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Explication de Texte - Euthyphron

Publié le 17/12/2021

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1 Euthyphron - Explication de texte Euthyphron, ou Sur la Piété, est une œuvre appartenant aux dialogues de jeunesse de Platon, et s’interrogeant sur la nature de l'eusébie, du respect dû aux dieux. Socrate est accusé de corrompre la jeunesse et d'impiété par Mélétos en graphè, procès public, et rencontre Euthyphron, qui accusant son père d’être coupable de meurtre, affirme le faire par piété. Au cours de l'œuvre, Socrate questionne Euthyphron sur l’essence de ce qui est pieux et de ce qui est impie, car lui, devin et expert dans le domaine des dieux, se targue de tout savoir de la piété. Socrate, considérant Euthyphron avec une distance moqueuse, lui demande donc de lui enseigner ce savoir. Quelle est la nature propre du pieux et de l’impie? Est-il possible, en donnant des exemples de choses ou d’actes pieux et impies, de découvrir la nature même de ce qui les rend pieux ou impies? Cette nature est-elle établie et convenue de part la tradition, ou est-elle unique et juste en elle-même, comme respectant une loi divine? Socrate propose donc de distinguer ce qui est pieux de ce qui est impie, l’un ne pouvant être à la fois l’autre, et avance ensuite que c’est en vertu de leur nature pieuse que les choses pieuses sont pieuses, et que celles qui ne le sont pas sont impies. Après avoir affirmé qu’est pieux le fait de poursuivre en justice une personne coupable d’un crime, quelle que soit cette personne, et qu’est impie le fait de laisser une personne coupable non poursuivie, Euthyphron produit plusieurs exemples de choses pieuses ou impies. Se référant au modèle divin, il affirme qu' être pieux c’est d’agir en accordance avec les dieux. Socrate, admettant que la raison même de sa présence au tribunal est son incrédulité quant aux histoires des dieux, lui fait remarquer que des exemples de choses pieuses et de choses impies ne sont pas l’essence même de la piété. Il réitère sa question, à savoir quelle est la nature même de la piété, en raison de laquelle une chose peut être qualifiée de pieuse ou non? Au commencement, Euthyphron et Socrate s’accorde sur la nature unique de la piété et de l’impie, avant de questionner leur signification. La piété ne peut être qu'...

« 2 être son opposé.

Pour que la définition d’un concept soit acceptée par Socrate, il faut que celle-ci soit absolue et inchangeable, nous entendrons par absolue qu’elle ne soit pas relative à autre chose, et par inchangeable que sa nature ne puisse être qu’une, et ne puisse dif férer d'elle-même. Chaque nouvelle définition donnée à travers l'œuvre par Euthyphron et par Socrate devra être questionnée en accord avec cette première af firmation, et chaque argument se verra vérifié en rapport avec celle-ci. Euthyphron définit d’abord la piété en présentant un exemple, le sien, d’un acte pieux, celui de poursuivre le coupable d’un crime, peu importe de qui il s’agisse, car telle est la loi.

Être pieux serait tout d'abord respecter la loi, et pour Platon, respecter la loi est un des aspects principaux pour mener une vie juste ( La République, II et III). La première définition donnée ici de la piété s’apparente donc à la justice, dans le sens de la légalité d’un acte.

Il mentionne ensuite qu’une personne coupable d’un crime est “l’auteur d’un acte impie”, et donc assigne à l'impiété une valeur de criminalité, d'illégalité, et poursuivant notre raisonnement précédent, d’injustice.

Ainsi, pour Euthyphron, il est pieux de respecter la loi et de punir ceux qui ne la respectent pas.

La valeur d’une chose pieuse tient dans son rapport avec la loi, et par extension avec la justice, et dépend donc d’un ensemble de traditions et de pratiques convenues dans une société donnée. Définir la piété uniquement par sa valeur légale et traditionnelle présente un problème.

En ef fet, ces traditions ne sont pas absolues et uniques, mais relatives à un contexte culturel et sociétal, et nous avons admis précédemment que la nature de la piété est unique et propre a elle-même, qu’elle ne pouvait être à la fois pieuse et impie : elle ne peut pas être de nature changeante, telle que la loi et les traditions.

Euthyphron a recours au mythe pour approfondir et illustrer son propos.

En se comparant à Zeus pour justifier son action, Euthyphron présente une nouvelle définition d’une chose pieuse, qui est une chose juste pour les dieux, non pas uniquement pour les hommes.

L ’action de celui-ci est pieuse car Zeus a agit de la même façon, et Zeus est considéré comme “le plus juste parmi les dieux”.

Le problème posé par cette définition est évident pour Socrate, qui soulève ce point plusieurs pages plus tard, a savoir que ce qui semble juste à Zeus ne l’est probablement pas pour Cronos.

De même, ce qui est juste pour un dieu ne l’est peut être pas pour un autre dieu.

Une action peut donc être à la fois pieuse et impie, plaisant a un dieu et pas à un autre.

La piété, qui ne peut être relative, ne peut pas se définir par ce qui est jugé juste par les dieux, car les idées de ceux-ci dif fèrent et s’opposent à ce sujet. 2. »

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