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EXISTE-T-IL UN BESOIN DE RELIGION ?

Publié le 19/05/2012

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religion

Les hommes préhistoriques croyaient en des divinités qu'ils vénéraient. En effet, nous avons des traces des rituels qu'ils pratiquaient : célébrations, respect du sacré et cérémonies mortuaires. Ainsi, il semblerait que depuis les débuts de l'humanité, l'homme éprouve ce besoin de croire en un Dieu.

            Existe-t-il un besoin de religion ? Si toutes les traces historiques nous prouvent que l'homme n'a jamais pu se passer de religion, on pourrait affirmer que cette dernière est bel et bien un besoin vital. Or, on observe également que cette croyance en la religion a toujours été synonyme de conflits, de tensions et de division au sein des hommes. Ainsi, le besoin de religion contient une connotation pleinement négative. Pourtant, ces guerres au nom de Dieu ne parviennent pas à nier ce besoin de l'homme en la croyance. Comment se défaire de cette dépendance à la religion ? 

            Dans un premier temps, nous verrons que l'homme, grâce à sa faculté de la raison, parvient seul à réfléchir, à comprendre son monde, et peut donc se passer de religion. Cependant, nous observerons dans un deuxième temps, que ce besoin de croire est inévitable. Nous nous demanderons alors comment faire pour nous défaire de cette dépendance ?

religion

« mettre la religion dans la catégorie des désirs naturels, autrement dit des besoins.

Il nous semblerait plus cohérent de définirla religion comme étant un désir naturel nécessaire.

Le fait de croire en Dieu nous apporte un confort ; en effet, le croyantatteint une tranquillité d'esprit.

Il n'est plus en proie à des questions existentielles complexes.

Le fait de croire en Dieu luiapporte toutes les réponses sur la morale, sur la vie et même sur la mort.

Ainsi, la religion serait plutôt un désir et non unbesoin.

Il est intéressant de nous arrêter sur ce terme de religion.

Du latin « religare », le mot signifie lier, rassembler : lareligion est ce qui rassemble les hommes partageant une même croyance et effectuant des rituels similaires, au mêmemoment dans un même lieu.

Toute religion repose sur la croyance en un être bien supérieur aux hommes ; tout ce qui a trait àla religion revêt un caractère sacré.

Par exemple, un lieu (une église), un objet (un livre), une personne (un prêtre) sacrésdétiennent plus de valeur que des éléments du quotidien, et sont donc objets de respect.

La non-pratique des rituels et lenon-respect du sacré ne mettent en rien la vie de l'homme en jeu.

Un homme peut mener toute une vie sans accorder depréoccupation à la question religieuse ; cela n'entravera pourtant en rien le déroulement physique, biologique, et peut-êtremême psychologique de sa vie.

C'est probablement cette réflexion qui a mené Friedrich Nietzsche a affirmé la mort de Dieu.

La pensée de Nietzschereprésente une rupture dans l ‘histoire de la philosophie.

Le philosophe nihiliste détruit tous les concepts au nom denouvelles valeurs.

Nietzsche traque l'illusion sous toutes ses formes.

Dans cette perspective, il renvoie dos-à-dos lephilosophe métaphysique et le religieux.

Pour lui tous deux nous présentent un monde idéalisé, qui n'est pas atteignablepour l'homme.

Nietzsche préfère envisager l'être humain non pas tel qu'il serait dans un monde idéal, mais tel qu'il est ici etmaintenant.

Dans son texte devenu célèbre « La Mort de Dieu », Nietzsche décrit un phénomène qui est encore minoritaireet marginal à son époque, mais qui s'imposera au 20ème siècle : la mort de Dieu, c'est-à-dire, la fin de la croyance en lareligion.

Il faut noter la perspicacité du philosophe qui parvient à décrire et à analyser un courant qui n'existe pas encore,l'athéisme.

Nietzsche se décrit d'ailleurs lui-même comme étant « devin de naissance » ; il aborde le thème d'une crisespirituelle à laquelle l'humanité ne pourra pas échapper.

L'homme est dans le doute, il ne croit plus en Dieu.

L'histoire nousmontre que le philosophe allemand était dans le vrai : au 20ème siècle, nous voyons pour la première fois dans l'histoire del'humanité l'athéisme s'instaurer comme mouvement, parfois même majoritaire.

Ainsi, si l'homme est parvenu, comme l'adécrit Nietzsche, à se détacher de la religion, c'est que cette dernière n'est pas un besoin.

Plus encore, Nietzsche décrit cettepériode de croyance comme un état d'obscurité et d'ignorance.

Ce n'est qu'avec la mort de Dieu, que la lumière apparaît etque l'homme est de nouveau libre.

Ainsi, la religion n'est pas un besoin, et nous pouvons même avancer, à la suite deNietzsche, qu'elle est un handicap à la liberté de penser.

Nous avons constaté que la religion ne peut pas être considérée comme un besoin mais un désir puisque l'homme,comme l'a démontré Nietzsche, a été capable de se détacher d'elle.

Mais alors pourquoi, malgré le mouvement athée plusrépandu que jamais, y a-t-il encore des croyants profonds ? Pourquoi s'accroche-t-on encore à sa foi ? N'est-ce pas parce quela religion demeure avant tout un besoin ? Malgré sa faculté de la raison, l'homme éprouve cette tendance à se rattacher à la religion et à la considérer comme unbesoin.

C'est ce qu'observe Marx lorsqu'il prononce cette phrase devenue célèbre « la religion est l'opium du peuple ».Notons que Marx est lui-même athée, et un critique féroce du fait religieux.

Cependant, il observe que les hommes ont unedépendance à la religion, dépendance qu'il compare à l'opium, c'est-à-dire, à une drogue.

Face à la difficulté du monde (Marxest contemporain de la révolution industrielle, période où on observe l'instauration du travail à la chaîne, unappauvrissement de la population, et la création du prolétariat), les hommes vivent une existence tragique.

Cela les mène àse rattacher à une croyance consolatrice : Dieu apparaît alors comme une lumière qui les aide à supporter la difficulté duquotidien.

La religion telle que l'observe et l'analyse Marx est un besoin fondamental chez la classe ouvrière, elle seule leurpermet de continuer à mener leur vie malgré la dureté de cette dernière, et malgré l'absence de tout changement oud'amélioration.

Déjà, au Moyen-âge, lors des messes religieuses, le clergé réconfortait les pauvres en leur promettant l'accèsà une richesse spirituelle et l'entrée au paradis.

Dans le texte biblique, il est écrit que les plus démunis seront heureux carc'est la croyance en Dieu qui leur permettra d'accéder au paradis.

On retrouve un phénomène similaire aujourd'hui ; en effet,une grande partie de la communauté catholique se trouve en Amérique latine et en Afrique dans les régions rurales et peudéveloppées.

A l'inverse, en Occident, et particulièrement dans les grandes métropoles, le phénomène religieux est demoins en moins présent.

Si Marx décrit le rapport à la religion comme un besoin social et économique, Freud aborde cette dépendance commeétant un besoin psychologique.

Il faut rappeler que Freud est le fondateur de la psychanalyse.

C'est en effet lui qui découvrel'existence de l'inconscient et qui décrit le fonctionnement complexe du psychisme.

En analysant les comportements desenfants, Freud constate que ces derniers ont besoin d'être rassurés et punis.

Ces deux fonctions, durant l'enfance, sontassurées par les parents.

Or, l'enfant devenu adulte doit se prendre en main seul ; c'est donc à lui de se rassurer face auxdifficultés de la vie, et de s'auto-punir s'il vient à enfreindre la morale.

Or, Freud observe que cette double tâche est difficileà effectuer.

C'est ainsi que l'homme crée Dieu le père, une puissance transcendante dont le but est de nous rassurer (avec parexemple l'image du paradis) et en même temps de nous punir, avec la menace de l'enfer.

Face à la peur de l'inconnu, etparticulièrement de cet inconnu insurmontable qui est la question de la mort, l'homme a besoin d'être réconforté avec unepromesse, celle écrite dans les textes religieux.

Freud décrit ce phénomène mais sans y adhérer.

Pour le psychanalyste, c'està l'homme adulte, avec la force de son psychisme, d'assumer seul sa vie et la difficulté de l'existence.

La religion est doncpour Freud un refuge qu'il critique violemment.

La religion est un besoin car l'homme parvient difficilement à vivre sans cesrepères que la religion lui apporte.. »

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