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FAUT-IL DONNER UN SENS À LA SOUFFRANCE ?

Publié le 15/03/2004

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. Toute souffrance a-t-elle nécessairement un sens ? Si on doit lui donner, c'est qu'il est loin d'être évident. Comment en effet, justifier l'agonie d'un enfant. Certains y verront même l'une des preuves manifestes de la non-existence de Dieu comme Camus... Les souffrances ne sont-elles pas absurdes et insensées ? Donner un sens, est-ce chercher une justification, une légitimation de la souffrance ? Ou encore, un but, une finalité ? Par exemple, le dolorisme recherche une rédemption dans et par la souffrance. Le comble de l'absurde ne serait-il pas de souffrir pour rien, comme gratuitement ? La souffrance psychologique peut-être nécessaire lorsqu'il s'agit de faire un deuil après la perte ou une séparation.

Au premier abord, il est important de bien définir ce qu'est la souffrance. Si il était seulement question de mettre fin à la douleur, le problème serait bien vite résolu. En effet nous disposons d'une multitudes de moyens « d'éradiquer « la douleur physique. Mais la souffrance est bien plus radicale que la douleur bien qu'étroitement liée.  Cela dit existe-t-il qu'une seul « sorte « de souffrance ? Deux personnes qui souffrent du même mal, vivent-t-ils la même souffrance ? Chaque-un ne donne t-il pas son propre sens à sa souffrance ? Ne peut-on souffrir dans la joie ? Enfin une fois « écrasé « par la souffrance pouvons-nous encore lui donner un sens ?

« Celui qui est souffre est malheureux, il est atteint dans sa dignité, blessé dans sa chair, révolté contre le sort, ilpeut aussi être blessé dans sa chair.

Nous parlerons alors de douleur, pour désigner une souffrance physique.

Lasouffrance morale comme une déchirure au sein de notre intimité, elle est vexation, elle est humiliation, elle estsentiment de détresse, de misère.

Nous opposons communément à la souffrance le bonheur, sentiment de bien êtrecomplet, de plénitude intérieure, d'accomplissement de soi.

Celui qui souffre se sent au contraire très mal, il estdans le mal- heur, il se sent vide, il se sent diminué, réduit à une petite chose en proie à cet état de souffrance.

Ilne s'agit évidemment pas de se lamenter sur l'existence de la souffrance, de chercher des « remèdes » miracles oude s'épancher lyriquement (voire avec une certaine délectation sado- masochiste...).

Il faut se demander si on doitdonner un sens à la souffrance.

Au nom de quoi devrait-on donner un sens à la souffrance ? Autrement dit, c'estmoins la souffrance comme telle qui fait question ici, que les essais de lui donner sens (de la comprendre ; de luitrouver une solution dans les dissolutions suspectes peut-être...).

Il faudra distinguer avec finesse ce qui relève dela souffrance physique, psychique et morale.

La souffrance morale comme la douleur physique sont des expériencesnégatives que l'action humaine s'efforce de comprendre et de surmonter.

Mais, la souffrance n'est pas absurde : elleest révélatrice de la condition humaine, de la difficulté d'être, et peut par contraste donner tout son prix à unbonheur lucide et authentique.

Toute souffrance a-t-elle nécessairement un sens ? Si on doit lui donner, c'est qu'ilest loin d'être évident.

Comment en effet, justifier l'agonie d'un enfant.

Certains y verront même l'une des preuvesmanifestes de la non-existence de Dieu comme Camus...

Les souffrances ne sont-elles pas absurdes et insensées ?Donner un sens, est-ce chercher une justification, une légitimation de la souffrance ? Ou encore, un but, unefinalité ? Par exemple, le dolorisme recherche une rédemption dans et par la souffrance.

Le comble de l'absurde neserait-il pas de souffrir pour rien, comme gratuitement ? La souffrance psychologique peut-être nécessaire lorsqu'ils'agit de faire un deuil après la perte ou une séparation.

La souffrance est aussi symptôme, signe de la maladie,signe d'un mal-être corporel.

En ce sens, elle a un sens déjà, mais un sens de fait.

Elle m'avertit d'undysfonctionnement de mon corps.

Que l'on songe ici aux expériences les plus quotidiennes de la souffrancephysique.

Pour Épicure, la souffrance est pure négativité.

L'hédonisme donne les moyens de ne plus souffrirphysiquement et psychiquement (cf.

les concepts d'aponie et d'ataraxie).

Le problème vient de la question de lanécessité même, de la légitimité de la souffrance : pourquoi souffrir ? Au nom de quoi ? Pourquoi ne peut-on vivresans souffrance ? Quel ordre du monde peut justifier cela ? Rendre sensé, c'est justifier et donc accepter.

Dieun'est-il pas responsable de la souffrance du monde ? Ou au contraire, la négativité présente dans le monde, n'est-elle pas imputable à la seule liberté humaine ? On touche ici au problème central de la Théodicée de Leibniz. 1) Justifier le mal et la souffrance ? La théologie chrétienne n'a cessé dans son histoire d'être confrontée au problème du mal, dont elle a dit et redit, àtravers la variété de ses langages, qu'il ne se pose que par rapport à Dieu, lequel, en tant que créateur etresponsable du tout de l'existence, ne semble pas pouvoir être tenu pour innocent du mal qui est dans le monde,mais que ce problème est résolu par un recours à ce même Dieu, qui, comme parlent saint Augustin et saint Thomas,est capable dans son infinie puissance de tirer toujours du mal un imprévisible bien.

Aussi les penseurs antiques etchrétiens par l'idée de théodicée (terme désignant la justification de la bonté de Dieu (thèse de l'optimisme, en dépitdu mal inhérent au monde.) : vont expliquez le mal dans la mesure où, condition d'un bien sans lui impossible sansune source possible du mal, le témoin d'une foi n'atteindrait pas la sublimité du martyre, il rend le tout meilleur etplus parfait ; affirmation que le mal en lui-même n'est que manque et privation, donc absence d'être, d'où il suit que Dieu qui est l'Être et le créateur des êtres ne saurait être appelé à répondre de ce non-être qu'est le mal ; responsabilité du mal inscrite au débit d'une liberté , celle de l'ange ou celle de l'homme , qui, participant du néantpar sa finitude, se trouve ainsi exposée à faillir par une déficience proprement ontologique ( déficience de l'être) .

Lediscours théologique (et, de l' Hymne à Zeus de Cléanthe à la Théodicée de Leibniz, contraint le mal à avouer que, si terrifiant soit-il, il n'a d'autre réalité que celle du vide ou du défaut ; ce rien.

La souffrance, est une privationd'exister dans une pleine mesure, son être est un manque, un défaut dans l'existence, non quelque chose de positif.Mais ce vide ontologique n'est-il pas absurde, dépourvu de sens ? 2) Le sens de la souffrance se trouve dans le tout. Pour être concis sur le problème de l'origine de la souffrance chez Leibniz.

On peut dire que la raison des parties est dans le tout ; Dieu n'est auteur que de ce dont il assume la raison, savoir l'harmonie universelle.

On peutmême dire que, ce Dieu supposé, toute cette série s'ensuit avec des maux (les péchés, la damnation, la trahison deJudas, etc.

dont le contraire n'implique pas contradiction) qui ne sont nécessaires que par accident.

Le vouloir divinse définit par sa raison suffisante et celle-ci est l'harmonie du tout.

Seul l'homme ou le diable peuvent vouloir lepéché : leur colère contre l'harmonie universelle est aussi folle que celle d'un calculateur maladroit contre les règlesde l'arithmétique.

La source du mal et de l'imperfection est dans les formes ou idées des possibles et non dans lamatière.

Celle-ci est un effet de la volonté de Dieu qui n'est pas l'auteur des formes ou des idées des possibles quisont éternellement inscrites dans son entendement.

Le rapport des formes à la matière est comparé par Leibniz àcelui des bateaux au courant de la rivière qu'ils descendent : certains arrivent au terme plus vite que d'autres.

Ainsi,le courant est bien la cause du mouvement du bateau, mais il n'est pas la cause de son retardement dû à la priseque sa forme donne aux éléments, c'est-à-dire son tirant d'eau : (p.

120) Théodicée : « Et Dieu est aussi peu la cause du péché que le courant de la rivière est cause du retardement du bateau.

» Cependant, toutes les formes(idées possibles) ne sont pas dans la cause puisque seul le meilleur ensemble de compossibles abordent la matièrepour s'y actualiser et y voir ses éléments se différencier.

La source du mal est donc dans les « formes possiblesantérieures aux actes de la volonté de Dieu même si Dieu concourt au mal dans l'exécution actuelle qui introduit sesformes dans la matière.

» (p.

341, Théodicée ) Leibniz met Dieu hors litige sans avoir pourtant à le mettre hors de cause.

La souffrance et le mal proviennent tout simplement de la liberté humaine.. »

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