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Hector Berlioz

Publié le 22/02/2012

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En France, parmi la brillante génération des artistes romantiques que l'on désigne par la date évocatrice de 1830, Hector Berlioz est le seul compositeur dont le nom soit resté célèbre et même populaire. De son vivant, bien qu'il fût combattu et dénigré, on sentait déjà en lui une force créatrice ; et Théophile Gautier, exprimant dès 1848 l'opinion des cénacles d'avant-garde, déclarait dans un article clairvoyant : "Victor Hugo, Eugène Delacroix et Berlioz, voilà la Trinité du ciel romantique." Né à la Côte Saint-André (Isère), le 11 décembre 1803, envoyé à Paris pour faire des études médicales (1821), il s'oriente vers la musique. En 1826, il entre au Conservatoire, accueilli par un maître vraiment providentiel, Lesueur. Déjà Berlioz faisait connaître ses essais par des exécutions publiques. Il était grisé, dans les groupes des artistes Jeune-France, par la fièvre du romantisme. L'Hamlet de Shakespeare est représenté à l'Odéon. Sur Berlioz, premier "coup de foudre" (1827). Il s'enthousiasme, il s'exalte. L'année suivante, autre "coup de foudre" : la Société des Concerts, au Conservatoire, se fonde pour révéler Beethoven aux Parisiens... En même temps, la vogue du Freischütz fait connaître l'instrumentation dramatique et pittoresque de Weber.
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« Alors commencent de sombres années.

Il compose un grand Te Deum : le pouvoir impérial n'en veut pas.

Il fondeune "Société philharmonique" : le public ne vient pas.

Malgré tout, il écrit une Oeuvre nouvelle, de dimensionsrestreintes, pour quelques solistes et petit orchestre : l'Enfance du Christ.

Ce triptyque religieux est acclamé(1854).

Il commence une autre Oeuvre, Les Troyens, et versifie son livret, sur un sujet tiré de l'Enéide de Virgile.Malade, accablé par une précoce vieillesse, mais toujours nerveux et frémissant, il fait démarches sur démarches.L'Opéra refuse Les Troyens mais il monte Tannhäuser, qui d'ailleurs succombe à une scandaleuse cabale (1861).Enfin, sur une scène de second ordre, Les Troyens, n'obtiennent qu'un succès d'estime (1863).

Hector Berlioz, ainsique la Didon de sa partition, pouvait dire : "Ma carrière est finie." Il n'avait que soixante ans.

Amaigri, la voix presque éteinte, il ne quittait plus guère la chambre.

Parfois, quand ilrevenait dans le monde des vivants, on hésitait à l'aborder : taciturne, sinistre comme un oiseau de nuit, farouche,drapé dans un vaste carrik, il incarnait le fantôme du désespoir. A bout de forces, il fit encore des tournées de concerts à l'étranger, écrivit même une courte fantaisie théâtrale,Béatrice et Bénédict...

Enfin, le 8 mars 1869, dans son chétif appartement de Paris, il s'éteignit doucement.

Ilmourait désespéré.

Avec lui, pensait-il, son Oeuvre entière, à laquelle il avait donné toutes ses forces profondes etson génie même, allait sombrer dans un oubli définitif.

Elle ressuscita, peu après 1870.

La Damnation de Faustconnut soudain un succès prodigieux.

Et, depuis, ce succès s'est propagé à travers le monde.

Et avec cetteOeuvre, les autres grandes compositions d'Hector Berlioz se sont également conquis un public d'amateurs fidèles etenthousiastes. Quelques puristes, habitués à d'autres formes du style musical, font des réserves sur celui de Berlioz.

Mais RobertSchumann remarque avec raison qu'un tel style aussi personnel est commandé par la nature de l'idée et ne pourraitêtre modifié sans perdre son caractère original et son pouvoir de suggestion poétique.

A vrai dire, l'Oeuvre de notregrand romantique français apparaît comme un phénomène unique, spontané, expression nécessaire d'une âmeardente, ouverte aux plus nobles aspirations qui peuvent exalter un artiste et un poète.

Par ses compositionspittoresques et par son Traité d'Instrumentation (1844), Berlioz est un prodigieux initiateur de l'orchestrationmoderne.

Sans lui, l'école russe des Rimski-Korsakov, des Borodine et des Moussorgsky n'aurait peut-être pas trouvésa séduisante palette orchestrale. Enfin, par ses nombreux articles de critique, de même que par ses longs efforts pour organiser des concertssymphoniques à Paris, Hector Berlioz, à une époque où régnait Meyerbeer et les fades compositeurs de fadesopéras-comiques, fut un efficace défenseur de Gluck, de Beethoven et de Weber.

Aujourd'hui encore, nousbénéficions tous d'une activité où il se consuma lui-même.

A mesure que les années passent, il grandit dans l'histoiremusicale.

Ainsi, dans un pays de montagnes, un sommet apparaît de plus en plus haut, alors qu'on s'éloigne de lui etqu'il se détache, solitaire, dans un horizon plus vaste.. »

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