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Être libre, est-ce n'obéir à aucune loi ?

Publié le 01/02/2004

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.)Dans la liberté commune nul n'a le droit de faire ce que la liberté d'un autre lui interdit, et la vraie liberté n'est jamais destructrice d'elle-même. Ainsi la liberté sans la justice est une véritable contradiction ; car comme qu'on s'y prenne tout gêne dans l'exécution d'une volonté désordonnée.Il n'y a donc point de liberté sans lois, ni où quelqu'un est au-dessus des lois : dans l'état même de nature, l'homme n'est libre qu'à la faveur de la loi naturelle qui commande à tous. Un peuple libre obéit, mais il ne sert pas ; il a des chefs et non pas des maîtres ; il obéit aux lois, mais il n'obéit pas aux hommes. " ROUSSEAUJean-Jacques Rousseau, philosophe du siècle des Lumières est l'auteur de l'ouvrage Lettres écrites de la montagne, dont est extrait notre texte. Il essaye d'y démontrer que la liberté suit toujours le sort des lois. Pour arriver à ses fins, il commence par démonter l'idée souvent reçue que l'indépendance et la liberté sont deux concepts semblables ce qui l'amène à définir la liberté. c'est une étape primordiale pour faire admettre sa thèse au lecteur pour qui, n'ayant qu'une vision superficielle de la situation, les deux concepts sont identiques. Il poursuit son raisonnement en nous exposant les conditions nécessaires pour qu'il yait liberté, puis il termine en nous montrant comment cette liberté doit être appliquée. Son objectif final étant de faire prendre conscience aux lecteurs contemporains que le régime en vigueur, à savoir la monarchie absolue, nie leur liberté.

« Dans le même esprit Kant dira: «La colombe légère, lorsque, dans son libre vol, elle fend l'air dont elle sent la résistance, pourrait s'imaginerqu'elle réussirait bien mieux encore dans le vide.» Kant, Critique de laraison pure (1781). • Kant fait apparaître que l'opposition entre liberté et contrainte nefonctionne pas toujours.

Ainsi, une colombe en vol pourrait croire quel'air la freine, mais s'il n'y avait pas d'air, elle ne pourrait pas voler dutout.

Ce qui la freine est aussi ce qui la porte.

De même, la notion deliberté absolue, au sens d'une complète absence de contrainte, n'a pasde sens.

En effet, sans aucune contrainte, dans le vide pur, aucuneaction n'est possible, à plus forte raison aucune action libre.• Ainsi, il n'y a d'action et donc de liberté possible qu'au sein d'unecertaine structure, qui définit notre champ d'action tout en le délimitant.• On pourrait utiliser cette métaphore de la colombe pour aussi montrernotre rapport inconséquent à la loi.

La colombe, dans son vol, éprouve larésistance de l'air et elle se plaît à imaginer qu'elle volerait bien mieux etbien plus haut sans cet obstacle: elle ignore que sans l'air, elle nevolerait pas du tout et que ce qu'elle ressent comme un empêchementest aussi une condition de possibilité même de son vol. Nous aussi nous plaisons à imaginer une vie sans règles, au-delà deslois: suppression des impôts, de la police, du code de la route, etc.

Ce faisant, nous sommes aussi écervelésque la colombe, car nous oublions que sans ces contraintes, notre prétendue liberté n'existerait plus.

Nousressentons comme un obstacle ce qui en réalité est une condition d'exercice de nos actions.

Que serait eneffet ma sécurité sans les forces de l'ordre ? que serait mon existence sans protection sociale que je financepar mes impôts ? La science et la puissance humaine se correspondent dans tous les points et vont au même but ; c'estl'ignorance où nous sommes de la cause qui nous prive de l'effet ; car on ne peut vaincre la nature qu'en luiobéissant ; et ce qui était principe, effet ou cause dans la théorie, devient règle, but ou moyen dans lapratique.

» Si le monde physique ignorait le déterminisme, s'il était le théâtre de perpétuels changement (cad privé dedéterminisme), l'action humaine ne trouverait en lui aucun point d'appui.

Nous serions les esclaves de sescaprices, et aucune liberté ne serait possible, ni aucune science. C.

La liberté civile De même, l'absence de lois dans une société, assurant théoriquement la liberté de tous (chacun ferait ce qu'ilvoudrait), aboutirait en fait à l'écrasement du plus faible par le plus fort.

Dans le Contrat social, Rousseaudistingue la liberté naturelle et la liberté civile.

La liberté naturelle, qui est un « droit illimité » à tout ce qu'onpeut atteindre, n'a pour bornes que les forces de l'individu.

Chacun faisant ce qui lui plaît, le plus faibles'expose surtout à subir ce qu'il plaît aux autres de lui faire subir. Aussi faut-il substituer à cette pseudo-liberté la liberté civile, que seul le contrat social est à même degarantir.

Par ce contrat, chacun s'engage envers tous à ne reconnaître d'autre autorité que la volontégénérale.

La liberté de tous les membres du corps politique est ainsi préservée, de même que leur égalité.Désormais, en obéissant à la loi, qui est l'expression de la volonté générale, le citoyen n'obéit qu'à lui-même.. »

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