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Publié le 02/02/2015

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Immanuel Kant : « Qu'est-ce que les lumières ? » Kant : 1724 - 1804 1781 : Critique de la Raison pure 1784 : Réponse à la question : « Qu'est-ce que les Lumières ? » 1778 : Critique de la Raison pratique 1790 : Critique de la faculté de juger Introduction - Le contexte Politique : une situation assez favorable au développement des idées nouvelles ; Frédéric II : Roi de Prusse de 1740 à 1786 ; un prince « éclairé » ; il défend les intellectuels ( ? de l'obscurantisme antérieur). Idées : apogée du mouvement des Lumières (mouvement de vaste portée : politique, philosophie, religion, etc.) ; ce mouvement signifie : libération de la pensée, progrès des sciences, progrès du genre humain (toutes les dimensions sont liées : penser au projet de l'Encyclopédie - d'Alembert et Diderot). Le texte est à situer dans le mouvement qui va aboutir à la Révolution française. Réflexion préalable générale sur le terme de « Lumières » : le terme « lumière » s'oppose à celui d'obscurité, de pénombre ; son utilisation dans l'expression d'« époque des Lumières » est métaphorique. Pour comprendre le sens de cette métaphore, il faut restituer l'analogie sur laquelle elle repose : La lumière au sens physique du terme (sens courant) : quand le jour se lève, la lumière du soleil se répand et permet : 1. l'identification des objets (aspect théorique) 2. leur maîtrise, leur utilisation et leur transformation (aspect pratique). La lumière au sens métaphorique du terme (sens philosophique) : quand la raison se propage, elle permet : 1. la connaissance du réel et de la société ? contre l'ignorance et la peur 2. la maîtrise des conditions d'existence ? contre le fatalisme et la résignation L'esprit des Lumières est donc constamment en lutte contre l'obscurantisme : l'obscurantisme est l'attitude politique (jamais affichée comme telle, évidemment) qui consiste à maintenir le peuple dans l'ignorance afin de mieux le dominer et l'assujettir. Les Lumières montrent donc que le savoir est toujours un enjeu social : ceux qui dominent ont intérêt à exclure de l'accès au savoir ceux qui sont victimes de leur domination (car sinon, les individus peuvent prendre conscience du caractère illégitime et révocable de cette domination : la révolte ou même le révolution deviennent alors envisageables?). Un moment historique : le texte de Kant est la prise de conscience philosophique de cette époque nouvelle. L'époque des Lumières est la première époque à s'être nommée elle-même comme une époque à part ; Kant a conscience du caractère historique de sa réflexion. Cette conscience apparaît dans cette affirmation, placée en note dans son premier grand écrit : « Notre siècle est le siècle propre de la critique, à laquelle tout doit se soumettre » (Critique de la raison pure, Préface de la 1ère édition, 1781). - Le texte - Nature : un texte de « Philosophie populaire ». Intervention de Kant dans les débats de l'époque, à l'intention d'un public plus vaste ; une série d'article parus dans une revue philosophique de l'époque : la Revue mensuelle berlinoise (le Berlinische Monatsschrift) ; Le prétexte : un certain Biester fait paraître en 1783 un article (« Proposition pour que les ecclésiastiques ne s'occupent plus de la célébration du mariage ») où il fait un plaidoyer en faveur du mariage civil, au nom des Lumières : « Pour des hommes éclairés, pas besoin de cérémonies ! ». Discussion vive : réponse critique d'un collaborateur de la revue, Zöllner, qui termine son article en posant la question « Qu'est-ce que les Lumières ? ». Suivent une série de textes qui tentent de répondre à la question : celui de Kant est le plus décisif et le plus important. Le débat porte donc sur la nature et le bon usage des Lumières. - Thème : une réflexion sur les Lumières comme âge de la critique et du libre exercice de la pensée. - Structure : § 1 : définition et but des Lumières §§ 2 et 3 : les obstacles qui s'oppose à la réalisation de ce but (intérieurs et extérieurs) § 4 : les conditions de sa réalisation (l'auto-formation du public) §§ 5 et 6 : la liberté d'expression et ses conditions d'exercice (distinction entre usage public et usage privé de la raison [§ 5] ; la situation en matière de religion et de politique [§ 6]) §§ 7 et 8 : conclusion §§ 9 - 12 : bilan du despotisme éclairé de Frédéric II Explication du texte : § 1 La question socratique : « Qu'est-ce que x ? » ; elle demande qu'on précise l'essence, la nature de quelque chose. Ici, il va s'agir d'un phénomène en mouvement : donc on va indiquer sa nature en précisant aussi...
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« – Structure : § 1 : définition et but des Lumières §§ 2 et 3 : les obstacles qui s’oppose à la réalisation de ce but (intérieurs et extérieurs) § 4 : les conditions de sa réalisation (l’auto-formation du public) §§ 5 et 6 : la liberté d’expression et ses conditions d’exercice (distinction entre usage public et usage privé de la raison [§ 5] ; la situation en matière de religion et de politique [§ 6]) §§ 7 et 8 : conclusion §§ 9 - 12 : bilan du despotisme éclairé de Frédéric II Explication du texte : § 1 La question socratique : « Qu’est-ce que x ? » ; elle demande qu’on précise l’essence, la nature de quelque chose.

Ici, il va s’agir d’un phénomène en mouvement : donc on va indiquer sa nature en précisant aussi son but , ce vers quoi il tend. Les « Lumières » (die Aufklärung ) : c’est le nom qui est donné à ce mouvement. Le mot allemand désigne une idée de mouvement que le mot français ne rend pas : pas un état , mais un processus = un éclaircissement, un travail de mise en lumière .

Le sujet et l’objet de ce processus est la raison . L’homme dispose d’une faculté qui lui permet de découvrir par lui-même la vérité : il faut l’éclairer et il faut qu’elle éclaire. Le texte s’ouvre par une définition : « La sortie de l’homme de sa minorité, dont il est lui-même responsable ».

Le terme essentiel ici : « minorité » .

Il est défini par Kant lui-même dans la phrase suivante : l’incapacité à penser par soi-même .

L’entreprise des Lumières est une entreprise de libération : le but des Lumières est de développer le libre usage de son entendement par un être libéré de toute tutelle . « Minorité » : sens courant : état de l’individu qui n’a pas encore atteint l’âge de la majorité légale (majorité : « Age auquel, selon la loi, une personne acquiert la pleine capacité d’exercer ses droits, ou est reconnue responsable de ses actes » Petit Larousse).

Ici, le sens du mot est autre : il s’agit d’une minorité intellectuelle . L’homme peut être mineur rationnellement alors qu’il ne l’est plus civilement ! C’est le cas quand il ne se sert pas de sa raison de manière autonome (autonomie ¹ hétéronomie).

L’idée est la suivante : du point de vue de la raison , l’être humain et l’humanité sont encore dans l’enfance .

L’enfance est l’âge des préjugés et de l’influence d’autrui (les parents, principalement) sur soi-même [thème cartésien].

L’homme/la femme mûr/e peut très bien être comme en enfance du point de vue rationnel ; même chose pour l’espèce humaine. Quelle est l’ origine (la cause) de cette minorité intellectuelle ? Kant répond par la notion de « responsabilité » : c’est l’homme lui-même qui en porte la responsabilité (= est responsable l’individu libre à qui l’on peut demander de rendre compte de ses actes). La cause ne réside pas dans « un défaut de l’entendement » : une infirmité naturelle [selon le dogme du péché originel , la raison humaine est viciée par nature – elle a un défaut constitutif, pas accidentel : livrée à ses propres forces, elle ne peut atteindre le vrai ; elle a besoin du secours d’une intervention surnaturelle : la « révélation », « la grâce » ; conclusion : extra ecclesiam nulla salus : « Hors de l’Église, point de salut ! »].

Kant (suivant ici Descartes) : chaque être humain a une égale aptitude à la raison , il est par nature capable de se servir correctement de sa raison.

Mais comme les autres dispositions naturelles, la disposition à raisonner doit être développée . Elle réside dans « un manque de décision et de courage » : ce qui est en question, c’est donc la volonté .

Volonté : dérivé de volo : « je veux ».

C’est la faculté de v ouloir , c’est se représenter l’acte à produire, décider d’agir pour enfin exécuter cette décision.

Il faut donc se décider et avoir le courage d’exécuter l’acte.

Présupposé : il n’est pas facile, aisé, de penser librement ; cela demande des efforts, cela coûte, cela peut aussi faire courir des risques…On est à une époque où proférer une idée peut valoir la mort (ex : Giordano Bruno brûlé sur le bûcher pour avoir affirmé que l’univers est infini ; Galilée menacé puis emprisonné..). « Sapere aude » : « ose savoir » ; traduction libre et développée de Kant : « Aie le courage de te servir de ton propre entendement ».

C’est la « devise des Lumières » : les paroles qui expriment de manière brève la pensée des Lumières. § 2 Les §§ 2 et 3 vont indiquer les obstacles intérieurs et extérieurs qui s’opposent à la réalisation de cette sortie de la minorité intellectuelle (développement de la raison). Ces obstacles sont de deux ordres : intérieurs (anthropologiques) et extérieurs (intellectuels, moraux et politiques). On commence par les obstacles intérieurs : la « paresse » et la « lâcheté » .. »

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