Faut-il des instruments pour penser ?

Nous avons besoin d?instruments pour penser, et il s?agit désormais de voir en quoi ces derniers participent fondamentalement à l?acte de penser, permettant ainsi de le définir. Tout d?abord, la pensée est construction formelle. Elle répond à des règles logiques. Ensuite, en terme de contenus, elle fait aussi appel à des instruments : une pensée ne peut s?élaborer sans concepts. Elle peut même faire appel à la pensée des autres à condition que le sujet pensant examine au préalable et de manière critique la théorie qu?il utilise pour appuyer et construire sa propre pensée. C?est peut-être Hegel qui va le plus loin sur cette question de la nécessité d?instruments pour penser en disant que  « c?est dans les mots que nous pensons ». Ici, la pensée est définie comme fondamentalement verbale, sa nature même est dans son instrument essentiel (le langage) sans lequel aucune pensée n?est possible.   C?est dans le mot que nous pensons. Nous n?avons conscience de nos pensées, nous n?avons de pensées déterminées et réelles que lorsque nous leur donnons la forme objective, que nous les différencions de notre intériorité [?]. C?est le son articulé, le mot, qui seul nous offre une existence où l?externe et l?interne sont intimement unis.