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KANT ET LE TRAVAIL (COMMENTAIRE)

Publié le 06/09/2012

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kant

« L’homme est le seul animal qui soit voué au travail, il lui faut d’abord beaucoup de préparation pour venir à jouir de ce qui est nécessaire à sa conservation. La question de savoir si le ciel ne se serait pas montré beaucoup plus bienveillant à notre égard, en nous offrant toutes choses déjà préparées, de telle sorte que nous n’aurions pas besoin de travailler, cette question doit certainement être résolue négativement. Car il faut à l’homme des occupations, même de celles qui supposent une certaine contrainte. Il est tout aussi faux de s’imaginer que si Adam et Eve étaient restés dans le paradis, ils n’eussent fait autre chose que demeurer assis ensemble, chanter des chants pastoraux et contempler la beauté de la nature. L’oisiveté eut fait leur tourment tout aussi bien que celui des autres hommes. Il faut que l’homme soit occupé de telle sorte que, tout rempli du but qu’il a devant les yeux, il ne se sente pas lui-même et le meilleur repos pour lui est celui qui suit le travail. « KANT

Bien que pénible, le travail ne peut être abandonné au profit d’un repos perpétuel car ce dernier   serait une torture pour l’homme préoccupé par le vertige du temps libre consacré à la réflexion sur   lui-même souvent tout aussi difficile à assumer que le travail lui-même. Il est alors aisé de   comprendre que le travail est une nécessité qui maintient l’homme en vie et le détourne de l’oisiveté   et d’une pensée dangereuse difficile à gérer. Il n’est pas par conséquent nécessaire de blâmer le ciel  de nous l’avoir imposé ; toutefois, le fait que l’homme souhaite ardemment le repos permanent, ne   signifie-t-il pas qu’il y a dans le travail un aspect aliénant dont il est urgent de se débarrasser ?

kant

« Que le travail soit jugé nécessaire parce que condition de notre survie et protection contre une réflexion pénible, voilà qui constitue l'actif de ce texte ; désormais on comprend pourquoi il faut préférer le travail au repos ; toutefois, que l'homme fasse l'éloge de la passivité implique qu'il n'est pas satisfait du travail parce qu'il contiendrait des conditions d'exécution peu intéressantes ; qu'il veuille ne rien faire indique qu'il y a un vice dans le travail ; en effet, le travail est devenu aujourd'hui un lieu de déshumanisation qu'il ne peut que susciter le rejet.

Le considérer comme une finalité occulterait toutes les conditions inhumaines qui accompagnent son exécution ; c'est là une erreur que la civilisation contemporaine tente de corriger.

C'est dans ce sens que Rousseau propose un travail fait pour produire les biens nécessaires à la survie afin que soit dégagé un temps à consacrer aux loisirs.

Allant plus loin, Herbert Marcuse propose un travail qui serait non seulement choisi mais qui se ferait de façon libre ; un tel travail serait reposant car sa gestion humaine ferait qu'on ne sente pas son poids.

Comme on peut le constater, faire du travail une nécessité ne doit pas nous faire perdre de vue qu'il doit être l'occasion d'un épanouissement ; car ce que l'homme rejette, ce n'est pas le travail mais ses conditions de réalisation qu'il assimile finalement à lui.

Le repos ne serait pas une échappée hors du monde aliénant dès lors qu'il ne manque pas d'être entaché par l'asservissement du travail.

En ce sens repos et travail forment un tout qu'il faut dégager de toute pression aliénante pour que le travail soit non seulement une nécessité mais aussi et surtout un loisir. § de transition : petit bilan et reprise de la question de réflexion reformulée.

Ce texte nous a aidé à cerner la nécessité du travail comme activité indispensable pour l'homme ; il est le fondement de sa survie ; il ne faut donc pas envisager le paradis comme son absence car tout repos n'a de sens qu'en relation avec le travail.

Le regret que peut causer la réflexion faite en l'absence du travail est là pour militer en faveur de la nécessité de ce dernier.

Toutefois il ne faut pas omettre d'indiquer qu'un travail aliénant ne peut que susciter le désir de s'en défaire.

L'homme ne désire pas le repos seulement parce qu'il est en quête de facilité mais aussi parce qu'il aspire aux conditions de vie dignes.

Le cycle alternatif travail - repos n'a de sens que si le travail est valorisant et libre.

Aussi pensons nous que le meilleur repos n'est pas nécessairement celui qui vient après le travail mais celui qui se fait au cœur du travail choisi et exercé librement.

INTERET PHILOSOPHIQUE Discuter la thèse ou les procédésargumentatis de l'auteur.

Reprendre le capital du texte : le travail plus nécessaire que lerepos Soupçon sur l'éloge du travail : danger d'aliénation et d'exploitation Le repos au cœur du travail librement choisi.. »

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