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EXPOSE EN PHILOSOPHIE ET HISTOIRE ET GEO: la corruption

Publié le 27/04/2023

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« Introduction La corruption est la perversion ou le détournement d'un processus ou d'une interaction avec une ou plusieurs personnes dans le dessein, pour le corrupteur, d'obtenir des avantages ou des prérogatives particulières ou, pour le corrompu, d'obtenir une rétribution en échange de sa complaisance.

Elle conduit en général à l'enrichissement personnel du corrompu ou à l'enrichissement de l'organisation corruptrice (groupe mafieux, entreprise, club, etc.).

Il s'agit d'une pratique qui peut être tenue pour illicite selon le domaine considéré (commerce, affaires, politique…) mais dont le propre est justement d'agir de manière à la rendre impossible à déceler ou à dénoncer.

Dès lors quelle est la corruption ?dans un exposé bien détaillé et argumenté nous parlerons de la corruption. I- Les acteurs de la corruption Elle peut concerner toute personne bénéficiant d'un pouvoir de décision, que ce soit une personnalité politique, un fonctionnaire, un cadre d'une entreprise privée, un médecin, un arbitre ou un sportif, un syndicaliste ou l'organisation à laquelle ils appartiennent.

Le trafic d'influence est une forme de corruption 1- Origine du pot-de-vin À l’origine, le « pot » était le récipient de terre cuite ou d’étain dans lequel l’on servait le vin ou la bière.

Dans la culture occidentale, on offre à une personne un « pot à boire » par sympathie ou en échange d’un petit service rendu :   l’expression « donner un pot-de-vin » apparaît au début du XVIe siècle avec une connotation très innocente qui signifiait simplement « donner un pourboire ».

Ce pot pouvait être soit le liquide lui-même (le vin ou la bière), soit quelques pièces de monnaie ne représentant qu’une valeur symbolique ; au fil des siècles, cette coutume a pris une connotation plus péjorative et est devenu synonyme d’illégalité et de corruption.

La valeur de ce « pot » a pris une valeur beaucoup plus importante, qu’elle soit monétaire ou matérielle, désignée par le terme « corruption ». 2- Définitions a- Problèmes de définition Il est difficile de proposer une définition de la corruption qui convienne à tous les pays et toutes époques ; les définitions avancées servent souvent à établir des rapports de domination entre pays du nord et pays "sous-développés" (considérés comme plus corrompus) ; elles ont pu être jugées paternalistes et eurocentrées4.

Ainsi l'anthropologue Olivier de Sardan fait remarquer que des pratiques africaines comme le don ou les actes de solidarité sont regardées ailleurs comme des formes de corruption.

Pour sa part, Bo Rothstein (en) adopte une position plus universaliste ; il considère que toutes les sociétés s'accordent à valoriser l'impartialité dans la sphère politique, il admet que toutes les sociétés n'interprètent pas de la même manière la distinction entre la sphère politique et la sphère privée, mais pense qu'elles aspirent généralement à les séparer pour éviter les préférences injustes et le népotisme b- Transparency International Selon Transparency International, « la corruption consiste en l’abus d'un pouvoir reçu en délégation à des fins privées ». Cette définition permet d'isoler trois éléments constitutifs de la corruption : l’abus de pouvoir ; à des fins privées (donc ne profitant pas nécessairement à la personne abusant du pouvoir, mais incluant aussi bien les membres de sa proche famille ou ses amis) ; un pouvoir que l’on a reçu en délégation (qui peut donc émaner du secteur privé comme du secteur public). Tranparency utilise également parfois cette définition : « abus de pouvoir à finalité d’enrichissement personnel ». 3- Instances européennes L'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe définit la corruption comme « l'utilisation et l'abus du pouvoir public à des fins privées ».Pour la Commission des communautés européennes, « la corruption est liée à tout abus de pouvoir ou toute irrégularité commis dans un processus de décision en échange d'une incitation ou d'un avantage indu ». La définition donnée par le groupe multidisciplinaire sur la corruption du Conseil de l’Europe est légèrement différente : « la corruption est une rétribution illicite ou tout autre comportement à l'égard des personnes investies de responsabilité dans le secteur public ou le secteur privé, qui contrevient aux devoirs qu'elles ont en vertu de leur statut d'agent d'État, d'employé du secteur privé, d'agent indépendant ou d'un autre rapport de cette nature et qui vise à procurer des avantages indus de quelque nature qu'ils soient, pour eux-mêmes ou pour un tiers ».

Le groupe multidisciplinaire sur la corruption (GMC) insiste sur la difficulté de cerner avec exactitude les bornes légales du phénomène mais rappelle que sa nature relève de l'abus de pouvoir ou de l'improbité dans la prise de décision. 4- Banque mondiale La Banque mondiale retient la définition suivante pour la corruption : « Utiliser sa position de responsable d’un service public à son bénéfice personnel 5- Nations unies L'Institut international de planification de l'éducation de l'UNESCO a étudié plus particulièrement la corruption dans l'éducation.

À ce titre, il donne la définition suivante : « une utilisation systématique d'une charge publique pour un avantage privé, qui a un impact significatif sur la disponibilité et la qualité des biens et services éducatifs et, en conséquence, sur l'accès, la qualité ou l'équité de l'éducation » II- Causes Mauvaise gouvernance : cadre législatif flou, système judiciaire inadéquat, manque de transparence et de responsabilisation, manque de liberté de la presse.  Absence de toute politique anti-corruption préventive et de prise de conscience de l'importance des questions comme l'éthique professionnelle, les conflits d'intérêts (pour éviter par exemple que les personnes entrent dans les conseils municipaux pour y défendre leurs propres intérêts fonciers, entrepreneuriaux ou autres ; manque de réflexe de se "désengager" de certaines décisions), le refus des cadeaux et autres avantages qui finissent par créer des relations troubles ou mal perçues par les tiers (y compris les cadeaux de fin d'année).  Institutions faibles : fonctionnaires à forte autorité ayant peu de comptes à rendre, responsables officiels attirés par des rémunérations coupables et ayant des salaires faibles, facteurs culturels ayant trait au mode de contrôle dans l'administration ou à la croyance au « droit aux bénéfices » des responsables administratifs.  Faibles salaires : l'administration publique de nombreux États prévoit des salaires relativement faibles pour certains de leurs agents ; typiquement les médecins, les policiers (corruption policière (en)), par exemple les douaniers sont les victimes faciles du système où la culture admet qu'il n'est pas besoin de les payer [de manière décente] étant donné qu'ils peuvent tirer un avantage occulte de leurs fonctions.  Culture administrative et corporatiste peu propice générant des craintes et qui dissuade toute dénonciation (ou simple remise en cause d'un système affecté) par les éléments intègres ou simplement désireux d'appliquer les règles existantes ; esprit de revanche du groupe et des supérieurs imposant des sanctions déguisées au lieu de valoriser l'intégrité (d'où la nécessité de véritables mesures et politiques de protection de la vie professionnelle des « lanceurs d'alerte » et éventuellement de leurs proches).

L'absence de dispositifs de codes de déontologie et de prévention des conflits d'intérêt fragilise également l'intégrité professionnelle.  Aspects culturels : le développement de la corruption est quelquefois attribué partiellement à des perversions de valeurs culturelles, lorsque par exemple la notion de respect ou de soumission à l'autorité est détournée de ses objectifs.

Une étude menée en 2006 (sur un échantillon toutefois limité de 193 étudiants issus de 43 pays) semble montrer une corrélation entre la propension à offrir des pots-de-vin et le degré de corruption existant dans le pays d'origine 2- Corruption post-conflit Les pays les plus affectés par la corruption sont souvent des pays qui sortent de périodes de guerres.

Durant le conflit même, la corruption se développe considérablement.

Pour signer des accords de paix, il a fallu faire des concessions, généralement, à d'anciens chefs de guerre corrompus, et leur garantir l'impunité.

Ces dirigeants sans scrupules, une fois intégrés dans le nouveau jeu politique, font obstacle à l'établissement d'une justice impartiale qui menacerait leurs intérêts.

Ils sapent ainsi les efforts en vue d'un redressement durable du pays.

Les spécialistes des sociétés post-conflit soulignent la place centrale qu'il convient d'accorder à la lutte contre la corruption dans tout programme d'aide internationale, sous peine de compromettre la stabilité du pays difficilement conquise après la guerre. Les interventions internationales post-conflit, longtemps considérées comme «une technique neutre », qui aide les sociétés post-conflit à devenir pacifiques, démocratiques, prospères, ont fait l'objet de nombreuses critiques.

Plusieurs pays où le redressement après la guerre est grevé par la corruption avaient bénéficié de programmes d'aide internationale, dans lesquels la lutte contre la corruption avait été reléguée au second plan, en particulier le Mozambique, la Bosnie-Herzégovine, le Timor oriental, l'Afghanistan, le Kosovo, la Palestine et le Liban. Les causes de ce relatif désintérêt porté à la lutte contre la corruption sont multiples.

D'une part, les donateurs internationaux craignent, en dénonçant les gouvernements locaux, d'être empêchés d'intervenir, et de livrer à elles-mêmes, sans aide internationale, des populations fragilisées par la guerre.

D'autre part, ils sont parfois impliqués eux-mêmes dans la corruption. Enfin, les donateurs étrangers modulent leur aide à la reconstruction en fonction de leurs intérêts géostratégiques propres..... »

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