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ETUDE DES « NOUVEAUX ESSAIS SUR L'ENTENDEMENT HUMAIN » DE LEIBNIZ.

Publié le 23/05/2009

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Les Nouveaux Essais sur l'entendement humain furent composés en 1704. C'est un dialogue dans lequel Leibniz réfute les Essais sur l'entendement de Locke ; il s'y donne le nom de Théophile, et il prête à son interlocuteur celui de Philalèthe. L'ouvrage comprend quatre livres. Leibniz n'en a pas inventé le plan, il se contente de prendre celui de Locke, sans rien changer à l'ordre des chapitres, dont il conserve même les titres. La première partie traite des notions innées; la deuxième, des idées; la troisième, des mots; la quatrième, de la connaissance. C'est ainsi que Locke avait divisé ses Essais sur l'entendement. Les Nouveaux Essais sont précédés d'un Avant-propos, dans lequel Leibniz établit contre Locke : 1° que toutes les connaissances ne viennent pas des sens; 2° que l'esprit pense toujours et qu'il existe des perceptions inconscientes; 3° que les âmes sont toujours unies à un corps; 4° que le vide est nécessaire pour le mouvement; 5° que la matière est incapable de penser.

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« Gottfried W.

LEIBNIZ 1646- 1716 Nouveaux essais sur l'entendement humain 1704- 1765 Les deux dates des Nouveaux essais sur l'entendement humain (1704-1765) séparent le moment de la rédaction du moment de la publication du livre de Leibniz.

Elles mettent en relief le fait que l'ouvrage n'est pas paru du vivant de l'auteur.

En fait, les Nouveaux essais sur l'entendement humain étaient destinés à John Locke qui avait publié en 1690 son Essai sur l'entendement humain. Car si Gottfried Wilhelm Leibniz parle mal l'anglais, il le lit pourtant suffisamment pour écrire dès 1695 de courtes remarques en réaction à l'oeuvre du philosophe anglais.

Il les fait parvenir à Thomas Burnett, évêque de Salisbury, dans l'espoir que celui-ci les transmettra à John Locke, alors au sommet de sa gloire.

Le désir de Leibniz est de correspondre avec Locke. En effet, Leibniz aime correspondre.

Il aime écrire.

Il aime penser en échangeant des lettres.

On comptera après sa mort 20 000 lettres écrites par lui à 600 correspondants différents...

Son oeuvre ne se limite certes pas à cette correspondance.

Il écrira de nombreux livres ou brochures sur tous les domaines du savoir et de l'agir humains : philosophie du droit, logique, mathématique, linguistique, combinatoire, métaphysique, théologie, controverses religieuses, histoire, physique, biologie, alchimie. En juillet 1697, Leibniz encourage encore Bumett à faire parvenir ses remarques à Locke lui-même.

Mais Locke se dérobe.

Il n'a pas envie de polémiquer avec Leibniz.

Il répond à Bumett : « Nous vivons fort paisiblement en bon voisinage avec les Messieurs en Allemagne, car ils ne connaissent pas nos livres, et nous ne lisons pas les leurs.

» Mais derrière cette échappatoire se cache une déception de Locke par rapport aux remarques de Leibniz.

Il a écrit à son ami Molyneux le 10 avril 1697 : « Je dois avouer que le grand nom de M.

Leibniz avait fait naître en moi une attente à laquelle son écrit n'a pas répondu.

J'en dirai autant de la dissertation des Acta eruditorum à laquelle il me renvoie (il s'agit des Méditations de 1684).

Je l'ai lue, et j'en ai pensé ce que je vois que vous en pensez vous-même.

De là je tire seulement cette conclusion, que les grands hommes eux-mêmes ne peuvent se rendre maîtres de certains sujets sans beaucoup de réflexion, et que les esprits les plus larges n'ont que d'étroits gosiers.

» Leibniz ne connaît pas ce jugement de Locke sur lui.

Il continue donc à travailler sur l'ouvrage du philosophe anglais. Mais en 1700, son travail va s'accélérer.

En effet, cette année-là, paraît à Amsterdam la traduction française de Pierre Coste.

Leibniz maîtrise bien le français.

Il s'investit plus à fond dans l'ouvrage...

Puisque Locke ne répond pas à ses avances d'échange épistolaire, Leibniz décide d'écrire un livre en réponse à Locke.

Afin d'atteindre le grand public, il écrit en français.

Ce projet est facilité par le fait qu'il travaille sur la traduction française.

Pour avancer rapidement, il décide de construire un dialogue entre deux personnages : Philalèthe qui représente Locke, et Théophile qui le représente. Ce système d'écriture lui permet de progresser rapidement sans se soucier d'un plan : il suit le texte de Locke qui sert de support à sa propre pensée.

C'est une technique qui lui permet de suspendre son écriture lorsqu'il est accaparé par d'autres activités.

En effet, à cette époque, Leibniz est très sollicité.

Courtisan, historien, conseiller politique, il ne travaille à ses Nouveaux essais que durant ses moments de loisir : « J'ai fait ces remarques, dira -t -il plus tard, aux heures perdues, quand j'étais en voyage, ou à Herrenhausen (le château de la cour de Hanovre), où je ne pouvais vaquer à des recherches qui demandent plus de besoin.

» Malgré cette restriction, l'ouvrage avance rapidement entre l'été 1703 et le début de 1704.

Même si Leibniz rajoute quelques notes ultérieurement, l'ouvrage sera pour l'essentiel terminé en 1704.

Il en envisage la publication.

Pour cela, il fait relire son manuscrit par des Français immigrés en Allemagne après la révocation de l'édit de Nantes. Cependant, Locke meurt le 28 octobre 1704.

Le dialogue espéré avec le maître anglais n'aura pas lieu.

Leibniz abandonne son projet d'édition.

Les choses ne sont plus urgentes : « La mort de M.

Locke m'a ôté l'envie de publier maintenant mes remarques sur ses ouvrages ; j'aime mieux publier maintenant mes pensées indépendamment de celles d'un autre.

» Malgré cette attitude de retrait par rapport à ce projet, il continue de temps en temps à améliorer son texte (en 1707 et 1708, notamment).

Celui -ci ne sera publié que longtemps après sa mort. Avant de présenter l'ouvrage de Leibniz, il est important de rappeler le contenu de l'ouvrage de Locke contre lequel Leibniz affirme ses propres conceptions. Le traité de Locke L'Essai sur l'entendement humain a pour objectif d'évaluer de manière critique les pouvoirs de la connaissance.

Le livre se construit au carrefour de deux problématiques.

D'un côté, Locke fait la genèse psychologique des connaissances humaines, de l'autre, il s'interroge sur la rationalité de la réalité telle qu'elle est en soi.

Ces deux problèmes se rejoignent dans la question : quelle est la valeur objective de notre savoir, compte tenu des choses. »

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