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Examen des Objections à l'existence de Dieu tirées du Mal moral.

Publié le 18/06/2011

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dieu

1. Le mal moral est le seul réel, le seul par conséquent qui donne lieu à des difficultés graves en ce qui concerne le dogme de la providence. Voici les principales : 1° Comment l'existence incontestable du mal moral se concilie-t-elle avec l'idée de l'être souverainement juste? 2° Puisque Dieu est l'auteur de notre liberté, n'est-il pas par là même le premier auteur du mal moral? 3° Puisque tous les hommes sont responsables de leurs oeuvres, pourquoi, du moins, ne sont-ils pas soumis à des épreuves semblables? pourquoi plusieurs en subissent-ils qui sont au-dessus de leurs forces? 4° Pourquoi Dieu, prévoyant, dans sa science infinie, l'abus que plusieurs d'entre nous feraient de leur liberté, abus souverainement outrageant pour lui, souverainement déplorable pour eux, n'a-t-il pas renoncé à la création de ceux-là pour ne former que des êtres capables de contribuer à sa gloire et d'arriver au partage de sa félicité?

dieu

« il devient dès lors inévitable que je la fasse.

Cette objection, à laquelle on a fait l'honneur de longues dissertations,se résout tout simplement par cette réflexion : que nous ne faisons pas nos actions parce que Dieu les prévoit, maisque Dieu les prévoit parce que nous les faisons.

C'est notre action qui détermine la prévision divine avant elle,comme notre souvenir après elle.10.

Plusieurs philosophes, frappés de la contradiction apparente qui existe entre le mal moral et le dogme de laprovidence, ont cru que le plus simple était d'y couper court, en niant le mal moral.

De là les explications indiquéessommairement dans la cinquième objection.

Nous ferons sur cette théorie deux remarques.11.

En premier lieu, elle fait une confusion monstrueuse, en appelant le mal un bien imparfait.

Le mal moral estl'infraction volontaire d'une loi divine, et par conséquent un mal réel.

L'homme vertueux ne l'est jamaisqu'imparfaitement; mais il n'en est pas moins tout le contraire de l'homme vicieux.

Le bien peut se réaliser plus oumoins vite ou plus ou moins complétement ; et ses degrés inférieurs peuvent, si l'on veut, s'appeler un mal parrapport à ce qui leur manque : mais , en faisant signifier au mot mal l'absence plus ou moins grande du bien, on luidonne un tout autre sens qu'en lui faisant signifier la violation d'une loi par un acte volontaire.

Et alors on ne faitque jouer sur les mots en parlant du mal pris dans le premier sens et concluant au mal pris dans le second.

Lesphilosophes qui sont tombés dans cette confusion n'ont produit qu'un sophisme et ont nié le fait de l'infractionvolontaire, fait dont chacun de nous porte en soi le témoignage irrécusable.12.

La seconde remarque est plus importante.

Nier la possibilité du mal moral, c'est évidemment nier la liberté, lepouvoir d'accomplir ou d'enfreindre la loi.

Ainsi la théorie dont nous parlons, sous l'apparence d'une utopiemerveilleuse, assimile tout simplement l'homme aux autres êtres de la création, ou plutôt détruit le plan même de lacréation.

Car une création où tout s'accomplit inévitablement, où les événements divers ne sont que lesdéveloppements fatals de lois fatales, n'est plus la création telle que nous l'avons conçue ; de plus, elle n'est pasaussi digne du Créateur.

Dans un monde peuplé d'intelligences libres, la participation à la nature divine est dispenséesagement à des êtres qui la conquièrent et qui s'en rendent dignes; dans celui qu'on y substitue, elle devient lepartage inconsidéré de tous.

Enfin, un monde d'êtres entraînés par un mouvement fatal, me fait concevoir un Dieuabsolu, il est vrai, mais lié par cet absolu même, et n'étant pas plus libre que ses créatures dans sesdéveloppements.

tin tel Dieu n'a pu créer dans le sens propre de ce mot; et par suite, ce qu'on appelle création,n'est en réalité qu'une émanation éternelle, la substance divine s'épanchant, se manifestant, mais ne produisantqu'elle-même.

C'est le panthéisme.. »

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