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HOBBES et le nominalisme

Publié le 04/04/2005

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hobbes
L'universalité d'un même nom donné à plusieurs choses est cause que les hommes ont cru que ces choses étaient universelles elles-mêmes, et ont soutenu sérieusement qu'outre Pierre, Jean et le reste des hommes existants qui ont été ou qui seront dans le monde il devait encore y avoir quelque autre chose que nous appelons l'homme en général ; ils se sont trompés en prenant la dénomination générale ou universelle pour la chose qu'elle signifie. En effet lorsque quelqu'un demande à un peintre de lui faire la peinture d'un homme ou de l'homme en général, il ne lui demande que de choisir tel homme dont il voudra tracer la figure, et celui-ci sera forcé de copier un des hommes qui ont été, qui sont ou qui seront, dont aucun n'est homme en général. Mais lorsque quelqu'un demande à ce peintre de lui peindre le Roi ou toute autre personne particulière, il borne le peintre à représenter uniquement la personne dont il a fait choix. Il est donc évident qu'il n'y a rien d'universel que les noms, qui pour cette raison sont appelés indéfinis, parce que nous ne les limitons point nous-mêmes, et que nous laissons à celui qui nous entend la liberté de les appliquer, au lieu qu'un nom particulier est restreint à une seule chose parmi le grand nombre de celles qu'il signifie, comme il arrive lorsque nous disons cet homme en le montrant ou en le désignant sous le nom qui lui est propre. HOBBES

Le langage nous permet de désigner les choses, et en cela il est un mode d’accès aux choses. C’est en nommant les choses que nous les connaissons, d’une certaine manière, puisque nous pouvons ainsi associer un objet, un individu, une action ou toute autre chose à un terme du langage. A cet état de fait, le philosophe Thomas Hobbes ne semble pas se dérober. En revanche, il soulève dans ce texte un problème inhérent à la complexité du langage humain. Puisque le langage nomme toutes choses, des noms sont par conséquent attribués à des généralités, ce que l’auteur nomme des « choses universelles «. Or est-il possible de connaître des choses universelles ? A-t-on accès à l’être même d’une chose, autrement dit à son essence, dès lors que nous pouvons la nommer ? C’est la question à laquelle tente de répondre l’auteur dans ces lignes, en étudiant la façon dont la langue organise l'expérience vécue et distingue les significations. Nous verrons comment se déploie son argumentation qui vise à démontrer que l'universalité d'un nom qui se rapporte à une classe de choses ayant des points communs ne signifie en aucun cas que l'universalité existe au sein des choses elles-mêmes.

 

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« • Deuxième moment (phrases 2 et 3) : illustration à partir d'un exemple à la fois de la thèse nominaliste, propre àHobbes, et de la critique génétique de la thèse réaliste. Thèse nominaliste : qui met l'accent sur le rôle des noms dans la structuration mentale du réel.Critique génétique : démarche qui consiste à expliciter le processus par lequel se produit l'illusion dont procède lathèse réfutée. Le peintre qui copie un modèle ne peut jamais copier qu'une réalité particulière, même si, par une illusion propre aulangage, on croit lui faire reproduire l'homme en général. • Troisième moment (dernière phrase) : affirmation positive de la thèse nominaliste de Hobbes : l'universalité existedans les noms et pas dans les choses.

Thèse confirmée, selon l'auteur, par l'usage des noms indéfinis. Commentaire du texte : Introduction : Le langage nous permet de désigner les choses, et en cela il est un mode d'accès aux choses.

C'est en nommant leschoses que nous les connaissons, d'une certaine manière, puisque nous pouvons ainsi associer un objet, un individu,une action ou toute autre chose à un terme du langage.

A cet état de fait, le philosophe Thomas Hobbes ne semblepas se dérober.

En revanche, il soulève dans ce texte un problème inhérent à la complexité du langage humain.Puisque le langage nomme toutes choses, des noms sont par conséquent attribués à des généralités, ce quel'auteur nomme des « choses universelles ».

Or est-il possible de connaître des choses universelles ? A-t-on accès àl'être même d'une chose, autrement dit à son essence, dès lors que nous pouvons la nommer ? C'est la question àlaquelle tente de répondre l'auteur dans ces lignes, en étudiant la façon dont la langue organise l'expérience vécueet distingue les significations.

Nous verrons comment se déploie son argumentation qui vise à démontrer quel'universalité d'un nom qui se rapporte à une classe de choses ayant des points communs ne signifie en aucun casque l'universalité existe au sein des choses elles-mêmes. 1ère partie : l'usage de termes universels peut nous faire penser qu'il existe des choses universelles. -L'universalité définie par Hobbes s'illustre dans l'extension d'un même nom attribuée à plusieurs objets.

Hobbesoppose ainsi « universel » à « singulier » en subsumant le second au premier.

Ainsi, Pierre et Jean sont des êtressinguliers mais se rangent tout deux sous la dénomination universelle « homme ».

Il y a donc dans le langage destermes généraux utilisés pour permettre à l'esprit de penser des généralités, c'est-à-dire pour regrouper sous unmême nom des particularités de manière à établir une certaine communauté de nature entre ces individualités. -Hobbes constate qu'il résulte de ce procédé langagier que « les hommes » se sont laissés abuser par le langage enpensant que les termes généraux signifiaient des réalités.

Pour l'auteur, c'est une erreur de confondre un nom avecune chose.

Ainsi, le terme « homme », désigne à la fois Pierre et Jean, ainsi que tous les autres hommes possibles,mais ne constitue nullement une réalité supérieure à cette somme, un objet réel en lui-même. - Hobbes procède avec cet exemple à la critique génétique de la thèse réaliste, c'est-à-dire qu'il explicite le processus par lequel se produit l'illusion dont procède la thèse qu'il réfute, celle qui postule l'existence d'une réalitéde l'universalité dans les noms. - Il s'agit pour Hobbes de combattre ici l'illusion « réaliste » (prêter réalité à) par laquelle l'universalité, en faitconstruite par l'opération de dénomination, qui réunit sous un même nom des choses ayant des points communsessentiels, est posée comme existant dans les choses.

Il n'y a pas « autre chose » que le nom, qui procèdeseulement comme un outil de compréhension, et qui permet de donner du sens, mais aucunement de faire naître une« essence », c'est-à-dire un être réel. 2ème partie : En réalité, le langage seul à cette propriété de nous faire accéder à l'universel. - Hobbes poursuit son argumentation en comparant le langage avec la peinture, pour mettre à jour d'une part laspécificité du langage par rapport à la peinture, d'autre part l'artificialité du langage par rapport à la réalité.

Ainsi, ilexplique qu'on ne peut jamais peindre autre chose que des choses particulières, et que l'expression de l'universalitéen peinture ne peut avoir lieu.

On ne peut peindre que « tel ou tel homme », et jamais « l'homme en général ».

Seul. »

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