulue, l'origine de toute actioncomme se trouvant dans la conscience [...].Aujourd'hui que nous sommes entrés dans le courant contraire, alors que nous autres, les immoralistes, cherchons,de toutes nos forces, à faire disparaître de nouveau du monde l'idée de culpabilité et de punition, ainsi qu'à ennettoyer la psychologie, l'histoire, la nature, les institutions et les sanctions sociales, il n'y a plus à nos yeuxd'opposition plus radicale que celle des théologiens qui continuent, par l'idée d'un « ordre moral du monde » àinfester l'innocence du devenir avec le « châtiment » et la « faute ».

Le christianisme est une métaphysique dubourreau... Avez-vous compris l'essentiel ? 1 A partir de quelle intention l'idée du libre arbitre et de la volonté a-t-elle été inventée ?2 Quelle est l'origine de toute action dans la conception du libre arbitre ?3 Quelle idée s'oppose à la vision moralisatrice de l'homme ? Réponses: 1 - Celle de juger, de punir et de trouver l'homme coupable et responsable, de façon à le rendre dépendant de lareligion.2 - La conscience, puisque toute action doit être considérée comme entièrement voulue.3 - Celle de l'innocence du devenir, libéré de toute notion d'intention et de culpabilité. III.

Etre conscient du déterminisme naturel ne nous empêche pas d'être libre par nature : le dualisme kantien Pour Kant, la connaissance est essentiellement produite par l'entendement, qui produitdes concepts a priori , universels et nécessaires, à travers seulement peuvent être appréhendés les phénomènes de la nature.

Nous ne pouvons donc appréhenderl'expérience, et donc notre propre Moi en tant qu'empirique, qu'à travers les lois a priori de notre subjectivité.

Or, en tant que condition de possibilité de l'expérience, le Moi nesaurait lui-même intégralement appartenir au monde des phénomènes : il existe un Moinouménal, c'est-à-dire un moi moral qui détermine sa propre activité, au sein du mondesensible, à travers l'obéissance à la forme inconditionnée de la raison pure pratique.

Nouspouvons donc être déterminé tout en étant essentiellement libre. "L'homme conscient de son devoir n'est pas, dans le monde,phénomène mais noumène ; il n'est pas une chose, mais unepersonne." Kant, Opus postumum, 1796-1804. L'homme, par son affectivité, tisse des liens avec le monde.

De ce fait, il peutêtre déterminé dans ses actions par des causes qui lui sont extérieures,hétéronomes.

Tout ce qui peut conditionner le sujet ne permet pas de fonderla morale, car l'homme serait alors ramené à un statut d'objet, phénomèneparmi les phénomènes, régi par le principe de causalité.

Si l'action morale estpossible, elle ne peut se fonder que sur un inconditionné, c'est-à-dire quelquechose qui ne dépende pas de la nature, mais qui soit de l'ordre de l'intelligible pur, un noumène. Conclusion -Être libre, c'est ne pas connaître ce qui nous détermine, si l'on conçoit la liberté comme l'effet d'une ignorance sur la nature propre denotre être.-Or, la liberté excède toute détermination naturalisante de notre être, en tant qu'elle excède toute possibilité de représentation.-Être libre, c'est donc, non ignorer ce qui nous détermine, mais avoir la possibilité de déterminer, à notre tour, cela même qui semblenous déterminer de l'extérieur.

Car c'est moins le monde extérieur qui détermine notre activité, que notre liberté qui détermine lapossibilité même de déterminer le monde à partir de la loi morale.. »

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