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RÉFLEXIONS PRÉLIMINAIRES SUR LES OBJECTIONS A L'EXISTENCE DE DIEU. - EXAMEN DES OBJECTIONS TIRÉES DU MAL PHYSIQUE.

Publié le 18/06/2011

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dieu

I. Réflexions préliminaires sur les objections.

I. Nous avons remarqué ailleurs que les objections contre une proposition sont de deux espèces bien différentes. Les unes sont antérieures à la preuve ou à la démonstration définitives de la proposition même dont il s'agit, et portent sur le fond de cette preuve ou de cette démonstration : telle serait une objection que l'on ferait contre une loi physique, et qui consisterait à établir qu'on a mal observé le fait sur lequel repose cette loi ; les séances académiques présentent tous les jours des exemples d'objections semblables qui ont pour effet immédiat et légitime d'empêcher la proposition contestée de prendre place parmi les théorèmes avérés de la science.

dieu

« parce que l'un nous procure des biens que l'autre nous enlève.

Il en est de même des autres faits de la mêmecatégorie.

Cependant, on peut demander encore si ces choses ne sont pas des maux en ce sens qu'elles s'écartentdes lois générales et de la marche ordinaire des choses.

A quoi il est facile de répondre que nul fait dans le mondematériel ne s'écarte des lois de la nature ; mais que les lois que nous concevons n'étant que l'image imparfaite deslois réelles, ces dernières produisent souvent des effets dont les premières ne peuvent rendre compte, qu'enfin leslois de la nature n'agissent pas séparément , mais simultanément, et qu'ainsi certaines combinaisons peu fréquentes,mais très—régulières, peuvent donner des résultats très-éloignés des résultats ordinaires, mais tout aussi naturels :en ce sens, ce que nous nommons des exceptions ne sont que les produits de quelques combinaisons particulières,déterminées elles-mêmes par les lois des êtres.5.

A ces remarques générales et suffisantes, on peut joindre quelques observations fournies par la science, tellesque celles-ci.

Les tempêtes, si effrayantes au premier coup d'oeil, sont souverainement bienfaisantes en réalité, etsont indispensables à l'économie générale de ce monde.

Elles épargnent aux êtres animés, par d'opportunsbouleversements des colonnes atmosphériques, des épidémies, des stagnations insalubres de l'air dénaturé par lesrespirations animales, etc.

Les cataclysmes ont eu, à ce qu'il semble , une utilité analogue.

Les marées également ,et d'autres encore.

L'Océan qui, au premier coup d'oeil, semble enlever à l'homme très-intempestivement les deuxtiers de la surface du globe, est, en réalité, d'une nécessité absolue à son existence sur le dernier tiers, etc., etc.(Voir Bernardin de Saint-Pierre et Cousin Despréaux.)6.

La douleur semble offrir des difficultés plus sérieuses.

Mais elles cèdent facilement à une réflexion un peuattentive.

Pourquoi souffrons-nous ? A cela deux réponses.7.

Au point de vue purement animal, la douleur est une condition indispensable de la vie, et comme telle un bien etnon pas un mal.

Le plaisir et la douleur ont été nommés par Platon les sentinelles de la vie, destinées à nous avertirsans cesse des bons et des mauvais rapports qui s'établissent entre le monde matériel et l'animal.

Si tout ce qui estbon pour l'animal, c'est-à-dire favorable à son existence et à sa santé, si tout ce qui lui est nuisible, lui demeuraitd'ailleurs parfaitement indifférent, et ne se révélait à lui d'aucune façon agréable ni désagréable, l'animal ne seraitpoint guidé, de manière à rapprocher de son individu les éléments qui lui conviennent , à en éloigner ceux quimenacent sa vie ; c'est-à-dire qu'en définitive, vivant au hasard , il cesserait bientôt de vivre.

De ce point de vue,demander pourquoi nous souffrons, c'est demander pourquoi nous vivons.8.

Au point de vue spirituel, la douleur remplit une fonction encore plus importante.

La douleur, considérée commeépreuve, comme occasion d'exercice pour notre vertu, est non plus un mal auquel on doit se résigner, parce qu'il estinévitable, mais un bienfait réel de la Providence.

Celui qui n'a jamais souffert risque d'avoir bien peu mérité.

Et cettesentence : Bienheureux ceux qui pleurent, n'est pas une vaine exclamation , c'est la loi rigoureuse du monde moral.Dans les sociétés comme dans les individus, toutes les grandes choses se produisent par la douleur.9.

Sur la troisième question, nous remarquerons simplement : 4° que les besoins et les instincts de notre corps n'ontrien d'humiliant quand ils ne nous maîtrisent point, et qu'au contraire ils sont une source de gloire et de mérite pourl'âme quand elle sait les gouverner, comme c'est son rôle; 2° que les chutes auxquelles l'âme est exposée dans ladirection de ses passions n'ont lieu que par le consentement de sa volonté; qu'ainsi elle n'a dans ce cas, à seplaindre que d'elle-même , et d'autant plus que l'ordre naturel des choses l'appelait à triompher.

Les chutesignominieuses de ceux qui succombent ne sont déplorables que pare qu'elles résultent de leur choix volontaire.10.

L'inégale distribution des biens de ce monde, santé, richesses, talents, etc.

, ne serait un argument contre laProvidence que si le but de la création des êtres moraux était la possession et la jouissance de ces biens.

Mais iln'en est rien.

Et ce qu'on appelle ici des biens, sont en réalité des moyens , subordonnés à des fins morales.

Lasanté vous est donnée , mais pour vous en servir à mieux remplir vos devoirs d'homme, de père, de citoyen, etc.;elle vous est ôtée, mais c'est pour que la douleur et les privations vous soient un autre moyen de mériter, et à cecompte, votre part, quoique plus pénible, peut, par votre résignation, devenir la meilleure.

Même raisonnement pourles autres avantages.

La répartition des richesses et des talents n'a point pour but de créer des priorités parmi leshommes, mais bien de les placer dans une dépendance mutuelle, telle que chacun se voie obligé de servir les autressuivant les moyens qui sont entre ses mains.

Le riche devra compte de ses richesses, l'hommeOn se rejette souvent sur la violence des passions, sur l'entraînement des circonstances, sur l'ignorance du mal.Mais il faut remarquer que les passions deviennent le plus souvent violentes parce qu'on les nourrit, et alorspourquoi les a-t-on nourries ? L'entraînement, des circonstances n'est très-ordinairement que le résultat de notrevolonté qui a créé ces circonstances.

Quant à la lumière morale, elle ne défaille que par degrés, et quand ons'obstine à vouloir l'éteindre.

D'ailleurs ces excuses peuvent atténuer la culpabilité, nullement la détruire.

de talent,de ses talents, etc.

Ce ne sont pas là des privilèges, mais bien des devoirs, et des devoirs impérieux.. »

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