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Explication de Texte: Mill, L'Utilitarisme : Le bonheur digne de l'homme

Publié le 29/11/2011

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D'où le problème, si le bonheur devient plus inaccessible au fur et à mesure du développement de nos capacités intellectuelles et morales : il faut choisir ou le bonheur ou ces capacités. Pour MILL c'est mal poser le problème. Le poser ainsi c'est confondre deux idées : bonheur et satisfaction.  A la lecture de ce texte, deux questions peuvent se poser : d'abord, ce à quoi l'homme dit supérieur ne renoncerait jamais volontairement (usage de son entendement, savoir, moralité), n'y renonce-til pas involontairement, sans y faire attention ? Par distraction ? L'abêtissement, l'abrutissement, échapper à soi, comme si l'on était dans un malheur extrême, alors qu'on ne l'est pas. En y renonçant, ne renonce-t-il pas aussi à la possibilité d'un bonheur commun. Ce bonheur commun, en quoi peut-il consister ? En ce que les imbéciles deviennent plus intelligents, les ignorants plus instruits et les vauriens, les égoïstes plus moraux et généreux. N'est-ce pas l'idéal de

« donc d'une morale eudémoniste mais qui, à l'opposé de l'égoïsme, insiste sur le fait qu'il faut considérer le bien-êtrede tous et non le bien-être du seul agent acteur.

MILL dans ce texte, veut nous montrer qu'il a raison et lesdifférents sens de bonheur de tout être humains sur terre.Même si les gens n'ont pas le même usage de leur intelligence, ne sont pas instruits au même point et n'ont pas lesmêmes principes moraux, ils sont néanmoins des désirs communs.

Ces désirs on peut les qualifier, comme le faitEpicure, de naturels et nécessaires, ce sont les désirs propres à l'humanité.

Toutefois même convaincus que cesdésirs communs seraient mieux satisfaits au prix de cette triple régression, ils n'accepteraient pas.

Donc lasatisfaction n'est pas la valeur suprême.Mais pour quelles raisons MILL envisage-t-il l'hypothèse d'un renoncement imaginaire ? D'abord pour des raisons decirconstance, un malheur extrême, tellement approprié, incorporé pour reprendre l'expression d'ALAIN, qu'il s'agit dese fuir soi-même (exemple, deuil, dépression, séparation, fatigue d'être soi).

On a tellement l'impression que lemalheur adhère à soi, qu'il est constitutif de l'existence, qu'il est difficile de comprendre qu'il n'en est pas de mêmepour le bonheur.MILL veut prouver que plus l'homme a des capacités et plus en fait il a celle d'être affecté, d'être sensible aumalheur, d'être lucide, d'une part, et d'autre part d'être exigeant en matière de bonheur, au point que ce qui leguette c'est une impossibilité d'atteindre ce bonheur.

Cela rapproche MILL de KANT, en tout cas pour ce quiconcerne la raison, le bonheur consiste-t-il dans la connaissance et dans les lumières ? (Fondements de lamétaphysique des moeurs, II° section): “ Nous remarquons que plus une raison cultivée s'occupe de poursuivre lajouissance de la vie et du bonheur, plus l'homme s'éloigne de vrai contentement.

Voilà pourquoi chez beaucoup, etchez ceux-là mêmes qui ont fait de l'usage de la raison la plus grande expérience, il se produit, pourvu qu'ils soientassez sincères pour l'avouer, un certain degré de misologie, c'est-à-dire de haine de la raison.

En effet, après avoirfait le compte de tous les avantages qu'ils retirent, je ne dis pas de la découverte de tous les arts qui constituent leluxe ordinaire, mais même des sciences ( qui finissent par leur apparaître aussi comme un luxe de l'entendement),toujours est-il qu'ils trouvent qu'en réalité ils se sont imposé plus de peines qu'ils n'ont recueilli de bonheur ; aussi, àl'égard de cette catégorie plus commune d'hommes qui se laissent conduire de plus près par le simple instinct naturelet qui n'accordent à leur raison que peu d'influence sur leur conduite, éprouvent-ils finalement plus d'envie que dedédain ”.Mais MILL n'ira pas jusqu'à dire comme Kant que le bonheur et le devoir s'opposent, que la recherche du bonheurpeut conduire aussi bien au vice qu'à la vertu.D'où le problème, si le bonheur devient plus inaccessible au fur et à mesure du développement de nos capacitésintellectuelles et morales : il faut choisir ou le bonheur ou ces capacités.

Pour MILL c'est mal poser le problème.

Leposer ainsi c'est confondre deux idées : bonheur et satisfaction.A la lecture de ce texte, deux questions peuvent se poser : d'abord, ce à quoi l'homme dit supérieur ne renonceraitjamais volontairement (usage de son entendement, savoir, moralité), n'y renonce-til pas involontairement, sans yfaire attention ? Par distraction ? L'abêtissement, l'abrutissement, échapper à soi, comme si l'on était dans unmalheur extrême, alors qu'on ne l'est pas.

En y renonçant, ne renonce-t-il pas aussi à la possibilité d'un bonheurcommun.

Ce bonheur commun, en quoi peut-il consister ? En ce que les imbéciles deviennent plus intelligents, lesignorants plus instruits et les vauriens, les égoïstes plus moraux et généreux.

N'est-ce pas l'idéal dela Cité chez Aristote, fondée sur la philia, l'amitié de tous pour tous, dont le but est de réaliser le bonheur communpar la justice, l'éducation et la vie contemplative ?Ce bonheur distinct de la satisfaction n'est-il pas accessible à tous ? Pour conclure, ce texte de MILL questionne les rapports du bonheur avec l'excellence humaine, excellenceintellectuelle et morale.

Plutôt que de dire comme Aristote que le bonheur consiste dans cette excellence, oucomme Kant que le bonheur est contradictoire avec cette excellence, il affirme que le bonheur est proportionnel àcette excellence.

Ce qui pose le problème de la possibilité du bonheur pour tous.

Cela dépend d'une chose : que lesêtres dits supérieurs soient toujours attentifs à cette excellence, qu'ils n'y renoncent pas par divertissement etqu'ils en fassent bénéficier les autres, alors le bonheur commun ne sera pas une illusion commune.

C'est sans doutepourquoi le bonheur est toujours une idée neuve.. »

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