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Fiche de lecture d'un petit texte d' Arthur Schopenhauer: « l'art d'avoir toujours raison »ou « dialectique éristique ».

Publié le 13/03/2011

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   Traduit de l'allemand par Dominique Miermont, éditions « Mille et une nuits «          Schopenhauer est un philosophe allemand du 19ème siècle connu pour son idéalisme Athée ainsi que pour sa misogynie. Ce petit ouvrage est particulièrement intéressant du fait qu'il nous parle de quelque chose qui nous concerne tous : l'art de convaincre un interlocuteur par le choix des arguments . En tant que philosophe, Schopenhauer ne nie pas que la vérité objective soit le but de la connaissance: tout homme en effet cherche le vrai. Mais, ce que l'auteur nous fait remarquer dans ce livre, c'est que cette recherche s'oublie vite dans la situation concrète d'une dialectique oratoire au profit d'un souci beaucoup plus narcissique et moins noble: celui d'avoir raison ! Dès lors que nous débattons d'un sujet avec un interlocuteur, nous sommes comme dans un duel, forcés de nous battre pour imposer notre vérité sans cesse mise à mal par l'adversaire . Il nous faut parer à tous les coups, trouver les arguments qui réduisent à néant le sien, jouer avec les mots etc... 

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« 3)pages 23 à 64 Il présente successivement et de manière claire les 38 stratagèmes qu'il a recensés pour avoir toujours raison surl'adversaire et assurer la victoire.Parmi ces stratagèmes, il y en a qui sont vraiment très simples à comprendre.

Ainsile stratagème 1 consiste à exagérer ce que dit l'adversaire pour fragiliser son affirmation .

En effet plus uneaffirmation est générale, plus elle est susceptible d'être remise en cause c'est pourquoi il faut réduire sa propreaffirmation le plus possible pour la rendre moins vulnérable.

Le stratagème 5 consiste à utiliser de fausses prémissesquand on s'aperçoit que les vraies ne peuvent pas être admises par son adversaire : on s'attache alors à trouverdes prémisses qui seront vraies « ad hominem » c'est à dire pour lui.

Le stratagème 8 prône de destabiliserl'adversaire en le mettant en colère de façon à le mettre hors d'état de porter un jugement correct.

Le stratagème10 nous demande de ruser en faisant croire à l'adversaire que la thèse que l'on veut soutenir est le contraire de lanôtre: ainsi il mettra tout son énergie à la contrecarrer et de ce fait nous apportera des arguments pour notrevéritable thèse.

Le stratagème 12 nous pouse à jouer sur le sens des mots lorsqu'ils n'ont pas une définition clairepar exemple la « piété » sera désignée par « bigotterie »ou par »superstition » de façon à,implicitement, faireadmettre ce que l'on veut démontrer sans l'avoir vraiment démontré.

Le 16 consiste à attaquer la personne sur sacohérence : quand l'adversaire dit quelque chose, on peut essayer de lui montrer que ce qu'il dit s'oppose à ce qu'ila déjà dit ou fait auparavant.

Le stratagème 26 consiste à retourner l'argument de l'adversaire contre lui-même:ainsi « c'est un enfant, il faut être indulgent « devient « puisque c'est un enfant, il faut le châtier pour qu'il nes'encroûte pas sur ses mauvaises habitudes ».

Le stratagème 28 n'est utilisable que lorsque l'on a des auditeursignorants: on avance alors un argument « ad auditores » c'est à dire qui n'est valable que pour eux et non pourl'adversaire qui sera jugé battu et qui ne pourra se défendre qu'en faisant une longue explication non compréhensiblepour les auditeurs, ceux-ci se rierons alors de lui et le tour est joué.

Stratagème 29: Quand on se pense battu ousur le point de l'être, il faut faire diversion : On se met alors à parler très sérieusement d'autre chose comme si celafaisait partie du débat : cela brouille l'adversaire qui perd alors le fil de ce qu'il soutenait .

Selon Schopenhauer ils'agit là d'un stratagème quasiment instinctif, spontané , que la plupart des gens appliquent sans calcul préalable.Le stragème 30 joue sur l'ignorance des gens et conciste à chercher des arguments d'autorité que l'adversaire nepeut pas rejeter soit parce que il ne les comprend pas , soit parce que il n'est pas spécialisé dans ce domaine .

Le31 consiste à se déclarer incompétent devant les arguments de son adversaire de façon à insinuer devant lesauditeurs qu'il s'agit d'inepties incompréhensibles.

Stratagème 32, on peut aussi disqualifier un argument del'adversaire en l'assimilant à une catégorie exécrable: ainsi parler d'une politique en la qualifiant de manichéismec'est lui retirer sa valeur , il s'agit toujours donc d'exagérer ce que dit l'adversaire pour le discréditer et le rendreinacceptable.

Stratagème 34: Quand on sent que l'adversaire se tait , il faut insister sur ce point car c'est le signeque ce point le perturbe.

Le stratagème 36 consiste à déconcerter l'adversaire en le noyant sous un flot de paroles.Enfin l'ultime stratagème, celui qu'on n'utilise qu'en dernier recours , quand on sent qu'on va perdre consiste à tenirdes propos blessants et grossiers en passant aux attaques personnelles .

Ces stratagèmes sont faciles à appliquerdès lors qu'on les comprend .

Il importe de ne pas se laisser impressionner par l'utilisation fréquente d'expressionslatines et grecques car elles sont toutes traduites par l'auteur lui-même. 4)Page 65 à 77 Il donne trois appendices qui précisent l'histoire de la logique, le sens des mots ainsi que des éléments pourcomprendre la logique d'Aristote.

Il s'agit là d'explications plus techniques et qui sont davantage liées à laconnaissance que l'on peut avoir de la logique aristotélicienne.

Elles n'ont pas d'importance par rapport à lacompréhension du texte; Conclusion Lire « l'art d'avoir toujours raison » apporte beaucoup à celui qui s'intéressse à l'art du discours car on y apprendque bien souvent le souci des hommes n'est pas de trouver la vérité mais d'avoir raison contre un adversaire .

On yapprend aussi comment de débrouiller dans un débat et résister aux attaques verbales.

L'éristique n'est pourtantpas pour autant la même chose que la sophistique car ce que les sophistes recherchent c'est le pouvoir et l'argenttandis que les dialecticiens veulent avoir raison .

Ils ne se soucient pas de la vérité mais ne la nient pas pourautant, ils savent que la vérité « est au fond du puits » c'est à dire qu'elle ne peut être découverte qu'à la fin de ladiscussion ce qui fait qu'il est essentiel de ne pas s'en préoccupper si l'on veut mener le débat à son terme.

Sichaque fois qu'un argument nous est opposé, on se laisse convaincre, aucun débat n'est possible.

Il faut doncrester ferme dans ses convictions et se battre sans se laisser entamer si l'on veut que le débat signifie quelquechose.. »

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