Devoir de Philosophie

Faut-il éviter les idées abstraites ?

Publié le 20/11/2012

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Remarques liminaires : a) ce qui suit n’est qu’un plan détaillé, et non une dissertation complète : lors de la rédaction finale, il conviendra surtout de ne pas se contenter de juxtaposer les arguments, et de développer certainement davantage ; b) tout ce qui figure ici entre crochets droits, toute indication correspondant à la démarche suivie, comme les numéros des paragraphes, devront disparaître dans un devoir. [Introduction] [Pourquoi cette question ?] Des idées abstraites, du latin abstractus, « séparé de «, ne représentent par définition qu’un aspect isolé par la pensée d’une réalité complexe formée de multiples aspects et pouvant être envisagée sous de multiples points de vue : par exemple les idées de forme, de grandeur, de couleur, de saveur, de nombre. À l’opposé, une idée concrète est une idée permettant de se représenter directement l’objet pensé : par exemple l’idée de tel livre, de la Lune ou de Socrate. Pour l’opinion commune, les idées abstraites ne sont formées que par des esprits purement spéculatifs dont les préoccupations sont infiniment éloignées du réel ou du quotidien des hommes, et rien ne vaut davantage que la réalité prétendument concrète. Mais les idées abstraites peuvent-elles seulement être évitées ? [Position du problème :] Les idées abstraites sont-elles à déconsidérer, ou bien sont-elles proprement incontournables, en philosophie comme dans les sciences ? [Annonce du plan :] Comment le sens commun se représente-t-il les idées abstraites ? En quoi les idées abstraites seraient-elles incontournables ? Comment se distinguent à cet égard la philosophie et les sciences ? [1ère partie :] Comment le sens commun se représente-t-il les idées abstraites ? 1) Les idées abstraites passent fréquemment pour être réservées à des intelligences supérieures, seules capables de les former et de les concevoir. Qu’on songe par exemple à certaines applications de la physique quan...

« 1) Les idées abstraites passent fréquemment pour être réservées à des intelligences supérieures, seules capables de les former et de les concevoir.

Qu'on songe par exemple à certaines applications de la physique quantique que seuls des physiciens de haut niveau paraissent capables de maîtriser, ou bien aux travaux les plus récents des mathématiciens contemporains que le public même cultivé peine à suivre. 2) Les idées abstraites paraissent obscures et difficiles.

On croit souvent qu'on en abuse pour mieux se soumettre les esprits profanes auxquels on tient un discours d'autorité, en abusant d'un jargon spécifique à ses compétences ou à sa spécialité.

Ainsi agirait l'ingénieur de recherche qui se ménagerait de la sorte un espace de liberté en se gardant soigneusement dans ses propos de laisser prise à la moindre critique. 3) Du point de vue de l'opinion, c'est certainement la philosophie qui constituerait le domaine par excellence des idées abstraites : celles de sujet transcendantal, d'aporie, de réduction eidétique, d'intentionnalité, de libre arbitre d'indifférence, et tant d'autres encore.

Mais sur ce point, la philosophie n'a rien à envier aux sciences, au droit ou à l'économie politique, dont le vocabulaire d'usage est au moins aussi étroitement spécialisé, nous allons le montrer. [Conclusion partielle :] Rien de plus délicat à appréhender que les idées abstraites, qui apparaîtraient sans doute d'autant plus abstraites à l'ignorant qu'elles lui seraient proprement inaccessibles. [2ème partie :] En quoi les idées abstraites seraient-elles incontournables ? 1) En réalité, il n'est rien de plus naturel et familier que les idées abstraites.

Le jeune enfant commence à s'en former dès qu'il se met à penser avec l'acquisition du langage.

Penser, c'est nécessairement abstraire à partir des mots de la langue qu'on parle, dont les signifiés sont les concepts spécifiques à cette langue.

Déjà percevoir les choses nous conduit nécessairement à abstraire certaines qualités particulières de ces choses en excluant d'autres propriétés, ce qui nous permet de les comparer.

C'est ainsi que nous pouvons acquérir une certaine expérience du monde qui nous entoure, mais aussi nous rappeler le passé que nous avons vécu.

Et une intelligence humaine qui serait dans l'incapacité d'abstraire, ce que nous pouvons toujours concevoir, mais qui ne saurait exister, serait une intelligence prisonnière de la pluralité et de la diversité des choses, à laquelle ne pourrait que toujours se révéler pour elle de la nouveauté, incapable par conséquent de se souvenir et de. »

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