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HEGEL Principes de la philosophie du droit, § 261.

Publié le 12/06/2014

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hegel

 

Dégagez l'intérêt philosophique du texte suivant à partir de son  étude ordonnée : 

En accomplissant son devoir, l'individu doit d'une façon ou d'une  autre y trouver son intérêt propre, sa satisfaction. Sa situation au sein 

de l'État doit lui donner le sentiment d'un droit, par lequel la chose  universelle devient sa chose particulière. L'intérêt particulier ne doit  pas, en vérité, être mis de côté ou encore réprimé, il doit être mis en  accord avec l'universel, accord par lequel il est préservé ainsi que  l'universel. L'individu qui, par les devoirs qu'il a à remplir, est sujet, 

trouve, en tant que citoyen, dans leur accomplissement la sécurité pour  sa personne et pour ses biens, la prise en considération de son bonheur  particulier, [...] la conscience et le sentiment de sa dignité comme  membre de ce tout. En accomplissant ses devoirs sous la forme  d'activités et d'entreprises au service de l'État, il assure sa conservation  et sa subsistance. 

HEGEL Principes de la philosophie du droit, § 261. 

Commentaire de texte 

Introduction 

Quelle est l'idée fondamentale de ce texte ? L'État moderne, loin d'être une  réalité enfermant les individus dans un ensemble qui leur soit extérieur, représente  leur organisation, où ils se retrouvent et s'expriment, organisation par laquelle  s'effectue la liaison du particulier et de l'universel. Dans l'État, le citoyen se reconnaît  et se retrouve, puisqu'alors l'universel accomplit les intérêts de l'individualité. Le  problème posé par ces lignes est donc le suivant : l'État universel agit-il en vue de la  liberté et de l'intérêt de l'individu ou bien existe-t-il une contradiction entre la  particularité individuelle et l'universel de l'État, lequel ne saurait avoir pour finalité la  liberté et la satisfaction individuelles ? 

hegel

« devoir, c'est -à-dire l 'obligation morale, à travers une extériorisation objective, politique et sociale.

D'une certaine manière, le problème surgit dès le début de notre texte : comment, précisément, le devoir individuel peut -il s'objectiver en donnant satisfaction à l'être hum ain particulier ? Dès la première phrase, en effet, Hegel lie obligation et intérêt, devoir et satisfaction.

L'intérêt désigne ce qui importe et convient à quelqu'un ; il semble inséparable de la notion hégélienne de satisfaction, contentement résultant de l'accomplissement des actions, quand l'individu se sent reconnu, dans sa valeur absolue, par tous les individus.

En fait, le texte de Hegel proposé à notre analyse est d'une extrême densité et le philosophe, dans cette première phrase, évoque implicitemen t le milieu de reconnaissance universelle (de satisfaction) qui peut être lié à l'accomplissement du devoir.

Comment, pour l'individu particulier, peut s'effectuer cette satisfaction, c'est ce qui nous devrions être en mesure de comprendre, dans les lignes suivantes. Dans la seconde phrase de la première partie (« Sa situation...

particulière »), le concept fondamental de satisfaction commence à être explicité.

En effet, Hegel décrit la situation de l'individu particulier au sein de l'État.

Que dé signe, pour Hegel, la notion d'État ? Cet ensemble organisé des institutions politiques apparaît chez Hegel comme « le rationnel en soi et pour soi », c'est -à-dire l'expression et la manifestation de la raison dans le monde et les choses, « la réalité en a cte de la liberté concrète », se formant effectivement dans la sphère politique objective.

Quelle est l'essence de l'État ? L'essence de l'État est la loi, non point la loi du plus fort, mais la loi de la raison.

Dans la mesure où l'État manifeste une loi où tout être raisonnable peut reconnaître sa propre volonté raisonnable, l'individu, dans cette sphère, appréhende, en lui, le droit, c'est -à-dire ce qui est légitime et doit être : l'État n'est donc pas extérieur à l'individu.

En lui l'individu se reconna ît et se contemple ; il saisit dans l'État un principe de légitimité, liant l'universel, à savoir ce qui est valable pour tous les esprits, et, d'autre part, le particulier, ce qui ne concerne qu'un individu. Dans la troisième phrase de cette première part ie (« L'intérêt...universel »), Hegel note clairement la condition absolue pour que s'effectue la liaison organique du particulier et de l'universel : il est nécessaire que ce qui concerne l'individu en tant que tel ne soit ni nié ni occulté ni réprimé ; c ette phrase est fondamentale.

Réprimer, c'est, en effet, empêcher une réalité de se manifester ou de se développer.

Or, il ne saurait être question, dans l'État hégélien, d'empêcher le libre développement des particularités.

Bien au contraire, l'universel de la chose publique doit permettre à l'individuel de se créer et de se retrouver.

Il en est l'organe. Le problème est donc posé de plus en plus clairement : comment l'ensemble organisé des institutions politiques peut -il se faire l'instrument de la satisf action individuelle ? C'est ce que la deuxième partie du texte nous fera saisir : l'État est l'outil de la liberté effective et concrète.

Il établit l'accord, l'union, l'harmonie du particulier et de l'universel, de telle sorte que l'un et l'autre soient p réservés, c'est -à-dire maintenus en tant que tels, protégés et défendus. B – Seconde partie : « L'individu...

sa subsistance ». Pour expliciter la liaison des intérêts particuliers et des intérêts universels au sein de l'État, Hegel analyse, dès le début d e cette seconde partie, la nature double de l'individu, lequel est simultanément sujet et citoyen.

Que signifient ces deux notions nouvelles qui interviennent dans notre texte ? Sujet vient du latin subjectum et de. »

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